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* Dans l'article "IRRÉPARABLE,, adj."
IRRÉPARABLE, adj.
Qu'on ne peut réparer.
A. − Qui ne peut être remis en bon état. Avarie, moteur, vêtement irréparable. Paradoxalement, on ne voit plus dans les rues que de vieilles automobiles, bientôt irréparables, bientôt irremplaçables (Butor, Passage Milan,1954, p. 155).
P. anal. Une chute (...) de tension, avec, pour résultat, des dégâts irréparables aux organes de la circulation (Lévi-Strauss, Anthropol. struct.,1958, p. 184).
B. − Au fig.
1. [En parlant d'une action] Dont on ne peut effacer ou empêcher les conséquences fâcheuses. Synon. irrémédiable.Acte, honte, injure, malentendu, outrage irréparable. La Restauration, à son début, commit une faute irréparable : elle devait licencier l'armée en conservant (...) les officiers dans leur pensions, honneurs et grades (Chateaubr., Mém., t. 2, 1848, p. 532).Si je m'étais trouvé face à face avec elle chez sa mère, nous aurions peut-être échangé des paroles irréparables qui eussent rendu définitive notre brouille (Proust, J. filles en fleurs,1918, p. 591):
1. L'âme, par l'influence de la volonté détermine cette action dans un but de finalité normale ou anormale; le début est libre, mais, ce seuil franchi, tout le reste est irréparable et nécessaire. Ainsi l'homme est libre de mettre dans son estomac un bon aliment ou un poison. Mais, une fois l'aliment ou le poison introduit, il n'est plus libre d'arrêter la digestion ou l'empoisonnement. Cl. Bernard, Princ. méd. exp.,1878, p. 206.
En partic. Qui ne peut être racheté, expié. Synon. irrémissible.Irréparable, sur le plan surnaturel (à moins d'un miracle) me semble justement cette usurpation, ce remplacement de Dieu par une idole (Mauriac, Trois gds hommes dev. Dieu,1947, p. 171).
2. [En parlant d'un fait] Qui cause une perte qu'on ne peut combler. Synon. fatal, irrémédiable.Deuil, malheur irréparable. Les accidents commerciaux que surmontent les têtes fortes deviennent d'irréparables catastrophes pour de petits esprits (Balzac, C. Birotteau,1837, p. 28).Un jour, ô deuil! irréparable perte! Le doux être s'en est allé! (Hugo, Contempl., t. 2, 1856, p. 201).La fuite irréparable, irréversible des heures et (...) leur accélération continue (Arnoux, Roi,1956, p. 226).
Littér. Dont la perte définitive ne peut être comblée. Ô les beaux, les doux, les irréparables jours! (Michelet, Journal,1849, p. 13).
Vieilli. [En parlant d'une pers.] Quand on le perdra [le duc de Bourgogne] quelques mois après, il sera pleuré comme un prince irréparable, les délices trop tôt ravies du genre humain (Sainte-Beuve, Caus. lundi, t. 10, 1851-62, p. 48).
[En parlant d'un moment] Où se décide ce qui ne pourra plus être modifié. Jamais l'homme extraordinaire (...) ne sentit mieux sa force qu'à cette minute irréparable où il engageait sa dernière chance, glissait, sans le savoir, à son destin (Bernanos, Joie,1929, p. 689).
3. [En parlant d'une pers. désignée par un subst. dépréc.] Qui ne peut être amendé. Synon. incorrigible, indécrottable (fam.).Il grimpe à cet érable! Ne va pas te casser, vaurien irréparable (Hugo, Théâtre en lib.,1885, p. 206).Vous êtes un « merveilleux artisan du Verbe », m'écrit, avec majuscule, un jeune et irréparable crétin (Bloy, Journal,1906, p. 305).
C. − Emploi subst. masc. sing. à valeur de neutre
1. Ce qui est irréparable, ce qui constitue un état de fait auquel on ne peut remédier. Synon. l'inéluctable, l'irrémédiable.Accomplir l'irréparable. J'assiste à l'année décisive : à la clôture, du définitif sera acquis, de l'irréparable sera consommé! (Frapié, Maternelle,1904, p. 122).Il faut éviter l'irréparable... Je te répète que je suis prêt à reprendre la vie commune (Martin du G., J. Barois,1913, p. 310):
2. ... lorsqu'il avait entendu les cours s'effondrer, (...) il s'était raidi pour mourir debout. Un froid de glace montait du sol à son crâne, il avait la sensation de l'irréparable, c'était sa défaite, à jamais... Zola, Argent,1891, p. 354.
2. Ce qui est irréparable, ce qui cause une perte qu'on ne peut combler. Synon. l'irrémédiable.Il s'était trouvé habitué à cette mort (...). Mais aujourd'hui, dans ce cadre retrouvé de la vie familiale, (...) l'irréparable l'obsédait avec une acuité insolite (Martin du G., Thib., Épil., 1940, p. 865).
Prononc. et Orth. : [ir(r)epaʀabl̥]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1234 (Charte de Robert de Dreux ds A. Thierry, Monuments de l'hist. du Tiers-État, t. 4, p. 709 : choses irréparables et dignes de grans pugnicions); 1365, 7 juill. (ds Mandements et actes de Charles V, éd. L. Delisle, p. 193 : pour lesquellez reparacions faire promtement, afin que nostre... chastel d'Arches ne tourne en rouine inreparable). Empr. au lat. imp.irreparabilis « irréparable (au propre et au fig.) ». Fréq. abs. littér. : 661. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 757, b) 817; xxes. : a) 1 314, b) 935.
DÉR. 1.
Irréparabilité, subst. fém.Caractère de ce qui est irréparable. L'irréparabilité de ses injustices (Proudhon, Propriété,1840, p. 325).[ir(r)epaʀabilite]. 1reattest. 1840 id.; de irréparable, suff. -(i)té*.
2.
Irréparablement, adv.D'une manière irréparable. a) D'une manière qui rend impossible toute réparation. À mesure qu'il [le propriétaire] use de sa propriété il la détruit irréparablement (Proudhon, Propriété,1840p. 287).L'étoffe avait été irréparablement gâchée, (...) le corsage était hideux, immettable (Gide, Journal,1928, p. 896).b) Au fig. α) En causant une perte qui ne peut être comblée. Par sa mort, qui interrompt irréparablement une œuvre admirable, tout de même, il nous enrichit (Mauriac, Journal 1,1934, p. 99). β) P. ext. D'une manière qui rend impossible tout changement. Synon. définitivement, irrémédiablement, irrévocablement.Tu appartiens à une race mystérieuse dont la destinée à venir n'est pas irréparablement fixée (Nodier, Trilby,1822, p. 123).Si notre race n'est pas irréparablement déchue, ils apprendront bientôt à leurs dépens qu'il y a autre chose en France que des réformateurs à pourvoir de postes coloniaux (Clemenceau, Vers réparation,1899, p. 473).[ir(r)epaʀabləmɑ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1718. 1reattest. 1370, 27 mars (ds Mandements et actes de Charles V, éd. L. Delisle, p. 336 : grevé et dommagié irrepa-rablement); de irréparable, suff. -ment2*. Fréq. abs. littér. : 41.