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JUDAÏSER, verbe
A. − Emploi intrans. Se conformer aux prescriptions de la Loi juive. Ils [les disciples directs du Christ] en vinrent à décider que l'observation de la loi de Moïse n'était pas indispensable pour les Gentils convertis; mais eux-mêmes continuèrent de judaïser (P. Leroux, Humanité, t. 2,1840, p. 774).En ces jours [du Kippour], l'appel de la synagogue est demeuré d'une indéniable puissance (...), si le « retour » est parfois routinier et superficiel, il fait cependant sentir à beaucoup de ceux qui ne « judaïsent » qu'à ce moment de l'année la vertu mystérieuse du lien qui unit les membres de la collectivité juive sous l'égide de la toute-puissance de justice et d'amour (Weill, Judaïsme,1931, p. 159).
B. − Emploi trans. Rendre juif; peupler (une région) de juifs. Il s'agirait de « judaïser » la Galilée − où 80 % des Arabes sont établis (Le Monde,11 mars 1966ds Gilb. 1971).
Emploi pronom. réfl.
Devenir juif; adopter le comportement des juifs. Vous vous judaïsez, je me déshébraïse (Arnoux, Juif Errant,1931, p. 266).
Se peupler de juifs. La Galilée se judaïse. Vingt et un points de peuplements juifs provisoires ont été créés par le département des implantations de l'Agence Juive. Six autres suivront (Tribune Juive, no628-629, 11-24 juill. 1980, p. 11).
REM.1.
Judaïsé, -ée, part. passée adj.a) Qui a adopté le comportement des juifs; qui observe la Loi juive. Les Juifs parisianisés (et les chrétiens judaïsés), qui foisonnaient au théâtre, y avaient introduit le mic-mac de sentiments, qui est le trait distinctif d'un cosmopolitisme dégénéré (Rolland, J.-Chr., Foire, 1908, p. 708).Une tribu indigène (...) qui s'affirme juive et pratique certaines de nos lois, mais dont le judaïsme est de source incertaine (descendants de Marranes, comme ils le prétendent, ou plutôt païens vaguement judaïsés?) (M. Catane, Les Juifs dans le monde, Paris, Albin Michel, 1962, p. 189).b) Qui est peuplé de juifs. Le carnage nazi dans les régions occupées − les plus judaïsées − (...) [a] provoqué une diminution catastrophique de la population juive [en Union soviétique] (M. Catane, Les Juifs dans le monde, Paris, Albin Michel, 1962p. 64).c) [En constr.]
Déjudaïsé, -ée, adj.Qui a perdu son identité juive. La lecture du livre [d'I. Zangwill] fait sur Spire l'effet d'un « cristal ». Il comprend que l'histoire de ce Juif déjudaïsé (...) est sa propre histoire (Rabi, Anatomie du judaïsme fr., Paris, Éd. de Minuit, 1962, p. 89).
2.
Judaïsation, subst. fém.a) Action de judaïser. Le Juif, le judaïsme et la judaïsation des peuples modernes (titre cité ds B. Blumenkranz, Hist. des Juifs en France, Toulouse, É. Privat, 1972, p. 340; attesté aussi ds Quem. DDL t. 7). De Jean Récanati, j'avais lu Profils juifs de Marcel Proust et je n'avais pas trop apprécié cette judaïsation, tirée par les cheveux, du grand écrivain (A. Mandel, Les Lettres ds Information juive, juill. 1980, p. 10, col. 1).b) [En constr.] α)
Déjudaïsation, subst. fém.Perte de l'identité juive. Les détracteurs de celui-ci [Mendelssohn] l'ont rendu, non sans injustice, responsable de la déjudaïsation plus ou moins prononcée qui sévit après sa mort dans la communauté israélite de Berlin (Weill, Judaïsme,1931, p. 42).S'inquiéter des risques de déjudaïsation (M. Catane, Qui est Juif, Paris, Laffont, 1972, p. 104).
β)
Rejudaïsation, subst. fém.Fait de retrouver l'identité juive. Tôt ou tard se posera ce problème que je suis juif (...). J'ai compris tout cela et j'en ai tiré les conclusions (...). − Le premier effet a été votre rejudaïsation (A. Harris, A. de Sédouy, Juifs et Français, Paris, Grasset, 1979, p. 339).
Prononc. et Orth. : [ʒydaize], (il) judaïse [ʒydai:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) xiiies. « se convertir au judaïsme » (Grandes chron. de France, Philippe Auguste, chap. VI, éd. P. Paris. ds Gdf.); b) fin xives. « suivre certaines pratiques du judaïsme » (Roques t. 2, 6324 : iudaizo.zas... judaizer. faire le juif. faire maniere de juif); 1735 part. prés. adj. (Bibl. britannique, V, 67 ds Fonds Barbier : un de ces chrétiens judaïsans, connus sous le nom de nazaréens ou d'ebionites); 1775 part. prés. subst. (Gérard, Comte de Valmont, t. 3, p. 38); 2. [1754 péj. « donner une interprétation étroite et formaliste » (s. réf. ds FEW t. 5, p. 54b)]; début xixes. (Opusc. lang. fr., p. 299 ds Pougens ds Littré). Empr. au lat. chrét.judaizare « conserver ou adopter certaines pratiques du judaïsme (en parlant des juifs et des païens convertis au christianisme dans les premiers temps de l'Église) » (Ép. aux Galates, 2, 14), et celui-ci au gr. ι ̓ ο υ δ α ι ́ ζ ω « id. », dér. de Ι ο υ δ α ι ̃ ο ς (juif*); v. suff. -iser.