Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
MÂT, subst. masc.
A. − MAR. Espar planté sur le pont ou dans la quille d'un navire, maintenu par des étais et des haubans, qui se dresse (plus ou moins) verticalement au-dessus du pont et qui est destiné à porter, sur les voiliers, le gréement et la voilure, sur les navires à moteurs, les antennes radiotélégraphiques et certaines installations de radars, de télémétrie ou de signalisation. Synon. vx arbre.Mât bipode, tripode; mât creux; mât d'assemblage; caler, guinder un mât. L'amiral porte le pavillon au grand mât (Ac.1935).Le sapin est un bois de construction; on en fait des solives et des mâts de vaisseau de ligne (Karr,Sous tilleuls, 1832, p.191).Au-dessus des barques (...) on entendait la vergue qui battait contre le mât (Montherl.,Pte Inf. Castille, 1929, p.614):
1. ... comme elle [la caraque] grandissait, afin d'emporter une cargaison plus grosse et d'aller plus loin, elle reçut un deuxième mât à l'avant, plus petit que le premier et porteur, lui aussi, d'une voile carrée. Ce furent le mât et la voile de misaine. P. Rousseau,Hist. transp., 1961, p.125.
En partic.
[Sur les navires à voiles]
Bas mât. Pièce de bois constituant la partie inférieure d'un mât, dont le pied est fixé dans le corps même du navire (d'apr. Bonn.-Paris 1859). Le bas mât, les mâts de hune et de perroquet furent sciés et séparés (Verne,Enf. cap. Grant, t.3, 1868, p.68).
Mât de hune. V. hune A.
Mât de perroquet. Mât prolongeant le mât de hune. Synon. mât de flèche*.Petit, grand mât de perroquet. Mât de perroquet d'artimon (Bonn.-Paris 1859; dict. xixeet xxes.).
Mât de perroquet de fougue. ,,Mât de hune du mât d'artimon`` (Bonn.-Paris 1859). Lorsqu'on crut devoir ajouter au mât de perroquet de fougue un Mât supérieur, on donna à celui-ci le nom de Mât de perruche (Jal1, p.988).
Mât de perruche. Mât de perroquet du mât d'artimon, prolongeant le mât de perroquet de fougue (d'apr. Jal1, p.988).
Mât de cacatois. Mât prolongeant le mât de perroquet ou partie supérieure du mât de perroquet. Petit, grand mât de cacatois. Mât de cacatois d'artimon. (Dict. xixeet xxes.).
Mât de cacatois de perruche. ,,Mât de cacatois du mât d'artimon`` (Bonn.-Paris 1859).
Mât de flèche*. Mât d'artimon*. Mât de beaupré*. Mât de misaine*.
Mât de tapecul. Mâtereau planté sur l'arrière du gouvernail (d'apr. Gruss 1952).
Mât à pible, à pieu. Mât d'un seul tenant depuis l'emplanture du bas mât jusqu'au sommet du mât le plus élevé (d'apr. Gruss 1952).
Mât de pavillon. Petit mât dressé à la poupe des navires et servant à arborer le pavillon national (d'apr. Le Clère 1960).
Mât de charge, de force. Appareil de levage se trouvant sur les cargos, constitué d'un mât vertical du pied duquel part à l'oblique un mâtereau pivotant portant poulie, qu'on peut orienter lors des opérations de chargement ou de déchargement du navire. Ils coupèrent les amarres d'un radeau, l'attachèrent au croc du mât de charge, et cinq ou six hommes pesant sur le palan, le soulevèrent à un mètre du sol (Peisson,Parti Liverpool, 1932, p.247).Et les grues enlevaient leur charge, viraient, balançaient le bac à trente pieds en l'air, parmi les cordages et les mâts de force, puis le descendaient au-dessus des écoutilles béantes (Van der Meersch,Empreinte dieu, 1936, p.246).
Mât militaire. Mât tripode ou tourelle de fer pouvant porter une ou plusieurs hunes, formant la partie la plus élevée de la superstructure d'un navire de guerre. On pouvait prendre comme antenne de réception à bord des bâtiments une drisse en fer, ou l'un des haubans du mât ou le mât militaire lui-même qui est métallique (Turpain,Applic. prat. ondes électr., 1902, p.138).
