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MAI, subst. masc.
A. − Cinquième mois de l'année du calendrier grégorien, de trente et un jours. Il est probable que j'irai à Paris dans le courant de mai (Flaub., Corresp., 1872, p. 27).Soirées de juin, matinées de mai mouillées, aubépines et fleurs de marronnier formant un dôme (Blanche, Modèles, 1928, p. 219):
1. Le mai le joli mai en barque sur le Rhin Des dames regardaient du haut de la montagne Vous êtes si jolies mais la barque s'éloigne (...) Le mai le joli mai a paré les ruines De lierre de vigne vierge et de rosiers Apoll., Alcools, 1913, p. 112.
Rose de mai. Rose pompon (famille des Rosacées). Qu'il [mon dernier souffle] vole, papillon charmé Par l'attrait des roses de mai, Sur les lèvres du bien-aimé! (Cros,Coffret santal,1873, p. 10).− Vous peignez en effet de belles fleurs de cerisier... ou des roses de mai, dit l'historien de la Fronde non sans hésitation quant à la fleur (...). − Non, ce sont des fleurs de pommier, dit la duchesse de Guermantes (Proust,Guermantes 1,1920, p.214).
En partic. [Pour les catholiques] Mois de vénération de la Vierge Marie. Synon. mois* de Marie:
2. Elle aurait voulu que le mariage eût lieu dans le mois de mai, car elle était dévote à la Vierge. Mais des parents de la fiancée intervinrent: «Les filles qui se marient en mai, disaient-ils, ont trop d'enfants.» R. Bazin, Blé, 1907, p. 62.
P. métaph. La gaieté naturelle [de MllePhlipon], une joie de force et d'innocence corrigeait bientôt la langueur (...). Elle en était encore à la première saison, à la première huitaine de mai au coeur (Sainte-Beuve, Portr. femmes, 1844, p. 173).
B. − Expr. ou proverbes
1. Arbre de mai, et p. ell., mai. Arbre ou rameau enrubanné, planté durant la nuit du 30 avril au 1ermai, voire à toute autre date, devant le domicile d'une personne (fille à marier, maire, etc.) que l'on veut honorer. Il [le printemps] arrivait, comme dit la ballade allemande, léger ainsi que le jeune fiancé qui va planter le mai sous la fenêtre de sa bien-aimée (Murger, Scènes vie boh., 1851, p. 201).En général, ils [les paysans] se montrèrent pacifiques. Ils se bornaient à planter sur les places des «mais» auxquels ils suspendaient des pelles (...), des mesures à blé (Tharaud, Maîtr. serv., 1911, p. 43):
3. ... nos belles sont peut-être déjà éveillées, et si elles sortent de leur chambre avant que le mai soit planté à l'huisserie, elles nous traiteront de paresseux. Sand, Maîtres sonneurs, 1853, p. 314.
2. Bouquet du premier mai. Bouquet de muguet offert le premier mai à une personne aimée. Près de la tête du mourant, sur l'oreiller, Aurélie avait placé un petit bouquet du premier mai, quelques brins de muguet (Rolland, J.-Chr., Buisson ard., 1911, p. 1328).
3. Tableau de mai, et p. ell., mai. Tableau offert le premier mai à la Vierge, par la corporation des Orfèvres. Chaque année, au mois de mai, la confrérie des orfèvres, à Paris, donnait à Notre-Dame un grand tableau. Ces «Mais» (...) consacraient parfois de jeunes renommées (Hourticq, Hist. art, Fr., 1914, p. 191).
4. Proverbes. Noces de mai ne vaut jamais. Rosée et fraîcheur de mai Donnent vin à la vigne et foin au pré. En avril ne quitte pas un fil En mai fais ce qui te plaît.
C. − HISTOIRE
1. Champ de mai. Endroit où se tenaient les assemblées franques en mai; p. méton., ces assemblées. On apprend à la France que ses institutions actuelles remontent à Charlemagne et à Mérovée; que ses chambres ne sont autre chose que les assemblées du champ de mai, et ses codes une édition revue et corrigée des Capitulaires (Lamennais,Religion,1825, p. 102).
2. Premier mai. Journée internationale de lutte des travailleurs pour la satisfaction des revendications sociales, institutionnalisée en journée de fête du travail. La boutique était pleine de clients. «Vous faites le premier mai, les gars?» demanda-t-il. Pluche répondit affirmativement pour tous. Il venait de composer une recette, en vers, où ses idées de vieux militant s'unissaient à des conseils de cuisinier (Dabit,Hôtel Nord,1929, p. 195).
3. 8 mai (1945). Date de l'armistice de la guerre de 1939-45. Fêter le 8 mai. Allocution prononcée à la radio par le général de Gaulle, le 8 mai 1945 (De Gaulle, Mém. guerre, 1959, p. 497).
4. Mai 1968. Période de contestation marquée par des manifestations et des grèves, durant laquelle les étudiants puis les travailleurs remirent globalement en cause la société. Les journées de mai. La tradition, c'est aussi mai 1968. Quand on en a trop marre, ça fait boum, et c'est bon. On chante (Le Monde, 2 avr. 1981, p. 19, col. 4):
4. La série (sur Mai 68) devait comporter six émissions. Elle n'en compte plus que quatre. «Elle sera amputée de tout ce qui concerne l'après-Mai», affirment Guégan et Sorin, qui ont décidé de retirer leur nom du générique. Le Point, 1ermai 1978, p. 101, col. 3.
P. ext. Mouvement de contestation générale. Connaître un nouveau mai. Mardi dernier (...) Yvan Charpentié concluait: «J'avais prévenu que les troupes étaient chauffées à blanc. On ne nous a pas pris au sérieux. On voit le résultat: aujourd'hui, c'est un vrai Mai 68 des cadres» (Le Point,, 4 oct. 1976, p. 69, col. 1).
En emploi adj. composé. Qu'imaginiez-vous que des jeunes de vingt-cinq ans (plus ou moins), produits des années post-Mai 68 et de son souffle de libéralisme, puissent penser de votre «dossier» (...)? (le Nouvel Observateur, 22 mai 1978, p. 4, col. 2).
Prononc. et Orth.: [mε]. Att. ds Ac. dep. 1694. Homon. maie, mais, mets, maye, formes du verbe mettre. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 (Roland, éd. J. Bédier, 2628: Ço est en mai, al premer jur d'ested); 2. fin xiies. «branches vertes (qui poussent en mai)» (Moniage Guillaume, éd W. Cloetta, 2789); 1532 planter le may (à qqn) fig. «[par dérision] fêter, gâter quelqu'un» (Bouchard, Chron. de Bret., fol. 175 a ds Gdf.); 3. ca 1200 mai le plus beau mois de l'année, symbole du printemps en fleur (Le Châtelain de Coucy, Chans., éd. A. Lerond, V, 1); ca 1210 opposé à février, symbole de l'hiver (Raoul de Houdenc, Méraugis, 274 ds T.-L. s.v. février); 4. ca 1220 «temps de prospérité, de bonheur» avoir bon mai (Jean Renart, Ombre, 106 ds T.-L.). Du lat. Maius [mensis] «le mois de mai», du nom de Maia, divinité italique, fille de Faunus et femme de Vulcain. Fréq. abs. littér.: 5993. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 7489, b) 10566; xxes.: a) 10715, b) 6989.