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MATCH, subst. masc.
SPORTS. [Principalement à propos de compétitions] Rencontre entre deux concurrents ou deux équipes qui se mesurent en présence d'un arbitre. Le rugby est strictement réservé aux amateurs; les grands matchs internationaux ont lieu à Twickenham (Morand, Londres, 1933, p.158).Lille et Roubaix viennent de faire appel contre la désignation du terrain de Lens comme lieu du match de coupe (L'Humanité, 19 janv. 1952, p.3, col. 7):
1. Un match de football, de boxe, on y crie, on y gesticule. Cependant, observez ces yeux: ont-ils le regard de l'action? Non, ils sont fascinés. Et ces corps? Ils répercutent les gestes des acteurs, ils imitent avec passion, mais comme soumis à une suggestion hypnotique. Hist. spect., 1965, p.11.
Match-aller. Première rencontre entre deux équipes dans le cadre d'un championnat (poule ou coupe). Actuellement, à deux journées de la fin des matches-aller, il n'est plus que deux clubs qui soient invaincus, le Stade Toulousain et le C. A. Brive. Leur rencontre promet un spectacle de qualité (Le Figaro, 3 déc. 1966, p.19, col. 1).
Match-retour. Seconde rencontre au cours du même championnat, se disputant sur un autre terrain, l'équipe qui a reçu au match-aller se déplaçant à son tour. Après un mois de trêve, le championnat de France de basket reprendra demain − et même dès ce soir avec la rencontre Championnet-La Rochelle à Japy, la série des matches-retour sera ouverte (Combat, 19-20 janv. 1952, p.6, col. 5).
Match nul. Égalité de points entre deux adversaires à la fin d'un match. La suite vous la connaissez: deux victoires contre Chypre et la Belgique, encadrant un match nul en définitive pas trop fâcheux contre l'Eire, qui ont remis les Néerlandais bien en selle (L'Équipe, 18 nov. 1981, p.5, col. 3).
P. métaph. [En 1962] M. François Mitterrand, aux présidentielles, avait frôlé le match nul avec 49,9 % des suffrages (L'Express, 27 févr. 1967, p.43, col. 1).
Balle de match. [En particulier au tennis] Balle qui peut décider de la victoire. Tandis qu'on le félicite de partout, que soudain on le prend en considération, François médite sur le chemin parcouru pour en arriver là. «Pour moi, c'était un match comme un autre que j'ai joué en challenger. Je n'ai jamais douté, mais je n'ai jamais cru non plus que c'était arrivé. Vous savez avec Emerson, tant que la balle de match n'est pas gagnée...» (L'Équipe, 1erjuin 1966, p.5, col. 3).
SYNT. Assister à, disputer, s'entraîner pour, faire, gagner un match; match de catch; match de base-ball, de basket, de criket, de polo, de tennis; un beau, un grand match; un match truqué; match amical; match scolaire; match de qualification, de sélection; match-poursuite; test-match.
Rem. À noter l'ell. cour. de match dans le lang. journalistique: La difficulté va être maintenant de faire apparaître France-Chypre comme aussi déterminant que France-Pays-Bas, ce qu'il est pourtant (L'Équipe, 20 nov. 1981, p.3, col. 5).
P. anal. Match de billard. Quant à Fischer, il affrontera de nouveau son adversaire de Reykjavik, Boris Spassky, à Amsterdam en juin. Puis on le verra en Grande Bretagne, dans des matches exhibitions [d'échecs] (Le Point, 30 avr. 1973, p.76, col.3):
2. C'est dans ses salons [du George-V] (...) qu'eut lieu (...) le fameux match de bridge au cours duquel mille curieux se sont presque battus pour approcher de tout près un roi de pique ou un sept de carreau particulièrement chargés d'avenir ce jour-là... Fargue, Piéton Paris, 1939, p.218.
P. métaph. Combat, bataille; compétition. Match présidentiel, social. Et, si j'entraîne mes frères avec moi, dans ce match [contre sa mère] où ni l'un ni l'autre n'avons pu gagner par knock-out, j'aurai tout de même gagné aux points (H. Bazin, Vipère, 1948, p.262).Après Bull (les ordinateurs), Simca (les automobiles) et Jeumont-Schneider (le matériel électrique), les Pompes Guinard sont aujourd'hui l'enjeu d'un nouveau match industriel France-États-Unis, qui oppose le géant américain I.T.T. (...) à l'ambitieuse Compagnie de Pont-à-Mousson (...). L'arbitre est le ministre des Finances, M. Valéry Giscard d'Estaing, qui accordera ou refusera l'avantage à I.T.T. (L'Express, 13 oct. 1969, p.112, col. 1).