Mât de(s) signaux. Mât placé à l'entrée d'un port ou sur un point visible de la côte, portant les bannières et les ballons, utilisé pour la signalisation maritime. Il arrivait devant le mât des signaux qui indique la hauteur de l'eau dans le port (Maupass.,Pierre et Jean, 1888, p.311).
Mât pilote, mât Fenoux. Mât établi sur un point visible d'une côte pour servir de repère aux navigateurs. (Dict. xixeet xxes.).
Loc. (Naviguer) à mât(s) et à corde(s). (Naviguer) toutes voiles serrées par la seule impulsion du vent sur les mâts et le gréement. Un coup de vent d'ouest (...) nous chassa en dix-sept jours à l'autre bord de l'Atlantique. Souvent à mât et à corde, à peine pouvions-nous mettre à la cape (Chateaubr.,Mém., t.1, 1848, p.356).
Loc. subst. et comp. Deux-mâts (v. deux), trois-mâts*, quatre-mâts*, cinq-mâts (v. cinq).
B. − P. anal. Poteau dressé verticalement servant généralement à porter ou à supporter quelque chose. Mât de tente. C'était une tente profonde, avec un mât dressé au milieu (Flaub.,Salammbô, t.2, 1863, p.39).Je ne vois plus frémir au mât du belvédère Ivre de brise un sylphe aux couleurs de drapeau (Valéry,Alb. vers anc., 1900, p.89):
2. Il y a en Danemark (...) une grande miséricorde pour les petits oiseaux. Devant chaque maison on est sûr de trouver au moins une perche, un mât, le long duquel sont fixées des boîtes garnies de trous pour servir de refuges aux volatiles vagabonds... Bloy,Journal, 1899, p.317.
1. En partic.
Mât de cocagne*.
Mât d'antenne. Tige verticale haubannée portant le conducteur qui sert d'antenne pour émettre ou recevoir les ondes hertziennes (d'apr. Lar. Lang. fr.).
2. Spécialement
a) CH. DE FER. Mât (sémaphorique). Support métallique vertical d'un signal optique situé le long de la voie. La cocarde ou le mât sémaphorique est supporté par un mât le long duquel on fait en général glisser au moyen d'une chaîne sans fin la lanterne qui doit donner les feux de nuit (Bricka,Cours ch. de fer, t.1, 1894, p.434).
b) SPECTACLES, domaine du cirque.Poteau de bois servant de support au chapiteau. Mât de corniche, de pourtour. La tente de toile ou «chapiteau» soutenue par un mât central, les gradins démontables, une enceinte formée de matériaux légers, ont permis au cirque de transporter son spectacle de ville en ville (Arts et litt., 1935, p.76-16).
c) SPORTS (gymnastique). Perche lisse sur laquelle les gymnastes s'exercent à grimper. À la gymnastique, j'étais même meilleur que lui pour grimper au mât et à la corde (Gide,Si le grain, 1924, p.405).
d) AVIAT., vx. Montant de bois ou de fer destiné à maintenir l'écartement des ailes (d'un biplan, d'un triplan). Les mâts des monoplans travaillent en traction en vol normal et en compression à l'atterrissage (Guillemin,Constr., calcul et essai avions, 1929, p.131).
e) ASTRONAUT. Mât ombilical. Mât métallique supportant les câbles électriques et les canalisations assurant les alimentations, les contrôles et les commandes d'un véhicule spatial jusqu'au moment du décollage (d'apr. Sc. Tech. spat. 1978).
f) INDUSTR. PÉTROLIÈRES. Mât (de forage). Derrick supportant les trépans et les systèmes de forage (d'apr. Pétrol. 1964).
g) INDUSTR., MÉTALL. Mât de levage. Appareil de levage constitué d'une poutre formée de cadres métalliques assemblés, dont la base reste fixée à une ambase et dont le haut, maintenu incliné par des haubans, supporte un ensemble de poulies mouflées relié à un treuil (d'apr. Forest. Métall. 1977).
h) ETHNOL. Mât totémique. Poteau planté en terre et sculpté de figures totémiques. L'art des populations côtières du nord-ouest (...) était (...) sculpté et peint sur les pirogues, les maisons et les mâts totémiques (Page,Dern. peuples primit., 1941, p.110).
