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LARGUE, adj.
MARINE
A. −
1. [En parlant d'un cordage] Qui est lâche, qui n'est pas tendu. Cordage, manœuvre largue (Ac.).
2. Emploi subst. masc., p. anal.
,,Allure du navire à voiles dans laquelle les voiles ne sont pas tendues comme dans l'allure au plus près ou vent de travers`` (Le Clère 1960). Le largue est la meilleure allure : toutes les voiles portent sans s'abreyer, sans occasionner de dérive (Will. 1831).
Grand largue. Allure dans laquelle le navire reçoit encore plus abondamment le vent que dans l'allure largue, mais, cependant, moins que s'il était « vent arrière » (d'apr. Le Clère 1960). Le lendemain, 1eravril. − Route sur Saint-Nazaire. − Voilure du grand largue; forte brise du nord-ouest; mauvais temps; on ne voit plus les feux (Loti, Mon frère Yves,1883, p. 278).On distingue le largue vrai lorsque le vent vient d'environ 112ode l'avant et le grand largue lorsque le vent vient d'environ 135ode l'avant (Barber. 1969):
1. La jonque ne peut pas louvoyer, et son gouvernail rudimentaire l'empêche de manœuvrer facilement. Elle ne connaît, en fait d'allure, que le grand largue − c'est-à-dire à peu près la marche vent arrière − et elle est mieux adaptée au cabotage qu'à la navigation en haute mer. P. Rousseau, Hist. transp.,1961, p. 113.
B. − [En parlant du vent] Qui est oblique par rapport à la route du navire. Le plan général de la voilure est incliné vers la proue par le vent largue, et plus sensiblement encore par le vent arrière (Maizière, Nouv. archit. nav.,1853, p. 58):
2. ... j'aurais couru plus largue avec les vents du sud-ouest qui ont régné constamment au nord de la ligne que j'aurais pu couper par 10 degrés, ce qui m'eût permis d'aller vent largue sur le parallèle de la Trinité. Voy. La Pérouse,t. 2, 1797, p. 23.
Emploi subst. La Tankadère avait du largue dans ses voiles qui portaient toutes (Verne, Tour monde,1873, p. 116).
Loc. verb. Porter, courir largue, grand largue. Avoir le vent largue, grand largue (supra ex. 2) :
3. Le vent soufflait bon frais, nous courions grand largue, et les glaces étaient trop rapprochées pour que la corvette eût toujours le temps d'évoluer assez vite pour les éviter. Dumont d'Urville, Voy. Pôle Sud, t. 2, 1842, p. 95.
Prononc. et Orth. : [laʀg̥]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Art milit. et en gén. 1553 faire largue « céder la place » (B. de Fénelon, Mém., in Petitot, Coll. Mém. Hist. Fr., t. 32, p. 333 : Faisans donc ceulx qui entroyent l'argue [sic], ces autres sortirent recommencer le combat). B. Mar. 1. 1559 prendre le largue « s'éloigner vers la haute mer » (M. du Bellay, Mém., in Petitot, op. cit., t. 17, p. 466) − 1835 (Ac.); 2. 1643 subst. (G. Fournier, Hydrographie, p. 681 : tenir le largue c'est se servir de tous les vents qui sont depuis le vent de costé iusques au vent de derriere inclusivement); 1678 adj. (Guillet, p. 206 : Ven largue ou vent de quartier. On entend par ce mot, tous les Airs de Vent compris entre le Vent-Arriere, et le Vent de Bouline). C. Mar. en parlant d'une manœuvre, d'un cordage 1840 « lâche, qui n'est pas tendu » (Ac. Compl. 1842). Empr. à l'ital.largo, propr. « large » (v. ce mot), attesté au sens A dep. xiiies. (stare de la larga « être éloigné », Monte; andare, stare largo « id. », av. 1306, Jacopone da Todi; fare largo « céder la place », 1338, Boccace ds Batt.), aux sens B 1 dep. le xives. (mare largo « haute mer », Mannelli ds Batt.; l'empr. à l'ital. dans ce sens a été supplanté par l'expr. autochtone prendre le large, d'ailleurs attestée plus tôt, v. large2) et B 2 dep. av. 1557 (vento largo, Ramusio ds Batt.); le prov., qui n'est pas attesté anciennement dans ces sens, ne peut être à l'orig. du fr. comme l'ont proposé DG et Bl.-W.1-5(cf. FEW t. 5, p. 188 b, note 5, pour une position plus nuancée); v. Barb. Misc. VI, no24 et Vidos, pp. 185-188; v. aussi large1. C est déverbal de larguer*. Bbg. Dauzat Ling. fr. 1946, p. 288. - Hope 1971, p. 149, 205. - La Landelle (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 223, 224. - Vidos 1939, p. 26, 46.