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MÂLE, subst. masc. et adj.
I. − Emploi subst. masc. et adj.
A. − [En parlant de l'espèce humaine ou de l'espèce animale] Individu appartenant au sexe qui possède le pouvoir de fécondation. Maladie qui se transmet uniquement par les mâles (Dub.):
1. ... ils virent deux paons, un mâle et une femelle. La femelle se tenait immobile, les jarrets pliés, la croupe en l'air. Le mâle se promenait autour d'elle, arrondissait sa queue en éventail, se rengorgeait, gloussait, puis sauta dessus en rabattant ses plumes, qui la couvrirent comme un berceau... Flaub.,Bouvard,t. 2, 1880, p. 167.
Emploi adj. Animaux mâles; perdrix, vipère mâle. L'aristoloche (...) mélangée à de la chair de boeuf et placée sur le bas-ventre d'une femme enceinte, la fait irrémédiablement accoucher d'un enfant mâle (Huysmans,À rebours,1884, p. 53).
B. − [En parlant de l'espèce humaine]
1. Individu de sexe masculin. Deux hommes ne pouvaient être agnats entre eux que si, en remontant toujours de mâle en mâle, ils se trouvaient avoir des ancêtres communs (Gaultier,Bovarysme,1902, p. 149).Population de six mille habitants d'où les Autrichiens ont emmené quatorze cents mâles, pour en faire des soldats, des terrassiers (Barrès,Cahiers,t. 11, 1916, p. 176).La succession de mâle en mâle par ordre de primogéniture, conquête inaperçue des contemporains, allait permettre de refaire la France (Bainville,Hist. Fr.,t. 1, 1924, p. 50).
Emploi adj. Descendant, héritier mâle. L'aînée des deux filles manifestait une aversion sincère pour les Berthier mâles (Aymé,Jument,1933, p. 240).
2. Homme qui possède, qui est empreint de la force, de la vigueur que l'on attribue traditionnellement au sexe masculin.
a) [En parlant de qualités physiques] La taille était mince comme s'il eût porté corset, tandis qu'une vigoureuse poitrine de mâle, bombée et cambrée, s'élargissait au-dessus (Maupass.,Contes et nouv.,t. 2, Lit, 1884, p. 254).
En partic., fam. Homme considéré sur le seul plan de la puissance sexuelle. Trois ou quatre jeunes femmes n'ayant jamais été à Madrid (...). Je ne sais si parmi les mâles, là comme ailleurs fort au-dessous des femelles, elles peuvent trouver qui leur fasse l'amour (Mérimée,Lettres Delessert,1870, p. 119).Peut-être qu'Arthur réussit tout simplement à séduire la fille du fermier qui l'hébergeait ou une servante car c'était un beau mâle, menteur et peloteur à souhait (Cendrars,Lotiss. ciel,1949, p. 234).
Emploi adj. Visage, voix mâle; formes mâles; mâle beauté (littér.). La belle figure d'Espivant groupait, sous un front mâle, des traits un peu mignards (Colette,J. de Carneilhan,1941, p. 42):
2. Il cherchait un garçon de vingt-trois ans à la figure un peu poupine, et ce fut un homme de vingt-huit ans, aux traits plus affirmés et plus mâles, les deux hommes s'embrassèrent. Aymé,Uranus,1948, p. 245.
[En parlant d'une femme] Elle parlait vite, en évitant aussi souvent que possible le regard d'André; et cette apparence de timidité contrastait avec sa voix mâle, son allure décidée, son aisance, la liberté et le naturel de ses gestes (Martin du G.,Devenir,1909, p. 101).
b) [En parlant de qualités morales ou en se plaçant sur le plan intellectuel] Et votre absence totale de jalousie (...) que vous appeliez «un bon sens presque sublime». Cela n'est pas d'un homme. La jalousie est un trait essentiel du mâle (Montherl.,Pitié femmes,1936, p. 1186):
3. L'antipathie devait être complète entre ces deux hommes [Sainte-Beuve et Balzac], dont l'un était un féminin pelotant son monde avec des pattes de chatte, et dont l'autre était un mâle ouvrant sa route à coups de cognée. Zola,Doc. littér.,Sainte-Beuve, 1881, p. 228.
