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JUBILÉ, subst. masc.
A. − RELIG. Solennité publique de la loi mosaïque, célébrée tous les cinquante ans dans l'antiquité juive et à l'occasion de laquelle dettes et peines étaient remises :
1. Leurs pères, enchaînés, furent témoins de leur extermination et restèrent liés jusqu'au jour du jugement. Plus loin, ce livre [Le Livre des jubilés] rapporte que, dans la 3esemaine du 29ejubilé, après le déluge, les démons impurs commencèrent à tromper les fils de Noé, à les rendre insensés et à les faire périr. Théol. cath.t. 4, 11920, p. 329.
En partic. Livre des jubilés. ,,Apocalypse juive retrouvée en version éthiopienne et où l'histoire est divisée en périodes de cinquante ans`` (Foi t. 1 1968). Mais ils étaient presque tous exclusivement tributaires des légendes du livre des Jubilés ou du livre d'Hénoch (Théol. cath.t. 4, 11920, p. 375).
P. méton. Indulgence plénière accordée, dans la religion catholique, par le souverain pontife, à intervalles réguliers (actuellement tous les vingt-cinq ans) et parfois à l'occasion d'anniversaires de faits religieux importants; cérémonies qui l'accompagnent (d'apr. Foi t. 1 1968). Bulle, préparation, temps du jubilé. Dans l'année du grand jubilé, on ne reçut pas moins de 444 500 étrangers à l'hôpital de Saint-Philippe-de-Néry, à Rome (Chateaubr., Génie, t. 2, 1803, p. 548).M. de Damas avait fatigué son élève en le traînant d'église en église aux stations du jubilé (Chateaubr., Mém., t. 4, 1848, p. 242):
2. Saint-Pierre a cinq portes : l'une d'elles est murée et ne s'ouvre que tous les vingt-cinq ans, pour la cérémonie du jubilé. Le jubilé, qui une fois réunit à Rome quatre cent mille pèlerins... Stendhal, Prom. ds Rome, t. 1, 1829, p. 137.
P. méton. Ensemble des fêtes et des cérémonies ayant lieu pendant la période où est accordée cette indulgence. Il suivait en Vervignole (...) et jusqu'en Mambournie, les foires, les tournois, les pardons, les jubilés où affluaient (...) des gens de toutes conditions (France, Mir. Gd St Nic.,1909, p. 94).
Expressions
Faire son jubilé. Observer les pratiques imposées pour obtenir cette indulgence. P. ell. À travers les formes diverses de communion et la particularité des moyens, des appareils qui aident à produire cet état, qu'on y arrive par un jubilé, par une confession générale (...) on peut reconnaître que (...) l'état de Grâce est un (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 1, 1840, p. 112).
Célébrer son jubilé. Fêter le cinquantenaire de son sacerdoce. (Dict. xixeet xxes.).
B. − P. anal. Fête célébrée lors du cinquantenaire d'une prise de pouvoir, d'une entrée en fonctions ou à l'occasion de cinquante ans de mariage. Mariage de jubilé; fêter son jubilé; jubilé de cinquante ans de règne. Les publications jubilaires, recueils de mémoires paraissant à l'occasion du jubilé d'un mathématicien (Civilis. écr.,1939, p. 26-4).
Au fig. Paysage de montagnes, retraite silencieuse, luxe ou plutôt bien-être solide, vaste loisir pour la méditation, hiver rigoureux, propre à concentrer les facultés de l'esprit, oui, c'était bien le bonheur, ou plutôt les dernières lueurs du bonheur, une intermittence dans la fatalité, un jubilé dans le malheur (Baudel., Paradis artif.,1860, p. 421).
JEUX, fam. Faire jubilé. Brouiller le jeu, brouiller les cartes. (Dict. xixeet xxes.).
REM.
Jubilé, adj.Qui a cinquante ans de profession (d'apr. Ac. 1835). Chanoine jubilé (d'apr. Ac. 1835).
Prononc. et Orth. : [ʒybile]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1235 relig. juive jubileus « solennité célébrée tous les cinquante ans » (Bible de l'Université de Paris, BN 899, fo76 [Nombres 36, 4] ds Trenel, p. 78); 1295 lan jubilee (Guiart Desmoulins, Bible historiale, BN 15392, fo52 vo, ibid.); 1364 jubile (s. réf. ds FEW t. 5, p. 52 a); ca 1382 jubile (Raoul de Presles, Bible fr., BN 153, fo74 ds Trenel, p. 78); 2. mil. xves. relig. cathol. jubilé « indulgence plénière accordée par le pape pour l'année sainte » (J. Chartier, Chronique de Charles VII, chap. 232, éd. Vallet de Viriville, t. 2, p. 234). B. a) dernier quart xives. jubilé « fête célébrée à l'occasion de la cinquantième année d'exercice d'une profession, d'un état » (Froissart, Chroniques, 1. 1, § 773, éd. S. Luce, t. 8, p. 224 : son jubilé [du roi Edouard d'Angleterre], car il avoit esté cinquante ans rois); b) fin xives. jubilé « 50eanniversaire d'une personne » (E. Deschamps, Rondeaulx et virelays, DCLVII ds Œuvres, éd. de Queux de Saint-Hilaire, t. 4, p. 116); c) 1680 adj. cordelier jubilé « exempt d'aller au chœur pour raison d'âge » (Rich.). Empr. au lat. chrét.jubilaeus subst., annus jubilaei « jubilé, année jubilaire », adj. ds annus jubilaeus « id. » (Vulgate, Lév. chap. 25) et celui-ci à l'hébr. yōbhēl « bélier; corne de bélier, trompette en corne de bélier; jubilé, année jubilaire (annoncée par le son de cette trompette, v. Lév. 25, 9) ». La forme jubilaeus du lat., au lieu de jobelaeus, est due à l'attraction paronymique du lat. jubilare « pousser des cris, crier après » (jubiler*). Au sens A 2, cf. lat. médiév. jubil(a)eus (xives. ds Du Cange, p. 431); au sens B a, cf. lat. chrét. jubileus, adj. ds annorum numerum [...] jubileum « 50 ans (en parlant d'un évêque exerçant ses fonctions depuis plus de 50 ans) » (vies. ds TLL s.v. 575, 5) et lat. médiév. jubilaeus, subst. « 50eanniversaire de la profession d'un religieux » (1462 ds Du Cange, p. 432 a). Fréq. abs. littér. : 59. Bbg. Quem. DDL t. 10.