Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
* Dans l'article "LORGNER,, verbe trans."
LORGNER, verbe trans.
A. − Vieilli. Regarder au travers d'un lorgnon ou d'une lorgnette. Lorsqu'il [M. de Saint-Cyran] entra, M. de Rebours, qui avait la vue fort basse, prit une lunette pour lorgner, ce qui fit rire une religieuse (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 2, 1842, p. 30).Il avait, en outre, la vue fort basse; et comme ce n'était pas alors la mode de lorgner en plein salon, il distinguait très-vaguement la pâle figure de la cantatrice (Sand, Consuelo, t. 3, 1842-43, p. 117):
1. Voyez comment elle prend et quitte son lorgnon! Le Goriot perce dans tous ses mouvements, dit la vicomtesse au grand étonnement d'Eugène. En effet, Madame de Beauséant lorgnait la salle et semblait ne pas faire attention à Madame de Nucingen, dont elle ne perdait cependant pas un geste. Balzac, Goriot,1835, p. 141.
B. − Regarder du coin de l'œil, à la dérobée mais avec insistance. J'ai cru la reconnaître à quelques loges de moi (...). J'ai tant lorgné que j'en ai les yeux désaccords (Stendhal, Journal,1805, p. 216).Beauchamp, un des rois de la presse, et par conséquent ayant son trône partout, lorgnait à droite et à gauche (Dumas père, Comte Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 663):
2. La jeune fille, coquette et délurée comme la plupart des grisettes de Juvigny, le lorgnait du coin de l'œil, tandis qu'elle ramassait du linge sur la pelouse. Theuriet, Mar. Gérard,1875, p. 6.
C. − En partic.
1. Regarder avec convoitise. Lorgner une femme, un corsage, des jambes. Si jamais un homme de quelque âge, de quelque rang que ce soit, avait dit Dumay, parle à Modeste, la lorgne, lui fait les yeux doux (...) je lui brûle la cervelle (Balzac, Modeste Mignon,1844, p. 32).En passant par Milan, il est entré à la Scala. Là il remarque une femme assez jolie (...) Il la lorgne, elle le lorgne à son tour. Puis on échange des signes (Mérimée, Lettres ctessede Montijo, t. 1, 1870, p. 163):
3. Le trio s'installait gaiement autour d'une table et, en grand seigneur, Mimar offrait une tournée. Il lorgnait sa voisine, la frôlait du coude, s'échauffait, enfin lui faisait du pied. Dabit, Hôtel Nord,1929, p. 57.
2. Avoir des vues sur. Lorgner une charge, un héritage, lorgner des marchandises, lorgner une place. Et, tout le soir, je lorgne un maroquin (Sainte-Beuve, Poés.,1829, p. 81).Il a quelque envie de se fixer un peu ici; il lorgne les cottages, marchande les maisons, etc. (Hugo, Corresp.,1860, p. 333):
4. Cette fièvre d'audace et de propre bonheur, cette ébullition, ce rien qu'on appelle la jeunesse se passe, et l'attaquant, s'il a quelque valeur (...) commence un jour à lorgner de loin l'Académie. Sainte-Beuve, Portr. contemp., t. 3, 1841, p. 191.
Arg. ,,Dormir`` ([Raspail], Réf. pénit., 1835, p. 2).
REM. 1.
Lorgnade, subst. fém.Coup d'œil provocant lancé généralement à une femme. (Dict. xixeet xxes.). Synon. œillade.
2.
Lorgnement, subst. masc.,vx. Action de lorgner. (Dict. xixeet xxes.).
Prononc. et Orth. : [lɔ ʀ ɳe], (il) lorgne [lɔ ʀ ɳ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1400 intrans. « regarder du coin de l'œil » (Le Livre des échecs amoureux, 140 v., col. 1 ds Romania t. 51, 1925, p. 41); 1645 trans. (Scarron, Jodelet maître et valet ds Littré); 2. 1656 lorgner (une femme) (Molière, Le Dépit amoureux, IV, 4); 3. 1682 « avoir des vues sur quelque chose que l'on convoite » (La Fontaine, Belphégor, 273 ds Œuvres, éd. H. Régnier, t. 6, p. 113); 4. 1752 « regarder à travers une lorgnette » (Trév.). Dér. de l'adj. lorgne « qui louche » (1202, Jean Bodel, Congés, éd. P. Ruelle, 419, en emploi subst.), issu d'un germ. *lurni-, dér. du rad. *lūr « guetter, espionner ». Fréq. abs. littér. : 162.
DÉR.
Lorgnerie, subst. fém.Action de lorgner, le fait de lorgner avec affectation. Sa bonne figure prenait même une expression de langueur touchante, pendant ses visites à Claribel. Il s'y consumait en soupirs, en lorgneries et en longs silences, ne bougeant point, passant sa main, qu'il avait belle, dans ses favoris (Bourges, Crépusc. dieux,1884, p. 33).[lɔ ʀ ɳ ə ʀi]. Att. ds Ac. 1762-1878. 1resattest. a) xiiies. [ms.] « infirmité de celui qui voit mal » (Digestes, ms. de Montpellier, H 47, fo256d ds Gdf.), b) 1713 « action de regarder avec convoitise » (Hamilton, Mém. de la vie du comte de Grammont, 6 ds Littré); a de l'adj. lorgne (v. lorgner étymol.), b de lorgner, suff. -erie*.