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MENTEUR, -EUSE, adj. et subst.
A. −
1. (Personne) qui ment. Beau menteur, belle menteuse, menteur par omission. Pour l'argent, vous êtes une sacrée menteuse. Il y avait deux mille dollars en argent et vous m'avez parlé de deux cents et à lui de cinquante (Camus,Requiem,1956, 2epart., 5etabl., p. 888):
1. Je tiens ma franchise de mon grand-père Grane, le dentiste de Salt Lake City, celui qui fit rayer des grammaires américaines l'ignoble expression française: menteur comme un arracheur de dents. Giraudoux,Siegfried et Lim.,1922, p. 189.
2. Trompeur, qui induit en erreur. Affirmation, paix, photographie menteuse; espérances menteuses; récit menteur. Il causait avec son hôte et gardait extérieurement la froide apparence dont un guerrier ne peut se départir; mais derrière cet aspect menteur de son visage et de sa contenance, il rêvait (Gobineau,Nouv. asiat.,1876, p. 279).Les enfants dessinent souvent deux yeux sur un profil; et ce monstre qu'ils ont dessiné nous rappelle que l'apparence est menteuse, et qu'un homme a réellement deux yeux (Alain,Propos,1923, p. 510).
B. − Subst. fém., p. méton., arg. et pop., vieilli. La menteuse. La langue. Moi, je me suis barrée dans l'couloir, continua la fille, et Ménard a boni: «La Mina, mets-les vivement et retiens ta menteuse!» (Carco,Jésus-la-Caille,1914, p. 16):
2. ... tout le long de la journée, pour faire la belle, elle tirait la langue. − Cache donc ta menteuse! lui criait sa mère. Et il fallait souvent que Coupeau s'en mêlât, tapant du point, gueulant avec des jurons: − Veux-tu bien rentrer ton chiffon rouge! Zola,Assommoir,1877, p. 709.
REM. 1.
Menteresse, adj. et subst. fém.,vieilli. Synon. de menteuse.Dormir est si doux, que ne mourons-nous! − Ah, la mort, ah, n'est-ce une menteresse? (Moréas,Pèlerin pass.,1891, p. 124).Catherine Sauve (...) avait prophétisé. Toutefois, l'évêque de Maguelonne sut de science certaine qu'elle était menteresse et sorcière (A. France,J. d'Arc., t. 1, 1908, p. 187).
2.
Menteusement, adv.D'une manière menteuse. J'ai vu au plafond Luther enchaîné, dans une peinture menteusement prophétique (Michelet,Journal,1844, p. 561).On entendait maintenant, quand le directeur ou l'inspecteur lui faisaient une observation, sa parole prendre la note menteusement pleurarde d'une voix qui implore (E. de Goncourt,Élisa,1877, p. 224).
3.
Menteux, adj. et subst. masc. vieilli.Synon. de menteur.Avez-vous menti? − Non, pour ça non. Je ne sieus point menteux (Maupass.,Contes et nouv., t. 2, Confess. Th. Sabot, 1883, p. 42).On a dit que j'étais un voleur, que j'avais pris vos faisans en parquet. C'est des menteries. Et les menteux, ce sont ceux-là qui m'ont jeté la honte pour écarter la méfiance de leur tête (Genevoix,Raboliot,1925, p. 188).
Prononc. et Orth.: [mɑ ̃toe:ʀ], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1130-40 subst. fém. menteresse «parjure, femme parjure» (Wace, Vie Ste Marguerite, éd. E. A. Francis, 170); b) 1306 adj. «faux, inventé, mensonger» (G. Guiart, Royaux lignages, éd. J.-A. Buchon, I, 5636); menteresse en usage jusque début xviies. (v.Hug.) et conservé dans certains parlers région. (v. FEW t. 6, 1, p. 748); 2. 1155 subst. masc. menteür «celui qui ment» (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 2330); ca 1200 adj. mentëor (Chastelain de Couci, Chansons, éd. A. Lerond, VII, 17); 3. 1594 menteuse (Satyre Menippée, 148 ds Littré); 4. 1827 arg. menteuse «langue» (Grandval, Vice puni, p.104). Dér. de mentir*; suff. -eur2*; la forme a. fr. menterre (dont menteresse est le fém.) remonte peut-être à un lat. pop. mentitor (dér. de mentitus supin de mentiri) att. seulement tardivement (ca 1306 ds Latham), v. FEW t. 6, 1, p. 749. Fréq. abs. littér.: 895. Fréq. rel. littér.: .ixes.: a) 817, b)865; xxes.: a) 1816, b) 1552.