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LARGUER, verbe trans.
A. − MAR. [Le compl. d'obj. désigne une manœuvre, un cordage] Larguer qqc.Le rendre largue, le laisser aller, le lâcher, le détacher. Larguer un cordage, les amarres; larguer l'écoute de foc, les ris. Nous fîmes tout larguer, dans un grand enthousiasme, et nous nous élevâmes doucement, mais sans interruption, par une jolie brise du Nord, qui nous porta dans la direction du canal de la Manche (Baudel., Hist. extr.,1856, p. 134).Nous sommes remontés dans la barque comme la lune se levait; un peu de vent soufflait; larguant les voiles, nous poussions des bordées (Gide, Voy. Urien,1893, p. 20):
1. ... la mer atteignit son plus haut point. Elle était étale, c'est-à-dire à ce court instant où l'eau ne monte plus et ne descend pas encore. Il fallait opérer sans retard. La grand' voile et le grand hunier furent largués et coiffèrent le mât sous l'effort du vent. Verne, Enf. cap. Grant, t. 3, 1868, p. 54.
B. − P. anal.
1. Larguer qqn, qqc.Lâcher, laisser ou faire tomber. Larguer un parachutiste, des bombes. Nous, les gosses, nous courions les champs pour ramasser les tracts que larguaient les avions anglais et américains (Debatisse, Révol. silenc.,1963, p. 114).Les recherches françaises ont porté sur un système de parachute, largué à l'altitude maximale atteinte par la fusée, et supportant les appareils de mesure dont les indications sont transmises pendant le retour au sol (Météor. fr.,1963, p. 23):
2. L'arme sur laquelle on comptait en 1939, comme en 1918, pour détruire les sous-marins était toujours la grenade larguée par l'arrière ou projetée latéralement au moyen de mortiers... Le Masson, Mar.,1951, p. 10.
Emploi pronom. La bombe! crie Gardet. Si elle ne se larguait pas cette fois, tous sautaient (Malraux, Espoir,1937, p. 823).
2. Pop. Larguer qqn ou qqc.
a) Abandonner, se défaire de. Synon. fam. laisser tomber.*Larguer une fille. Je sais plus du tout où le larguer [le cadavre que nous avons dans la voiture]! − On le met à la baille? (Simonin, Touchez pas au grisbi,1953, p. 194):
3. Mais je pense que tu seras heureuse, tous les deux, et que tu lui lâcheras assez de pognon pour qu'il ne te largue pas. Carco, Jésus-la-Caille,1914, p. 121.
b) Libérer. Ayant pas de preuves contre Gégène, les perdreaux avaient dû le larguer après deux jours de causette (Pt Simonin ill.,1957, p. 178).Après la rafle, les condés avaient largué tout le monde, sauf Gégène, qui circulait sous des tocs (Le BretonArgot1975).
REM.
Largage, larguage, subst. masc.Action de larguer, de faire tomber, notamment à partir d'un avion. Largage de bombes, de parachutistes; système de largage automatique. La poignée de largage du réservoir (Chambe, Enlevez cales,1935, p. 59).Dans l'épreuve de précision d'atterrissage, le concurrent doit, après avoir indiqué au pilote son point de larguage, sauter, évoluer en chute libre pendant quelques secondes pour choisir son point d'ouverture (Jeux et sports,1967, p. 1632).
Prononc. et Orth. : [laʀge], (il) largue [laʀg]. Att. ds Ac. dep. 1762. Fréq. abs. littér. : A. 1616 « s'éloigner » (D'Aubigné, Hist. univ., I, p. 306 ds Littré), attest. isolée. B. 1. 1678 mar. (Guillet : Larguer ou filer les Ecoutes; larguer ou filer les manœuvres. C'est les laisser aller, ou les lâcher quand elles sont halées); d'où 2. 1886 arg. « se débarrasser (d'une pers.) » (Richepin, Mer, p. 198); 1901 id. domaine amoureux « abandonner » (Bruant, p. 19 : largue ta marque avec son salé); 3. 1908 « lâcher » (un objet quelconque) » (Mille, Barnavaux, p. 59). A dér. de largue* (dans faire largue); dés. -er. B empr. à l'esp. ou au port. largar « lâcher » en gén., respectivement attestés au sens mar. dep. 1525 en esp. (d'apr. Cor.) et 1541 en port. (ds Jal) : le mot est en effet vivant dans les dial. de la côte ouest (v. FEW t. 5, p. 187 b), et le sens mar. n'est attesté anciennement ni en prov. ni en italien. Fréq. abs. littér. : 77. Bbg. Juneau (M.). R. Ling. rom. 1973, t. 37, p. 481. - La Landelle (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 64, 160, 208.