Prononc. et Orth.: [mɑ]. Ac. 1694, 1718: mast, dep. 1740: mât. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1100 «long poteau dressé dans un navire au-dessus du pont pour porter les vergues et leur gréement» (Roland, éd. J. Bédier, 2632); b) 1859 mât de charge (Bonn.-Paris); 2. 1680 «perche dressée pour soutenir une tente ou un chapiteau» (Rich.); 3. 1812 «bâton ou manche de bois d'un parapluie» (Mozin-Biber); 4. 1821 mât de cocagne (Le Moniteur universel, 19 avr., p.538c); 5. 1868 «longue perche où les gymnastes s'exercent à grimper» (Littré); 6. 1873 ch. de fer «support métallique d'un signal optique» (Lar. 19e); 7. 1902 «long poteau de bois planté sur la voie publique à l'occasion d'une fête et supportant des drapeaux, des écussons» (Nouv. Lar. ill.); 8. 1922 aviat. «montant en bois ou en métal qui maintient l'écartement des ailes d'un avion biplan ou triplan» (Gambier, Amet, Cours pratique d'aviation, 56 ds Quem. DDL t.16). De l'a. b. frq. *mast, cf. mast «mât de navire» en m. néerl., m. b. all., a. h. all. Mastus apparaît dès le viiies. dans les Gloses de Reichenau (éd. H.-W. Klein et A. Labhardt, p.127, 2339: artemon: malus, mastus navis). Fréq. abs. littér.: 892. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1564, b) 1778; xxes.: a) 1088, b) 850.
DÉR.
Mâtereau, subst. masc.a) Mar. Mât de faible hauteur et de petit diamètre ou portion de mât de faibles dimensions. Ces bâtimens n'ont point de beaupré, mais seulement un mâtereau de huit ou dix pieds d'élévation, posé verticalement, auquel les Chinois gréent une petite misaine comme celle d'un canot (Voy. La Pérouse, t.3, 1797, p.4).Ce matin à sept heures, le thermomètre est descendu à 17o78; une esparre ou mâtereau placée entre les deux mâts est assujettie pour supporter la tente d'hiver (Bellot,Voy. mers polaires, 1863, p.139).Cette hampe traverse deux blins fixés, l'un (...) sur l'étrave, l'autre à l'extrémité d'un mâtereau mobile autour de l'axe (Ledieu, Cadiat,Nouv. matér. nav., 1890, p.611).En partic. Mât de faibles dimensions situé à la poupe, généralement à l'arrière du mât d'artimon. Dans le port de Brest, vous vîtes, parmi ses nombreux vaisseaux, un brick à la carène étroite, aux mâtereaux élancés (Dumas père, P.Jones, 1838, I, 4, p.131).La Claymore (...) valait presque une frégate, quoiqu'elle n'eût pour mât d'artimon qu'un mâtereau avec une simple brigantine (Hugo,Quatre-vingt-treize, 1874, p.18).b) Région. (Ouest). Poteau, forte perche. On voyait près des omoplates, d'épouvantables cicatrices: les marques de la «fourchette», ce mâtereau de trois mètres qu'ils s'adaptent aux épaules pour agir sur le fût de l'arbre et déterminer sa chute (La Varende,Sorcière, 1954, p.21). [mɑtʀ ο]. Att. ds Ac. dep. 1835. 1resattest. a) 1529 «mât de longueur réduite et de faible diamètre» (Crignon, Discours de la nav. de Jean et Raoul Parmentier, éd. Schefer, 45 ds Fr. mod. t.26, 1958, p.54), b) 1802-03 région. (Ouest) (Ms. Bibl. La Rochelle, 1386 ds Musset, Gloss. des pat. et des parlers de l'Aunis et de la Saintonge: mâtreaux); de mât, suff. -(er)eau*.
BBG. La Landelle (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p.28, 79, 133. _ Quem. DDL t.4, 16.