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LEVIER, subst. masc.
A. − Barre rigide que l'on place sur un point d'appui et qui sert à mouvoir, soutenir ou élever un poids, une charge. On roule avec effort, on soulève avec des leviers faits à la hâte, le tronc des chênes, les débris des canons et des chars (Chateaubr., Natchez,1826, p. 281).Il n'eut qu'à soulever le panneau de bois, en se servant d'une pierre comme d'un levier, et la porte tourna sur les gonds (R. Bazin, Blé,1907, p. 340).Le tronc (...) passe la porte en long, sur de petits billons glissés sous lui, et le voici dans l'âtre à grand renfort de leviers (Pesquidoux, Chez nous,1923, p. 115).
SYNT. Faire un levier; se faire un levier avec des bâtons, des pieux; introduire un levier dans une jointure, entre deux pierres; se munir, se servir d'un levier.
Levier du premier, du deuxième, du troisième genre (d'après la place du point d'appui). Ds Ac. Compl. 1842.
Levier d'Archimède. Archimède, lui aussi, demandait un point fixe; et, avec une force, quelque faible qu'elle fût, et un levier, s'il avait ce point fixe, il se vantait qu'il remuerait le monde (P. Leroux, Humanité, t. 1, 1840, p. xvii).Ce qui tout à l'heure paraissait impossible est devenu tellement simple qu'on se demande, ainsi que pour le levier d'Archimède, comment personne n'y avait pensé plus tôt (Jankél., Je-ne-sais-quoi,1957, p. 197).P. métaph. Pierre l'Hermite, Calvin et Robespierre, chacun à trois cents ans de distance, ces trois Picards ont été, politiquement parlant, des leviers d'Archimède (Balzac, Martyr calv.,1841, p. 219).
Levier hydraulique. ,,Appareil qui sert à élever l'eau d'une rivière en utilisant la force même du courant`` (Chesn. 1857).
Bras de levier. Distance de la ligne d'action d'une force à l'axe de rotation par rapport auquel cette force agit. (Ds Noël 1968).
Spécialement
CHIR. OBSTÉTR. Levier articulé, mobile, simple; levier à cuiller, en pied-de-biche, de Lambotte. Ds Méd. Biol. t. 2 1971.
CHIR. DENT. Levier droit, pour l'extraction des incisives; levier de l'écluse, pour enlever les molaires (d'apr. Chesn. 1857).
Au fig. Force active utilisée comme moyen d'action. Levier moral, politique, social; levier de l'amour, de la haine, de l'intelligence, de la volonté. Un jour viendrait où (...) nous pourrions appuyer le levier de notre diplomatie sur la Russie (Lamart., Corresp.,1836, p. 179).Je te laisse toute ma fortune pour que tu en fasses un levier utile au bien, pour que tu en distribues le revenu aux pauvres (Ponson du Terr., Rocambole, t. 2, 1859, p. 78).L'orgueil, c'est mon levier, le levier de toutes mes forces. Je m'en sers (...). Est-ce qu'il ne s'agit pas avant tout d'utiliser ses forces? (Martin du G., Thib., Pénitenc., 1922, p. 754):
... pour soulever le fardeau, quel levier est l'adhésion du peuple! Cette massive confiance, cette élémentaire amitié, qui me prodiguent leurs témoignages, voilà de quoi m'affermir. De Gaulle, Mém. guerre,1956, p. 322.
P. métaph. Mirabeau remuait l'opinion avec deux leviers : d'un côté, il prenait son point d'appui dans les masses dont il s'était constitué le défenseur, en les méprisant; de l'autre, quoique traître à son ordre, il en soulevait la sympathie par des affinités de caste et des intérêts communs (Chateaubr., Mém., t. 1, 1848, p. 228).
ÉCON. Levier financier. ,,Amplification des revenus de l'entreprise résultant de l'augmentation des capitaux étrangers à long terme par rapport aux capitaux propres`` (Tezenas 1972). Levier opérationnel. ,,Concept servant à décrire la relation entre les variations de chiffre d'affaires et les variations de bénéfice`` (Tezenas 1972). Effet de levier. ,,Recours à l'endettement [qui] permet d'augmenter la rentabilité des capitaux propres de l'entreprise`` (Gestion fin. 1979).
B. − Organe de commande d'une machine ou d'un mécanisme utilisant le principe du levier, ou en rappelant la forme. Levier enclencheur; levier d'une pompe.
Spécialement
AVIAT., CH. DE FER, MÉCAN. Levier de changement de marche; levier de commande, de direction, de manœuvre, de vitesse; levier à cliquet, à rochet, de renvoi; frein à levier. Comme c'est l'heure d'ouvrir le réservoir supplémentaire, je tire le levier (Saint-Exup., Pilote guerre,1942, p. 337).
LITHOGR. ,,Bras de la presse lithographique manuelle que l'on abaisse, lors du tirage, pour exercer la pression`` (Bég. Estampe 1977).
MUS. Levier pneumatique. Appareil appliqué au clavier de l'orgue et destiné à faciliter l'abaissement des touches. La belle invention de Barker, le levier pneumatique, a rendu possible d'accoupler plusieurs claviers sans que le toucher en soit plus dur que celui d'un bon piano (Cellier, Orgue mod.,1913, p. 52).
PSYCHOL. Test des leviers. ,,Test d'intelligence,, (Lar. encyclop. Suppl. 1968).
Au fig., au plur. Leviers de commande. Poste de direction, de contrôle dans un gouvernement, une administration, une entreprise. Être aux leviers de commande. L'état doit tenir les leviers de commande (...) c'est le rôle de l'état d'assurer lui-même la mise en valeur des grandes sources de l'énergie (De Gaulle, Mém. guerre,1959, p. 455).
Prononc. et Orth. : [ləvje]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Ca 1130 « bâton, barre de bois » (Couronnement Louis, éd. Y. G. Lepage, réd. AB, 2037); B. 1.a) Ca 1160 « barre rigide reposant sur un point d'appui et permettant de soulever un fardeau » (Eneas, éd. J. J. Salverda de Grave, 1143); b) 1684 fig. « moyen d'action » (Mmede Sévigné, Corresp., 15 nov., éd. R. Duchêne, t. 3, p. 158 [ici, en parlant d'une pers.]); 1754 (Diderot, Interprétation de la nature, p. 192 : les leviers avec lesquels la philosophie s'est proposé de remuer le monde); 2. a) 1812 chir. obstétr. (Mozin-Biber); b) 1820 chir. dent. (Nysten Suppl.); c) 1820 chir. (ibid.); 3. a) 1867 « organe de commande d'une machine » (Lar. 19e, s.v. changement : levier de changement de marche); 1899 automob. levier de changement de vitesse (P. Giffard, La Fin du cheval, p. 178 ds Fr. mod. t. 42, p. 356); b) 1931 fig. « poste de direction, de contrôle » (Bernanos, Grande peur des bien-pensants, p. 10 : le radicalisme crispé aux leviers du pouvoir); 1936 les leviers de commande (Maritain, Human. intégr., p. 287). Dér. de lever1*; suff. -ier*. Fréq. abs. littér. : 385. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 697, b) 492; xxes. : a) 374, b) 553.