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* Dans l'article "LACONIQUE,, adj."
LACONIQUE, adj.
A. − Synon. vx de laconien. (Ds Littré, Guérin 1892, Lar. Lang. fr.).
B. −
1. [En parlant d'une pers. ou p. méton. de son attitude] Qui s'exprime en peu de mots, sans détails inutiles, à la manière célèbre des anciens habitants de Laconie. Synon. lapidaire, succinct.Tour à tour bavard comme une pie (...) lorsqu'il s'agissait de méchants propos, taciturne et laconique comme un Spartiate dès que les affaires étaient en jeu (Musset, Mimi Pinson,1845, p. 242).Dans ces sortes de conversations, je suis toujours très laconique et je n'aurais jamais prédit le succès d'un de ces coups d'éclat qui ne sont souvent que des coups de tête (Proust, Prisonn.,1922, p. 38).Cet égoïsme disert est une des faiblesses des peuples méridionaux, et un sujet constant d'étonnement scandalisé pour le sérieux laconique des nordiques (Mounier, Traité caract.,1946, p. 400):
1. Une ville sans concierge, ça n'a pas d'histoire, pas de goût, c'est insipide (...). Certaines concierges de chez nous succombent à leur tâche, on les voit laconiques, toussantes, délectables, éberluées, c'est qu'elles sont abruties de vérité ces martyres, consumées par elle. Céline, Voyage,1932, p. 264.
2. [P. méton., en parlant d'un texte, d'un propos ou de sa forme] Qui est exprimé de manière concise et sans détails. Lettre, réponse, style laconique. Cependant, au-dessous de son nom, elle écrivit un mot : « Revenez! » Ce post-scriptum laconique résumait la pensée tout entière de la lettre et en atténuait la sécheresse (Ponson du Terr., Rocambole, t. 1, 1859, p. 615):
2. Les chefs : Les hommes qui sont à la tête du gouvernement ou des armées doivent s'exprimer d'une manière laconique et froide pour montrer qu'ils voient froidement les choses et qu'ils leur sont supérieurs. Chênedollé, Journal,1818, p. 90.
P. métaph. J'ai eu toutes les chances; je suis débarqué, ici, l'estomac détraqué, le corps malade et les repas laconiques de la Trappe m'ont guéri! (Huysmans, En route, t. 2, 1895, p. 307).
Prononc. et Orth. : [lakɔnik]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1529 langue Laconique « langue des Laconiens, qui exprime la pensée d'une manière brève » (Geofroy Tory, Champ Fleury 51 v. ds Romania t. 51, p. 41); 2. 1536 « relatif à la Laconie » ( Œuvre d'Aelian, fo297 ds Gdf. Compl.). Soit dér. de Laconie, v. laconien; suff. -ique*, soit empr. au lat. laconicus « de Laconie », gr. λ α κ ω ν ι κ ο ́ ς « id. » et « bref, concis ». Fréq. abs. littér. : 84.
DÉR.
Laconiquement, adv.D'une manière laconique. La scène dont j'avais eu le tems d'être témoin, et que je vais essayer de décrire le plus laconiquement qu'il me sera possible (Jouy, Hermite, t. 4, 1813, p. 170).Je lui répondis plus laconiquement encore par un serrement de main des plus tendres, et nous nous séparâmes (Fromentin, Dominique,1863, p. 92).− Eh bien! Vous êtes-vous amusé, à ce bal? demande-t-elle. − Beaucoup, répond laconiquement Adrien (Dabit, Hôtel Nord,1929, p. 216).[lakɔnikmɑ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. 1reattest. 1558 (Des Périers, Nouv. Récréations et Joyeux Devis, éd. Kr. Kasprzyk, 58, p. 216); de laconique; suff. -ment2*. Fréq. abs. littér. : 43.
BBG. Pohl (J.). Contribution à l'hist. de qq. mots. Fr. mod. 1963, t. 31, p. 299 (s.v. laconiquement).