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MADRÉ, -ÉE, adj.
A. − Rare. [En parlant du bois] Qui est veiné, tacheté. Bouleau madré, érable madré (Métro 1975).
P. anal. [En parlant d'une autre matière] Porcelaine madrée. Les tubercules pour lesquels la plante [le taro] est cultivée (...) sont d'une «couleur gris-bleu et ressemblent à du savon madré...» (Page, Dern. peuples primit., 1941, p. 236).
B. − Au fig. [En parlant d'une pers.] Rusé sous des apparences de bonhomie, de simplicité. Synon. matois, retors.Le grand industriel avait en lui tant de ressources ingénieuses, ce diable d'homme se sentait si retors, si madré, qu'il ne désespérait pas d'en venir à ses fins (Sandeau, Sacs, 1851, p. 35).[Loiseau] passait parmi ses connaissances et ses amis pour un fripon madré, un vrai normand plein de ruses et de jovialité (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Boule de suif, 1880, p. 120).[Il] ressemblait à un notaire, bon vivant et pieux. Mais l'œil, vif, fourbe, démentait cette mine joviale et confite; on devinait dans ce regard un homme d'affaires intrigant et madré, capable, sous ses abords mielleux, d'un mauvais coup (Huysmans, Là-bas, t. 2, 1891, p. 29).
[P. méton.] L'esprit madré de Scapin (Gautier, Fracasse, 1863, p.356).L'éloquence madrée de Giovanni ne laissa pas que de produire effet sur l'esprit de dame Gualdrada (Milosz, Amour. initiation, 1910, p.42).
Emploi subst. Vinoy, c'est un madré: je crois qu'il ne va rien faire... qu'il va faire le gendarme! (Goncourt, Journal, 1871, p. 728).Malgré que la madrée affectât souvent de se reporter au temps de ses amours avec Benjamin, j'avais toujours quelque doute sur la sincérité de ses regrets (Milosz, Amour. initiation, 1910, p. 110).
Rem. On relève un emploi s'appliquant à des animaux: Dans une courette, de superbes corbeaux en cage. Leur long bec sagace, leur œil madré donnent à réfléchir; ils ont l'air d'en savoir beaucoup plus long qu'on ne pourrait le supposer (Green, Journal, 1935, p 26).
REM. 1.
Madrerie, subst. fém.Caractère, qualité d'une personne madrée. Une jeune bonne un peu rougeaude vint m'ouvrir (...) on ne lui sentait pas une éducation bien profonde, mais elle y suppléait par sa rapidité, sa netteté, sa madrerie paysanne (Vialar, Risques et périls, 1948, p. 304).
2.
Madrure, subst. fém.a) Aspect du bois madré. (Dict. xixeet xxes.). b) P. anal. Mouchetures du plumage des perdreaux (Dict. xixeet xxes.). c) P. métaph. La mer (...) Dans sa peau d'argent des madrures s'étalent émeraude, comme des prés (P. Adam, Thé chez Mirandads Plowert1888, p. 61).
Prononc. et Orth.: [madʀe], [mɑ-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. xves. [ms.] «tacheté, veiné» (Cuvelier, Chronique de Bertrand Du Guesclin, éd. E. Charrière, t. 2, p. 211, var. du vers 19519: hanaps d'or et d'argent et de madre madré); 2. a) 1591 «qui est malin, rusé» (L'Estoile d'apr. Dauzat 1938, Suppl. chronologique); b) 1664 subst. «malin, rusé» (Chevalier, Amour de Calotin, II, 2 ds Brunot t. 4, p. 258). Dér. de madre*; suff. -é*. Sens 2, p. compar. de l'aspect varié du bois madré avec la variété des ressources d'un esprit rusé. Fréq. abs. littér.: 49.