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MANILLE1, subst. fém.
JEUX
A. − Vx. [Au jeu de hoc, de l'hombre, du quadrille] Carte maîtresse. (Dict. xixeet xxes.).
B. − Jeu de cartes où le dix et l'as sont les cartes maîtresses. Manille contrée ou coinchée, muette, parlée; jouer à la manille; faire une manille. Ce gredin de Rimbaud (...) et moi, les bazardâmes [des oeuvres de Villiers] avant tant d'autres choses en vue d'absinthes et de manilles! (Verlaine,Corresp.,t. 3, 1883, p. 388).On boit la dernière et on fait une manille aux enchères à trois, pour savoir qui paiera les consommations? (Pagnol,Marius,1931, III, 1ertabl., 2, p. 160).
[Au jeu de manille] Le dix de chaque couleur, première carte maîtresse. Il claque une carte contre la table. La manille de carreau (Sartre,Nausée,1938, p. 39).
REM.
Manoche, subst. fém.,pop. Jeu de manille. Mimar descendait prendre son «jus» dans la boutique et elle ne le revoyait pas jusqu'à trois heures. Il avait accepté de faire une «manoche», rien qu'une! (Dabit,Hôtel Nord,1929, p. 186).
Prononc. et Orth.: [manij]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1. a) 1696 «carte maîtresse au jeu de l'hombre» (Boisfran, Les Bains de la porte de S. Bernard, I, 2 ds Gherardi, Théâtre ital. [éd. 1700], t. 6, p. 371); b) 1893 «carte maîtresse (dix) au jeu de manille» (DG); 2. 1883 «jeu de cartes où les plus fortes sont le 10 et l'as» (Verlaine, loc. cit.). Altération, issue d'une dissimilation du -l- (peut-être favorisée par l'infl. de main), de malille «neuf de carreau» (1660, Oudin Esp.-Fr., s.v. malilla; aussi menille), empr. à l'esp. malilla «deuxième carte maîtresse dans certains jeux de cartes» (1604 ds Cor.-Pasc., s.v. malo), dimin. de mala de même sens. L'esp. malilla, littéralement «petite malicieuse» (mala [fém. de malo, du lat. malum, v. mal] signifiant lui-même proprement «malicieuse, méchante»), s'est appliqué à la carte qui, ordinairement l'une des moindres en valeur, peut devenir l'une des plus fortes quand sa couleur est atout.
DÉR. 1.
Maniller, verbe intrans.,rare. Jouer à la manille. (Dict. xxes.). [manije]. 1reattest. 1902 (Nouv. Lar. ill.); de manille1, dés. -er.
2.
Manilleur, subst. masc.Joueur de manille. Ceux qui n'avaient pas de tanière s'étaient couchés dans la tranchée, enroulés dans leur couverture. Dans un trou, des voix piailleuses de manilleurs. Tous les autres s'assoupissaient (Dorgelès,Croix bois,1919, p. 43).Le samedi, les manilleurs s'acharnaient. Aux approches de minuit, Lecouvreur qui bâillait regardait ostensiblement la pendule. Il allait d'une table à l'autre, faisant sur les mises des remarques machinales et se raidissant contre la fatigue. Le désir de se libérer de ses dettes lui donnait du courage (Dabit,Hôtel Nord,1929, p. 42). [manijoe:ʀ]. 1reattest. 1919 (Dorgelès, loc. cit.); de maniller, suff. -eur2*.
3.
Manillon, subst. masc.[Au jeu de manille] L'as de chaque couleur, seconde carte maîtresse après le dix. Boubouroche: (...) Donc, tu as deux carreaux, deux coeurs, le manillon de trèfle deuxième, et deux piques par le manillon. C'est bien ton jeu? Potasse: Oui. Boubouroche: Bon! Cache-le! Joue atout (Courteline,Boubouroche,1893, I, 1, p. 18). [manijɔ ̃]. 1reattest. 1893 (Id., ibid.); de manille1, suff. -on*. Fréq. abs. littér.: 11.
BBG.Boulan 1934, p. 79. _ Chautard. Vie étrange arg. Paris, 1931, pp. 437-439 (s.v. manoche). _ Quem. DDL t. 4 (s.v. manillon).