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MASURE, subst. fém.
A. − Édifice, maison en ruines; habitation misérable, délabrée. Masure branlante, décrépite, écroulée, lézardée. Tout à l'extrémité du bourg, Gilbert entra dans une très pauvre habitation, une masure écrasée sous un toit de chaume qui lui-même, d'un chevron à l'autre, s'affaissait et formait gouttière (R. Bazin, Blé, 1907, p.188).Nous avons marché enlacés dans des rues bordées de masures délabrées devant lesquelles stationnaient des autos de luxe (Beauvoir, Mandarins, 1954, p.323):
1. De nombreuses troupes de corbeaux volent et se posent autour d'un village composé de masures en terre couvertes de paillassons; c'est là que vivent des Arabes Ababdehs avec leurs beaux dromadaires blanchâtres et agiles. Du Camp, Nil, 1854, p.278.
Par antiphrase. Sans doute ne me connaissez-vous pas; c'est que je vis presque toujours en Sologne, dans ma petite masure (c'était un splendide château historique) (Montherl., Célibataires,1934, p.869).
P. métaph. Malheur à qui passe indifférent auprès de ces masures vénérables [les religions], à l'ombre desquelles l'humanité s'est si longuement abritée (...)! (Renan, Avenir sc., 1890, p.272).Les dilettantes dépravés, les fétides amoralistes, ont accompli leur tâche de termites: il fallait démolir la masure branlante, avant de réédifier (Rolland, J.-Chr., Nouv. journée, 1912, p.1472).
B. − Région. (Pays de Caux)
1. Habitation rurale; ensemble de bâtiments d'une exploitation agricole. Les préoccupations d'arboriculture et d'élevage se font sentir dans la ferme-masure caractéristique du pays de Caux. Elle se distribue en bâtiments séparés, mais tous compris dans l'enceinte rectangulaire (Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum., 1921, p.180).
2. Herbage clos planté de pommiers ou d'autres arbres fruitiers entourant les bâtiments de la ferme. Le régisseur aida Bouvard et Pécuchet à franchir un échalier, et ils traversèrent deux masures, où des vaches ruminaient sous les pommiers (Flaub., Bouvard, t.1, 1880, p.27):
2. Jusqu'à nos jours, c'est dans ces gains successifs que tient toute l'histoire du pays de Caux. Ainsi se sont multipliées les fermes entourées de leurs vergers ou masures [it. ds le texte], d'où le fermier surveille son bétail, et que flanquent des fossés, ou levées de terres garnies de hêtres. Vidal de La Bl., Tabl. géogr., 1908, p.175.
Prononc. et Orth.: [mazy:ʀ], [ma-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1180-90 «demeure» (Alexandre de Paris, Alexandre, III, 6939 in Elliott Monographs, 37, p.300); b) 1213 «maison et terres qui en dépendent dans le système féodal» (Fet des Romains, éd. L. F. Flutre et D. Sneyders de Vogel, 59, 2) seulement au Moy. Âge (v. Gdf. et T.-L.); 2. a) fin xives. au plur. «baraquements qui servent de logement provisoire à une armée» (Froissart, Chroniques, éd. L. Mirot, t.12, p.31); b) 1454 «ce qui reste d'un bâtiment tombé en ruines» (Labande, Hist. Beauv., 351 ds FEW t.6, 1, p.260-261); c) 1611 «une vieille maison (ou un mur) qui menace ruine; les ruines d'un bâtiment» (Cotgr.). Du lat. pop. *ma(n)sūra «demeure» (de mănĕre, mansum «rester, demeurer dans ses foyers», v. aussi maison, manoir, mas), lat. tardif mansura «tenure domaniale, manse*» (1remoitié viiies.) «demeure, maison» (950) v. Nierm.; Latham; Du Cange. Fréq. abs. littér.: 536. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 617, b) 1 682; xxes.: a) 749, b) 399.