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MAQUEREAU2, -ELLE, subst.
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A. −
1. Subst. masc. Homme qui débauche et prostitue les femmes et qui reçoit d'elles l'argent qu'elles tirent de la prostitution. Synon. barbeau (arg.), entremetteur, mac (arg.), proxénète, souteneur, taulier (arg.).Retourne à tes tripots, tricheur... à tes putains, maquereau!... (Mirbeau,Journal femme ch., 1900, p. 353).Julot, un maquereau! C'est-à-dire qu'il dit qu'il est un maquereau. Mais il n'est pas foutu de l'être. Moi je l'ai vu payer sa femme (...) une femme qui était en maison, qui gagnait plus de cinquante francs par jour (Proust,Temps retr., 1922, p. 813):
. ... j'avoue que les exercices de la crapule, boueuse ou dorée, me fatiguent, que les moeurs des maquereaux m'ennuient autant qu'elles me dégoûtent, et que j'ai en horreur cette honteuse parodie de l'amour, la prostitution, la traite des blanches et autres gentillesses de même ordre. L. Daudet, Brév. journ., 1936, p. 231.
2. Subst. fém. Maquerelle, en appos., mère maquerelle. Patronne d'une maison de prostitution. Synon. entremetteuse, taulière.Ni une maquerelle ni un Seymour n'ont pensé à avoir [dans leur harem ou leur bordel] une Circassienne et une Japonaise (Goncourt,Journal, 1863, p. 1214).Ce devait être quelque tenancière de grande maison de filles, une maquerelle en voyage (Proust,Sodome, 1922, p. 93).Des mères maquerelles de ta sorte, Checca, ça se pêche à la douzaine rue des Dévidoirs (Arnoux,Rossignol napol., 1937, p. 19).
B. − P. ext., péj.
1. Homme qui vit ou tire profit d'une femme. Il faut que vous ayez un fameux toupet pour oser faire une allusion à de l'argent reçu d'une femme par un homme, vous qui, tout jeunet, avez débuté dans la vie par être entretenu par Déjazet sexagénaire (...) toute la différence qu'il y a entre vous et Jupillon, c'est que le maquereau que vous étiez prenait plus cher que Jupillon (Goncourt,Journal, 1889, p. 908).J'ai l'habitude de payer pour les femmes avec qui je sors. Je ne suis pas un maquereau (Queneau,Pierrot, 1942, p. 128).
2. Entremetteur peu honorable dans divers domaines. Maquereau politique. Quant aux offres de Du Camp relativement à MmeBiard, il y a entre les hommes une sorte de pacte fraternel et tacite qui les oblige à être maquereaux les uns des autres (Flaub.,Corresp., 1853, p. 406).Briand, ce maquereau, couvert de toutes les bénédictions «allemandes» du pape Pie XI (L. Daudet,Brév. journ., 1936, p. 63).
REM.
Macrotin, maquereautin, subst. masc.,pop., péj. Souteneur jeune ou débutant, sans envergure. L'emploi d'un nom propre était impossible, et le nom de Maizeroy seulement remplaçable par un nom forgé de maquereautin (Goncourt,Journal, 1895, p. 810).Vous voyez bien que nous valions à cette époque les jeunes libres-penseurs, potaches ou macrotins, de ces jours-ci! (Verlaine, Œuvres compl., t. 5, Confessions, 1895, p. 59).
Prononc. et Orth.: [makʀ ο], fém. [-εl]. Att. ds Ac. dep. 1694. Abrév. maq et mac (Esn. 1966). Étymol. et Hist. 1269-78 makerele «tenancière de maison close» (Jean de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 10066); 1269-78 maquereaus «homme qui vit de la prostitution des femmes» (Id., ibid., 11706). Empr. au m. néerl. makelare «intermédiaire, courtier» (également att. en Flandre et en pic. dans des textes fr.: fin du xiiies. ap. G. Espinas, H. Pirenne, Recueil de doc. relatifs à l'hist. de l'industr. drapière en Flandre, t. 3, p. 234; fin du xiiies. ap. A. Giry, Hist. de la ville de Saint-Omer, p. 503, 526); le m. néerl. makelare est dér. de makeln «trafiquer», lui-même dér. de maken «faire». Fréq. abs. littér. Maquereau1 et 2: 193. Maquerelle: 60.
DÉR. 1.
Maquereautage, maquerellage, subst. masc.,pop. Conduite, état de maquereau, de maquerelle. Synon. proxénétisme.Une vieille femme qui a le goût, la passion du maquerellage. Tous les couples amoureux de l'endroit (...) elle les attirait chez elle et les installait dans de petits appartements communiquant par un système de petits escaliers en colimaçon (Goncourt,Journal, 1878, p. 1259).On me soupçonnait de maquereautage en même temps que de pédérastie (Céline,Voyage, 1932, p. 142).V. crevard ex. [makʀ οta:ʒ], [-kʀ εla:ʒ]. Ac. 1694: maquerelage; dep. 1718: -rellage. Land. 1834: -rèlage. Littré, Lar. 19e: -rellage et -rellerie. DG: -reautage. Nouv. Lar. ill., Lar. 20e: -rellage, -reautage, -rellerie. Lar. encyclop., Lar. Lang. fr.: -rellage, -reautage. Rob.: -rellage: ,,on emploie plus souvent maquereautage``. L. Daudet, Police pol., 1934, p. 137: -rélage. 1resattest. a) xiiies. [ms.] maquerelaje «métier d'entremetteur» (Digestes, ms. Montpellier 47, fo280d ds Gdf. Compl.), b) 1867 maquereautage (Delvau); de maquereau2, -elle, a suff. -age*, b suff. -(t)age*.
2.
Maquereauter, maquereller, verbe,pop., vx. a) Emploi intrans. Faire le maquereau, l'entremetteur; p. ext., vivre aux dépens d'une personne. Qui c'est, ce mec?... Un de tes potes de Montparnasse? Il parle pas anglais? Qu'est-ce qu'il fait ici? En train de maquereauter à tes dépens, je parie (H. Miller,Un Diable au paradis, trad. par A. Grall, 1956ds Quem. DDL t. 14).b) Emploi trans. Servir d'intermédiaire dans quelque chose, intriguer pour faire réussir quelque chose. Maquereauter, maquereller une affaire. C'est cette sacrée Ethel qui avait maquerellé cette histoire-là. Sans doute a-t-elle touché une commission (L. Daudet,Phryné, 1937, p. 174). [makʀ οte], [-kʀ εle] et [-ele], (il) maquereaute [-o:t], (il) maquerelle [-εl]. Littré, Lar. 19e-20e: -reller. L. Daudet, loc. cit.: -reller. Delvau 1867, p. 297 et H. Miller, loc. cit.: -reauter. 1resattest. a) α) 1549 maquereller trans. «prostituer (une femme)» (Fr.Habert, trad. des Satires d'Horace, II, I, paraphrase ds Hug.), β) 1868 intrans. «faire le maquereau» (Littré), b)α) 1867 maquereauter «id.» (Delvau), β) 1867 maquereauter une affaire (ibid.); de maquereau2, -elle, a dés. -er, b dés. -(t)er.
BBG. Dubois (M.). Notules lexicol. Romania. 1957, t. 78, pp. 390-391 (s.v. maquerellerie). _ Quem. DDL t. 17 (s.v. maquerellage).