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JEÛNER, verbe intrans.
A. − Ne pas s'alimenter volontairement ou être, par force, privé de nourriture. Je refusai de déjeuner. Ma mère (...) me regarda avec une inquiétude qui me fit de la peine. Je n'en jeûnai pas moins (France, Livre ami,1885, p. 63).Je lui ai rendu récemment visite dans le taudis de Rummelsburg où ses séquestres le font jeûner ou le gavent selon l'intensité qu'ils veulent donner à leur phare (Giraudoux, Siegfried,1922, p. 43):
1. jeannette : Je leur ai donné mon pain : la belle avance! Ils auront faim ce soir; ils auront faim demain. (...). Jeûner, jeûner ne serait rien. On jeûnerait tout le temps si ça servait tout le temps. On jeûnerait tout le temps si ça servait une fois. On jeûnerait tout le temps si ça servait jamais. Péguy, Myst. charité,1910, p. 19.
Jeûner de.Être privé de. Nous jeûnons encore de lait, toutes les vaches sont ou ont été malades, demain on jette la sixième aux loups (E. de Guérin, Lettres,1831, p. 6).
En partic., fam. S'abstenir de boire (de l'alcool). Crommelynk (...) s'enivre ou Claudel jeûne (Colette, Jumelle,1938, p. 81).
En partic. S'abstenir volontairement d'aliments dans certaines conditions fixées par la religion et par esprit de mortification. Jeûner le mois du Ramadan. Les bernardines-bénédictines de cette obédience font maigre toute l'année, jeûnent le carême et beaucoup d'autres jours qui leur sont spéciaux (Hugo, Misér., t. 1, 1862, p. 578).Quand je ne puis faire maigre ni jeûner, y suppléer par quelque mortification, ou au moins par un psaume de la pénitence (Dupanloup, Journal,1866, p. 272):
2. Se tournant vers messire Jean Bruant, son voisin : − (...) Avez-vous jeûné hier? − Il était convenable de le faire (...). La veille de l'Épiphanie est nommée vigile (...) et qui dit vigile dit jeûne. France, Clio,1900, p. 142.
B. − Au fig. S'abstenir ou être privé de toutes espèces de plaisirs et jouissances :
3. À la comtesse de Grammont, railleuse et piquante, Fénelon conseille de jeûner [it. ds le texte] de conversation mondaine; au duc de Chevreuse, spéculatif et renfermé en lui-même, il conseille de jeûner [it. ds le texte] de raisonnement. Sainte-Beuve, Caus. lundi, t. 10, 1854, p. 38.
Pop. Être chaste. Ah! il est avec Rose, maintenant, dit-elle (...). Voyez-vous, ce cafard! Ça vous a pris des habitudes, ça ne peut plus jeûner seulement huit jours! (Zola, Nana,1880, p. 1292).
Prononc. et Orth. : [ʒøne], (il) jeûne [ʒø:n]. Cf. jeûne. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1119 « s'abstenir volontairement de nourriture par esprit de pénitence » (Philippe de Thaon, Comput, 3281 ds T.-L.); ca 1160 « être privé de nourriture » (Eneas, 334, ibid.); 1erquart xiiies. fig. « se priver de quelque chose » (Reclus de Molliens, Miserere, 131, 11). Du lat. chrét. jejunare « jeûner, faire abstinence », fig. « se priver, se tenir à l'écart de ». Fréq. abs. littér. : 185. Bbg. Cohen 1946, p. 71.