Emploi adj. Courageux, énergique, vigoureux, viril. Mâle courage; mâle résolution; écrivain, génie mâle. Attendant sans impatience, avec une mâle fermeté, le moment de passer à son tour au premier plan, il eût jugé peu digne d'en paraître ému (Bernanos,Soleil Satan,1926, p. 278).Avoir une femme à lui, ça lui semble plus mâle que de courir la gueuse; c'est plus commode aussi. Mais je ne compte pas là-dedans (Beauvoir,Mandar.,1954, p. 350):
4. Près de Lucrèce, Virgile paraît sucré, trop gracieux. L'âpre force ne lui est pas naturelle (...). Dès qu'il se laisse aller, c'est vers la tendresse (...). Mais quelle mâle énergie, chez Lucrèce; quelle austère noblesse dans son impiété, dans sa libre pensée impavide!... Gide,Journal,1944, p. 265.
[En parlant d'une femme] Inconsolable de la mort du jeune ci-devant dont elle portait le nom, cette mâle Julie ne trouvait de réconfort à sa tristesse que dans sa fureur, et, quand elle rencontrait des jacobins, elle ameutait contre eux les passants en poussant des cris de mort (A. France,Dieux ont soif,1912, p.310).
II. − Emploi adj.
A. − Qui est apte à féconder ou à préparer la fécondation.
1. BIOL. Organes mâles; gamète, gonade mâle. Les testicules et les ovaires ont une fonction très étendue. (...) ils donnent naissance aux cellules mâle ou femelle dont l'union produit le nouvel être humain (Carrel,L'Homme,1935, p. 103).
2. BOT. Organes mâles des fleurs. Les hybrideurs choisissent deux pieds de vigne, l'un qui sera considéré comme cep mâle, l'autre comme cep femelle (Pesquidoux,Livre raison,1925, p.86):
5. ... il est aussi difficile de bien soigner un palmier que de conduire un chameau. Il faut savoir (...) au temps de la fécondation, secouer le pollen des arbres mâles sur les fleurs des palmiers femelles... Tharaud,Fête arabe,1912, p. 244.
En partic.
Encens mâle. ,,Encens en larmes`` (DG). Les (...) princesses de parfums, agenouillées au milieu des coussins, font brûler (...) les poudres de myrrhe et de santal rouge, (...) les grains d'encens mâle, sur les cassolettes (Villiers de L' I.-A.,Contes cruels,1883, p. 378).
Fleur mâle. Fleur qui ne porte que les organes mâles, c'est-à-dire les étamines. (Dict. xixeet xxes.).
B. − P. anal. [P. allus. à la complémentarité du principe mâle et du principe femelle]
1. ÉBÉN., vx. Qui est incrusté d'ébène, par opposition aux parties dites femelles qui sont en ivoire (d'apr. Littré).
2. MENUIS. [En parlant de la partie saillante d'une pièce de bois] Qui vient s'insérer dans une autre pièce qui présente un creux. Le tenon est la pièce mâle d'un assemblage (Davau-Cohen1972).
3. TECHNOL. Qui vient s'insérer dans un autre élément qui présente un creux et qui est dit femelle. Fiche, prise mâle. Le cône mâle d'un embrayage (Quillet1965).
C. − [P. allus. aux qualités mâles (cf. supra I B 2)]
1. Où se manifeste beaucoup d'énergie, de vigueur. J'ai droit de parler des mâles coutumes de l'armée, où les fatigues et les ennuis ne me furent point épargnés (Vigny,Serv. et grand. milit.,1835, p. 9):
6. Je jouais aux soldats et, pour nourrir mon cheval à bascule, je ravageais les plantes que ma pauvre mère cultivait sur sa fenêtre. C'était là des jeux mâles, je pense! Et pourtant j'eus envie d'une poupée. Les Hercule ont de ces faiblesses. A. France, Bonnard,1881, p. 285.
