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LARIGOT, subst. masc.;À TIRE-LARIGOT, loc. adv.
I. − Subst. masc. Ancienne petite flûte rustique. (Dict. xixeet xxes.).
P. anal. Jeu d'orgue, appelé aussi petit nasard, imitant le son de cette flûte (d'apr. Mus. 1976).
II. − Loc. adv., fam. À tire-larigot
A. − Beaucoup et à longs traits. Boire à tire-larigot. Le vin des pierrailles régionales écumait dans les verres, et parmi toute cette population rurale buvant à tire-larigot il n'était question que du sans-pareil (Cladel, Ompdrailles,1879, p. 247):
1. Il le fit venir et lui dit : « Vieux dégoûtant! va, je connais ton vice. Vends-moi ton corps (pour quand tu seras mort, s'entend) service pour service. » Vous devez bien penser que notre saligaud accepta tout de suite. Ayant de l'or, il but à tire-larigot un jus moins insolite. Ponchon, Muse cabaret,1920, p. 57.
B. − P. ext. En grande quantité, en abondance. Elle est merveilleuse, la vie! Elle fabrique, à tire larigot, des clématites et des paquebots, des squelettes et des chevelures (Audiberti, Quoat,1946, 2etabl., p. 72):
2. ... il faut vous marier convenablement, et vous ne vous marierez convenablement que si vous faites défiler devant vous des messieurs convenables, à tire-larigot, comme on fait défiler devant soi des étalons au Tattersall. Montherl., J. filles,1936, p. 955.
Expr. S'en donner à tire-larigot. Nos auteurs dramatiques et nos romanciers sont uniques. Ils vivent la plupart comme de gais et spirituels chenapans, avec des filles, avec des cocottes, avec des femmes mariées; ils ne se gênent en rien et s'en donnent à tire larigo. Mais dès qu'il s'agit, dans leurs inventions littéraires, d'un adultère, cela devient une affaire de tous les diables (Sainte-Beuve, Cahiers,1869, p. 133).
Prononc. et Orth. : [laʀigo]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Av. 1518 [boire] a tyre Larigault « boire d'un trait, en vidant une bouteille l'une après l'autre » (Sermons choisis de Michel Menot, éd. J. Nève, Paris, 1924, p. 417); 1532 boire à tyrelarigot (Rabelais, Pantagruel, éd. V. L. Saulnier, XVIII, 74); p. ext. 1585 à tirelerigot « en grande quantité » (Paré, éd. J. F. Malgaigne, III, 731); 2. 1563 « sorte de flûte, petit flageolet » harigot (Ronsard, Hymne de l'automne, 128 ds Œuvres complètes, éd. P. Laumonier, t. 12, p. 52); fin xvies. [éd.] larigot (Chr. de Bordeaux, Varlet à loüer à tout faire ds Anc. Poésies fr., éd. A. de Montaiglon, I, 87). Mot tiré d'un anc. refrain « Larigot va Larigot, Mari, tu ne m'aimes mie », mai 1403 (Chr. de Pisan, Le Dit de la Pastoure, 244 ds Œuvres poét., éd. M. Roy, I, 231) et dit arbitrairement d'une sorte de flûte, d'où est sortie l'expr. boire à tire larigot, c'est-à-dire « en aspirant le contenu d'un verre », v. aussi flûter attesté au sens de « boire beaucoup » dep. 1669 (Widerhold Fr.-all.), v. Sain. Sources t. 1, p. 212; l'hyp. d'une formation à partir de larynx* (EWFS2) est peu probable étant donnée l'apparition plus tardive de ce mot. Bbg. Jourjon (A.). Rem. lexicogr. R. Philol. fr. 1929, t. 41, pp. 137-138. - Quem. DDL t. 10.