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JOINTURE, subst. fém.
A. − Endroit où deux éléments d'un ensemble se joignent.
1. [Dans un assemblage, une construction] Endroit où deux éléments de bois, de métal, de pierre, se trouvent en étroit contact; manière dont ils sont joints (v. joint1A 1). Jointure parfaite; jointure d'une fenêtre. Le palais de David, avec sa voûte de blocs de pierre polis par les siècles, et tapissés, dans leurs jointures, de mousses humides et de lierre éternel (Lamart., Voy. Orient, t. 1, 1835, p. 457).Un bateau s'abîme quand il reste trop longtemps déchargé : le soleil lui ouvre les jointures des planches hors de l'eau (Renard, Journal,1903, p. 838).Mais comme la porte était à deux battants, en pesant de tout son poids sur la jointure, elle réussit à la faire céder, dans un brusque craquement (Daniel-Rops, Mort,1934, p. 464):
1. La forge devenait peu à peu impossible. La pierre enclume s'était fendue. La soufflante commençait à mal travailler. La petite chute hydraulique étant d'eau marine, des dépôts salins s'étaient formés dans les jointures de l'appareil, et en gênaient le jeu. Hugo, Travaill. mer,1866, p. 306.
2. [Chez l'homme et chez l'animal] Endroit où les os se joignent. Synon. articulation.La jointure du poignet. Pauline constata au coude gauche une tumeur très enflammée. Il se plaignait surtout de cette jointure, où la douleur devint bientôt insupportable (Zola, Joie de vivre,1884, p. 939).Renard, efflanqué, à demi-pelé, gisait sur le flanc droit, l'arrière-train pris par le piège qui l'avait arrêté à la jointure des cuisses (Pergaud, De Goupil,1910, p. 26).Il ouvrait (...) sa grosse main velue et la refermait lentement, en faisant craquer les jointures (Martin du G., Thib., Pénitenc., 1922, p. 680):
2. Et, comme je souris au millimètre, d'un sourire à peine perceptible pour tout autre que toi, tu te venges en réitérant le coup de fourchette sur le dos de la main de Frédie, en choisissant l'endroit le plus sensible, à la jointure des doigts, là où l'on compte les mois de trente ou trente et un jours. H. Bazin, Vipère,1948, p. 82.
MÉD. VÉTÉR. ,,Paturon du cheval`` (DG).
3. LING. Synon. de joncture. (Ds Lar. Lang. fr., Lexis 1975).
B. − Au fig.
1. [En parlant de choses abstr.] Limite, séparation. Je ne commence à me plaire aux œuvres de l'esprit qu'au moment où j'en découvre les attaches avec la vie, et c'est le point de jointure qui m'attire (France, Jard. Épicure,1895, p. 108).Nous sommes ici à la jointure des difficultés extérieures et des difficultés politiques et financières auxquelles la monarchie devait bientôt succomber (Bainville, Hist. Fr., t. 2, 1924, p. 11):
3. Au plus profond de ce malade [Proust], atteint à la jointure de la chair et de l'esprit, le monde sensible contre lequel il était sans défense, qui s'est engouffré en lui et que sa mémoire a fait resurgir, baigna durant des années. Mauriac, Écrits intimes, Du côté Proust, 1947, p. 205.
2. Expr., vx. Trouver jointure à. Trouver une solution, une opportunité. L'instant vient où ça ne va plus et l'on ne peut plus avancer. C'est là que nous trouvons jointure et où vous permettez Qu'on nous emploie aussi, même de force, à votre croix (Claudel, Corona Benignitatis,1915, p. 472).
Prononc. et Orth. : [ʒwε ̃ty:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 « articulation, joint entre deux os » (Roland, éd. J. Bédier, 1333); 2. 1121-34 « joint de jonction, rainure, fente » (Philippe de Thaon, Bestiaire, 3025 ds T.-L.). Du lat. junctura « articulation, jointure [mains, genoux]; joint ». Fréq. abs. littér. : 160.