En partic.
a) Dans le domaine de la litt.Synon. de vigoureux.Nous étions à la recherche, tout en le voulant très moderne, d'un style mâle, concret, concis (Goncourt,Journal,1895, p. 891).
b) Dans le domaine de la mus.Les antres de l'Arcadie, surpris de répéter, au lieu des sons efféminés de la flûte de Pan, les mâles accords de la harpe de David (Chateaubr.,Martyrs,t. 1, 1810, p. 177).
c) Dans le domaine de la peint., de la sculpt.Des contours mâles (Littré). Sa manière mâle et sobre de couper le cuivre [de Marc-Antoine Raimondi] convient parfaitement à l'ampleur facile et noble des compositions du peintre [Raphaël] (Ménard,Hist. B.-A.,1882, p. 118).Ce beau et mâle tableau, cette Justice divine poursuivant le crime! Quelle grandeur simple de composition! Quelle sérénité pathétique (Goncourt,Art XVIIIes.,1882, p. 416).
2. Spécialement
a) ARCHIT. Proportions mâles. Proportions de l'ordre dorique, qui seraient empruntées au corps de l'homme, alors que celles de l'ordre ionique seraient modelées sur celui de la femme. (Dict. xixeet xxes.).
b) MAR. Bâtiment mâle. Bâtiment qui tient bien la mer. (Dict. xixeet xxes.). Mer mâle. Qui a de fortes lames (Dict. xixeet xxes.).
REM. 1.
Mâlement, adv.D'une manière énergique et vigoureuse. C'était surtout cette attente (...) qui lui faisait battre son coeur fortement, mâlement, délicieusement (Verlaine, Œuvres compl., t. 4, L. Leclerq, 1886, p. 143).
2.
Mâlot, subst. masc.Fille qui a des allures de garçon. Ils t'appellent souvent le mâlot. Eh bien, crois-tu que ce soit à propos, à seize ans, de ne point ressembler encore à une fille! (Sand,Pte Fadette,1849, p. 153).
Prononc. et Orth.: [mɑ:l]. Ac. 1694, 1718: masle, dep. 1740: mâle (accent circonflexe < amuïssement de s). Étymol. et Hist. A. Subst. 1. 1119 masle «être du sexe qui a le pouvoir de fécondation» ici en parlant d'animaux (Ph. de Thaon, Comput, 720 ds T.-L.); 2.ca 1170 madles dr. «individu du sexe masculin» (Rois, éd. E. R. Curtius, II, III, 29, p.66); cf. 1606 la ligne des masles (Nicot); 3.1616 [1reéd.] «homme vigoureux au physique et au moral» (La Comédie des Proverbes ds Anc. Théâtre fr., IX, p.92). B.Adj. 1. ca 1160 «qui appartient au sexe masculin» (Enéas, 9134 ds T.-L.); en partic. a)1283 dr. oirs masles (Ph. de Beaumanoir, Coutumes Beauvaisis, éd. A. Salmon, §465); b)1555 bot. palme mâle (Ronsard, Meslanges, Le Houx, 230 ds Œuvres, éd. P.Laumonier, t.VI, p.145); 2.1553 «qui dénote l'homme doué de toutes les qualités de son sexe» d'où «qui est empreint de force, d'énergie» mâle courage (Id., Harangue du duc de Guise, 160, ibid., t.1, p.211); 3.a) 1678 technol. (Guillet, 3epart.); b) 1840 archit. [proportions] mâles (Ac. Compl.; 1842). Du lat. d'époque impériale masculus «mâle, masculin, viril», lui-même dimin. du lat. class. mas, maris «id.» qu'il a complètement éliminé. Fréq. abs. littér.: 1812. Fréq. rel. littér.: xixes.: a)2536, b)2619; xxes.: a)3223, b)2199. Bbg. Barb. Misc. 1. 1925-28, p.39.