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MARMOTTER, verbe trans.
Dire d'une manière confuse ou indistincte, en parlant entre ses dents. Synon. grommeler, marmonner, murmurer.Marmotter son bréviaire, son chapelet; marmotter des oraisons, des prières; marmotter des menaces. Elle les fit mettre à genoux devant son tablier, et je l'entendis qui marmottait à demi le Pater (Lamart.,Tailleur pierre,1851, p. 530).Jeanne le coucha (...). Il resta longtemps dans un état de prostration complète; puis, de temps à autre, il marmotta quelques paroles inintelligibles (Reider,MlleVallantin,1862, p. 204):
1. Pierre haussait les épaules, visiblement ennuyé. Le vieux se remit à bêcher la terre, marmottant des choses à part lui, secouant la tête d'un air triste. Ce n'était pas un mauvais garçon, ce Pierre; seulement sa mère l'avait gâté... Moselly,Terres lorr.,1907, p. 23.
[Construit avec une complétive] Le boulanger Seurot, furieux de sa condamnation, marmotta qu'il ferait un mauvais coup (Duranty,Malh. H. Gérard,1860, p. 313).Il la suivit un instant, haussant les épaules, marmottant que la méchanceté de cette pie-grièche ne l'étonnait plus, «du moment qu'elle s'empoisonnait des saletés sur lesquelles on avait roté aux Tuileries» (Zola,Ventre Paris,1873, p. 835).
[En incise] Que tu meures absous ou damné, marmottait Scarbo cette nuit à mon oreille, tu auras pour linceul une toile d'araignée, et j'ensevelirai l'araignée avec toi! (Bertrand,Gaspard,1841, p. 119).
Absol. Parler confusément, faiblement, à voix basse, parler tout seul. C'était la fête à la synagogue (...), et les Rabbins, en robes et en lunettes, baisaient leurs talmuds, marmottant, nasillonnant, crachant ou se mouchant, les uns assis, les autres non (Bertrand,Gaspard,1841p. 77).Elle alla prendre son balai, puis, tout en marmottant, ramassa les morceaux de verre (Dabit,Hôtel Nord,1929, p. 198):
2. Puis grommelant quelques mots dans une langue mystérieuse, elle s'était levée, avait jeté aux deux jeunes filles les sous qu'elles lui avaient donnés, et, cassée, le menton en avant, elle était rentrée dans sa roulotte sans cesser de marmotter. Daniel-Rops,Mort,1934, p. 47.
REM.
Marmottant, -ante, adj.Qui marmotte, qui parle entre ses dents. [En parlant d'une pers.] Les familles (...) se coincent en des logements étroits où il n'y a pas de place pour la tante, l'aïeul encombrant, la marmottante grand-mère (H. Bazin,Fin asiles,1959, p. 129).[En parlant d'un organe de la parole] Contre la grille des chapelles, souvent on voit quelque vieille femme, en béguin de linge (...) le regard en l'air, les lèvres marmottantes (Goncourt,Soeur Philom.,1861, p. 52).
Prononc. et Orth.: [maʀmɔte], (il) marmotte [maʀmɔt]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1480 «parler confusément entre les dents» (Débat de la Nourrice et de la Chambrière ds Anc. Théâtre fr., II, p.110); cf. 1542 [éd.] (Rabelais, Gargantua, éd. R. Calder, ch. XX, 252 var. E); 1619-20 absol. «dire d'une manière indistincte; parler seul, confusément, à voix basse» (D'Aubigné, Les Tragiques, III ds Œuvres complètes, éd. Réaume et de Caussade, t. IV, p. 125). Dér. du rad. onomatopéique marm- qui exprime le murmure, v. marmonner; suff. -ot(t)er*. Fréq. abs. littér.: 105.
DÉR. 1.
Marmottage, subst. masc.a) Action de marmotter. Mon élan vers toi ne saurait être le marmottage du mendiant qui demande de quoi vivre sans travailler (Sand,Impress. et souv.,1873, p. 143).Au milieu d'eux, quelques vieilles femmes, dont l'exaltation se traduit par le courroux des yeux et le marmottage d'injures, qu'elles crachent de leurs bouches édentées, en marchant (Goncourt,Journal,1871, p. 741).b) Parole que l'on marmotte. Synon. marmottement.Aussi Élisa avait-elle pris à la fin l'habitude de répondre par un marmottage, par un bruit de gorge et des lèvres qui ne disait rien (E. de Goncourt,Élisa,1877, p. 232).[maʀmɔta:ʒ]. 1reattest. 1741 «action de marmotter» d'où «ce qu'on marmotte» (St-Sim., XVI, 155 ds DG); de marmotter, suff. -age*.
2.
Marmottement, subst. masc.Mouvement des lèvres, murmure indistinct d'une personne qui marmotte. Synon. marmottage.Elle les accompagna d'un marmottement continu où des lambeaux de phrases pleurnicheuses se mêlaient à des exclamations dévotes (Zola,Page amour,1878, p. 920).Ses discours, plus qu'à demi incompréhensibles, du moins n'étaient pas des soporifiques, des marmottements confus comme il pouvait y en avoir à la même heure dans les églises de la plaine (Barrès,Colline insp.,1913, p. 164). [maʀmɔtmɑ ̃]. 1resattest. 1585 «action de marmotter; mouvement des lèvres d'une personne qui marmotte» gesticulations, marmotemens et grimaces (N. du Fail, Contes et discours d'Eutrapel, XXXV ds Œuvres, éd. J. Assézat, t. II, p. 356) − 1599, Ph. de Marnix ds Hug., à nouv. au xixes. comme terme de méd. 1832 «mouvement des lèvres que font certains malades sans articuler aucune parole» (Raymond), 1851 plus gén. «murmure» le marmottement de l'eau (Lamart., Tailleur pierre, p.526); de marmotter, suff. -(e)ment1*.Fréq. abs. littér.: 11.