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JUJUBE, subst. masc.
A. − Fruit sucré du jujubier, à pulpe jaune, consommé frais ou sec. Dans les grands plats vermeils ou dans les jarres d'osier, des fruits, des masses de fruits, figues, dattes, pistaches, jujubes, grenades, abricots, énormes grappes de raisin (Benoit, Atlant.,1919, p. 136).
De jujube. De la teinte de ce fruit. Deux petites ailettes, rouge de jujube (Huysmans, À rebours,1884, p. 121).
B. − Préparation pectorale adoucissante tirée de ce fruit, en particulier sous forme de pâte. MllePynsaert (...) suçait un morceau de jujube (Reider, MlleVallantin,1862, p. 70):
Toute la côte de la Méditerranée est la Californie des pharmaciens. Il faut être dix fois millionnaire pour oser acheter une simple boîte de pâte pectorale chez ces commerçants superbes qui vendent le jujube au prix des diamants. Maupass., Contes et nouv., t. 2, Notes voy., 1884, p. 437.
Rem. 1. Certains lexicographes, comme Littré, présentent le mot comme fém. au sens A (cf. Goncourt, Journal, 1861, p. 996) et masc. au sens B. Mais le mot est masc. dans ses deux sens pour la plupart des dict., notamment Ac. 2. Pour le sens B, Ac. Gastr. 1962 indique ,,il y a belle lurette que la pseudo-jujube n'est faite que de gomme arabique, de sirop de sucre et d'eau de fleurs d'oranger``.
Prononc. et Orth. : [ʒyʒyb]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1256 désigne le fruit decoction de jujubes (A. de Sienne, Rég. du corps, 51, 12 ds T.-L.); 1600 la jujube (O. de Serres, Le Theatre d'agriculture, éd. Genève, M. Berjon, 1611, p. 839), donné comme fém. par la plupart des dict. à partir du xviies. (Cotgr., Rich., Fur., Trév.); 2. 1562 désigne l'arbre (A. du Pinet, L'hist. du Monde de C. Pline, XV, Lyon, 1562, t. 1, p. 560 : les jujubes ...sont aussi arbres estrangers; XXI, t. 2, p. 162 : fleurs de jujube); 3. 1845 masc. « suc extrait du fruit de jujube » (Besch.). Du lat. vulg. *zizūpus (avec assimilation régressive de i aboutissant à ü), cf. zizupus, Appendix Probi 196, issu de zizufum (Edit de Dioclétien, 6, 56), zizuphum, zizuphon, neutre « jujube », Pline, Hist. nat., 15, 47, et « jujubier », id., 21, 51, (également zizuphus, fém. « jujubier », Columelle, 9, 4, 3), empr. au gr. ξ ι ξ υ ́ φ ο ν « jujubier », v. André Bot., p. 341. Étant donné l'aire méditerranéenne du jujubier, il est probable que le mot est parvenu en fr. à travers le prov., mais de celui-ci on ne relève aucune forme du type jujube. Les types attestés dans le domaine d'oc sont : 1. jousibo, relevé dans l'Hérault, Mistral, s.v., et aux confins de Gascogne, Languedoc et Pays de Foix, Axel Duboul, Las plantos as camps, 2eéd., 1980, p. 50, issu d'une forme métathétique *zŭzīpus; 2. gigoulo, chichoulo, Mistral, s.v. ginjourlo, d'un lat. vulg. *zīzula, dér. zīzupus, suff. -ula, prob. à travers des formes liguriennes (v. FEW t. 14, p. 665 b); 3. ginjourlo (cf. 1549 m.fr. gingiole, A. du Moulin ds Hug.), chinchourlo, Mistral, loc. cit., d'un lat. vulg. *zīnzŭla, prob. à travers l'ital. (FEW loc. cit.), avec, pour 2 et 3, passage de -dž- sonore à -tš- sourd. Fréq. abs. littér. : 20.