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LYCÉE, subst. masc.
A. −
1. Anciennement, établissement d'enseignement secondaire créé par l'État en 1802, destiné à recevoir des élèvres masculins payants ou boursiers de l'État, pourvu le plus souvent d'un internat et quelquefois de classes du cycle élémentaire. Il sera nommé par le Premier Consul trois inspecteurs généraux des études, qui visiteront une fois au moins l'année les lycées, en arrêteront définitivement la comptabilité, examineront toutes les parties de l'enseignement et de l'administration, et en rendront compte au Gouvernement (Recueils textes hist., L'Époque contemp., 1802, p. 121).Papa pria M. Pichon, professeur au lycée impérial, qu'il connaissait, de me prêter des devoirs de troisième et de seconde pour voir comment je m'en tirerais (Michelet, Mémor., 1822, p. 200).Né à Tours le 14 octobre 1801, Armand Trousseau avait, jeune encore, perdu son père; élève boursier au lycée d'Orléans, puis à Lyon, il fut ensuite répétiteur au collège de Blois (Bariéty, Coury, Hist. méd., 1963, p. 616).
Établissement d'enseignement secondaire réservé aux jeunes filles créé en 1888 sur le modèle des lycées de garçons. Ah! si j'avais su, je serais restée ce que j'étais: sous-maîtresse dans un lycée de filles. Mais j'ai eu de l'ambition, et voilà où ça m'a menée! (Miomandre, Écrit sur eau, 1908, p. 228).
2. Établissement public d'enseignement secondaire, dispensant le plus souvent un enseignement long de la classe de sixième aux classes terminales. Synon. arg. bahut.Lycée de filles, de garçons, mixte; lycée classique, moderne; lycée technique, climatique, agricole; lycée national; lycée international, pilote. Des grands pontifes, des hommes dans les honneurs sont venus dire aux maîtres d'école que le lycée ne sert à rien, qu'on n'apprend rien depuis le commencement de la sixième jusqu'à la fin de la philosophie (Péguy, Argent, 1913, p. 1138).J'avais dix ans et trois mois, on ne pouvait songer à me garder plus longtemps sous séquestre. Charles Schweitzer musela ses rancunes et me fit inscrire au petit lycée Henri IV en qualité d'externe (Sartre, Mots,1964, p. 183).Elle [la VeRépublique] crée un cycle d'observation deux années, mais il continue à faire partie intégrante des établissements dans lesquels il est implanté. Primaire dans un Collège d'enseignement général (C.E.G.) − c'est le nouveau nom des cours complémentaires dont la scolarité dure quatre ans − secondaire dans un lycée ou collège, ce cycle d'observation ne demande aucun brassage des maîtres: chacun reste chez soi (A. Prost, L'Enseign. en France 1800-1967, Paris, Armand Colin, 1968, p. 422):
.... il arrivait à Sérianne. Il avait acheté en gare L'Humanité qu'il étalait avec affectation devant le nez de son père. Celui-ci tempêta, hurla pendant toute une heure. Armand était ferme: il ne retournerait pas au lycée, il n'irait pas dans une autre boîte: il s'en tamponnait, du second bachot. Aragon, Beaux quart., 1936, p. 298.
Rem. 1. Depuis 1975, les lycées sont des établissements d'enseignement public, mixtes, comprenant les classes du second cycle du second degré (de la classe de seconde aux classes terminales) et parfois des classes préparatoires aux grandes écoles. Ils font suite à l'enseignement reçu au collège (v. ce mot A 2). 2. On donne maintenant le nom de lycées d'enseignement professionnel (L.E.P.) aux anciens collèges d'enseignement technique (C.E.T.), qui assurent une formation technique courte, p. oppos. aux lycées techniques qui assurent une formation longue.
SYNT. Censeur, économe, proviseur, répétiteur, surveillant du/de lycée; être élève, externe, interne, pensionnaire au lycée; aller, entrer, être admis au lycée; être renvoyé du lycée; sortir, arriver du lycée; quitter le lycée; ami, camarade, compagnon de lycée; cours, enseignement du lycée; argot de lycée; souvenir de lycée.
B. − P. méton.
1. Édifice, bâtiments ou espaces annexes formant le lycée. Chapelle, infirmerie du lycée; couloir, préau du lycée. Tandis qu'Olivier rentrait, le coeur glacé, au dortoir du lycée, où il avait accepté d'être mis en pension, le train emportait Antoinette douloureuse et transie (Rolland, J.-Chr., Antoinette, 1908, p. 893).
2. [En tant que communauté] Ensemble des individus qui ont une activité dans un lycée. Je suis consigné pour deux jours et demi avec V. et deux bizuths. Nous n'avons pas été pris, mais choisis comme responsables. Tout le lycée est en révolution (Alain-Fournier, Corresp.[avec Rivière], 1906, p. 29).
3. Période de présence effective au lycée pour y suivre un enseignement. Sécher le lycée. Elle ne me dit pas un mot de la scène de tout à l'heure, mais eut soin de m'apprendre que mon père était sorti avec Gustave. Ceci se passait un jeudi; il n'y avait pas de lycée (Gide, Geneviève, 1936, p. 1378).
4. Période couvrant les années d'études faites au lycée. Tous ces enthousiasmes périmés pour moi depuis le lycée, ce n'était pas sur mon fils que j'allais pour la première fois les raviver (Giraudoux, Bella, 1926, p. 68).
Prononc. et Orth.: [lise]. Att. ds Ac. dep. 1694. Homon. lisser. Étymol. et Hist. 1. 1721 «lieu où s'assemblent les gens de lettres» (Trév.); 2. 1790 «lieu consacré à l'instruction» lycée civique et national (Tuetey, Assce. publ., t. I, p. 41 et suiv. ds Brunot t. 9, p. 1111, note 3); en partic. 1802 «établissement d'instruction secondaire dirigé par l'État» (Loi du 11 flor. an X art. 41, ibid., note 4). Du nom du Lycée «gymnase situé au nord-est d'Athènes où enseignait Aristote», 1568 (Bl.-W.1-5), empr. au lat. Lyceum, gr. Λ υ ́ κ ε ι ο ν «id.»; dès 1544 on rencontre la forme Lyceon (B. des Périers, Discours de la Queste d'amytié ds Œuvres, éd. L. Lacour, t. 1, p. 7). Fréq. abs. littér.: 893. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 348, b) 674; xxes.: a) 1 547, b) 2 207.