REM. 1.
Matcher, verbe,région. (Canada). a) Emploi trans. α) Appareiller, assortir. Matcher deux chevaux (Canada1930).Emploi pronom. à sens passif. β) Faire se connaître, se rencontrer (un jeune homme et une jeune fille). Leurs mères ont fait leur possible pour les matcher, mais ça n'a pas pris (Canada1930).Emploi pronom. réfl. ou emploi intrans. (Se) fréquenter, flirter (avec). Il aime ça, matcher (Canada1930).Paul s'est matché avec Julie en revenant des vêpres (Bél.1957).b) Emploi intrans. S'accorder, s'assortir. Ces deux couleurs ne matchent pas du tout (Canada1930).
2.
Matchmaker, match-maker, subst. masc.Celui qui organise des combats de boxe. En 1946, quand Marcel Cerdan accepta de rencontrer Georgie Abrams, au Madison, Mike Jacobs, le match-maker américain, offrit un mois d'acclimatation au champion français. Il ne s'agissait pourtant que d'un simple combat sans enjeu (L'Express, 21 nov. 1966, p.106, col. 1ibid., 21 nov. 1966, p.106, col. 1).Monzon a classé Delon dans le camp des bons, puisqu'il lui permet de combattre Jean-Claude Bouttier. Providentiel Delon! Les matchmakers du Palais des Sports s'étaient défilés. L'affiche Bouttier-Monzon n'attirera pas suffisamment de monde, ont-ils estimé, et le prix du plateau (un million deux cent mille francs) est trop élevé (Le Nouvel Observateur, 24 sept. 1973, p.43, col. 2).
3.
Match(-)play,(Match play, Match-play) subst. masc.Match de golf engageant deux joueurs ou deux équipes, où le jeu se fait trou contre trou. En match play. Trou contre trou. Ils [Billy Casper et Gay Brewer] refusent et décident de jouer l'un contre l'autre − comme on dit «en match play» ou «trou contre trou» − en un après-midi, 18 trous, au terme desquels le vainqueur aura 30 millions et le vaincu seulement 7,5 (Paris Match, 21 oct. 1967, p.7, col. 3).
Prononc. et Orth.: [matʃ]. Att. ds Ac. 1935. Plur. matches, à l'anglaise, ou matchs (Grev. 1969 § 295). Prop. Catach-Golf. Orth. Lexicogr. 1971: au plur. matchs. Étymol. et Hist. [1819 ds Rey-Gagnon Anglic.] 1827 turf (T. Bryon, Manuel de l'amateur de courses, Avertissement ds Mack. t. 1, p.208), d'abord terme de sport hippique, l'usage du mot s'est répandu dans la 2emoitié du xixes. (cf. p. ex. Hugo, Homme qui rit, I, 395 ds Bonn., p.91). Empr. à l'angl. match usité dep. le xvies. comme terme désignant une compétition dans une activité sportive, issu du vieil angl. signifiant à l'origine «partenaire» d'où «action d'égaler, de comparer, de mettre en balance, compétition» (cf. NED). Fréq. abs. littér.: 77.
DÉR.
Matcher, verbe,peu usité. a) Emploi trans. Affronter un adversaire individuellement ou en équipe dans un match. Ted Russell (...) doit matcher Langford, ici, après demain (Genevoix, Laframboise, Match à Vancouver, 1942, p.200).b) Emploi intrans. Disputer un match. Manive devait rencontrer Grimal mais la direction de la boxe l'en empêcha car il avait déjà matché dimanche dernier (L'Écho des sports, 10 févr. 1941).Tout est parfaitement organisé. À Orly par exemple, un préposé aux cadeaux [de la maison Adidas] accueille les équipes étrangères qui viennent matcher sur le sol français (Paris Match, 22 mars 1969, p.10, col. 3).[matʃe]. 1resattest. 1892 trans. «affronter dans un match» (L'Écho des sports, 3 sept. d'apr. G. Petiot ds Rey-Gagnon Anglic.), 1893 intrans. «disputer un match» (Vélo, 21 janv., p.3, col. 2 ds Bonn., p.91); de match, dés. -er.
BBG. Becker (K.) Sportanglizismen im modernen Fr. Meisenheim, 1970, passim. _ Galisson (R.). Rech. de lexicol. descriptive: la banalisation lex. Paris, 1978, p.56, 149, 183, 249, 272. _ Quem. DDL t. 5, 6; 18 (s.v. match-maker).