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INVIOLABILITÉ, subst. fém.
A. − [P. réf. à ce qui est protégé par son caractère sacré ou par la loi]
1. Caractère de ce qui est inviolable, de ce qu'il est interdit d'enfreindre. L'article 4 [de la Constitution grecque] consacre l'inviolabilité de la liberté individuelle (About, Grèce,1854, p. 354):
1. ... l'Église s'attache à maintenir l'inviolabilité de la certitude divine avec plus d'énergie encore qu'à maintenir l'inviolabilité de sa morale, ou plutôt elle ne maintient la sainteté de sa morale que par l'intégrité de sa foi. Massis, Jugements,1923, p. 228.
2. Inviolabilité du domicile. Principe général du droit français selon lequel il est interdit à tout individu de s'introduire à l'aide de menaces ou de violences dans le domicile d'un citoyen. La loi qui consacre l'inviolabilité du domicile règne sans exception en province (Balzac, Illus. perdues,1843, p. 623).
3.
a) Privilège à caractère permanent et absolu selon lequel il n'est pas possible de porter atteinte à la personne du souverain :
2. ... un état de choses (...) qui met hors d'atteinte l'indépendance des tribunaux, et qui consacre en même tems la responsabilité des ministres et l'inviolabilité du monarque. Jouy, Hermite, t. 5, 1814, p. 208.
b) Privilège à caractère temporaire et non absolu selon lequel certaines personnes sont à l'abri de toute poursuite, même en cas de culpabilité. Inviolabilité diplomatique; inviolabilité parlementaire. On avait (...) veillé à ce que l'inviolabilité des tribuns ne s'étendît pas hors de Rome (Fustel de Coul., Cité antique,1864, p. 387).On notera que les membres de l'Assemblée jouissent des immunités parlementaires, (irresponsabilité et inviolabilité) (Vedel, Dr. constit.,1949, p. 289).L'Assemblée adopta alors une résolution déclarant l'inviolabilité des députés (Lidderdale, Parlement fr.,1954, p. 10).
c) Inviolabilité de la personne. Principe général du droit français qui garantit l'intimité de la personne et interdit de porter atteinte à sa vie privée :
3. Il fallut attendre jusqu'au christianisme pour que l'idée de fraternité universelle, laquelle implique l'égalité des droits et l'inviolabilité de la personne, devînt agissante. Bergson, Deux sources,1932, p. 78.
B. − P. ext.
1. Caractère de ce que l'on respecte, de ce que l'on ne transgresse pas. Ces positions en apparence imprenables du duc et de la duchesse de Guermantes, du baron de Charlus, avaient perdu leur inviolabilité (Proust, Temps retr.,1922, p. 1018).
2. ART MILIT. Caractère d'un lieu où l'on ne peut pénétrer. D'autres, admettant le même dogme de l'inviolabilité du front, prétendaient rechercher la décision dans les terrains coupés où le feu adverse perd de sa puissance (Joffre, Mém., t. 1, 1931, p. 31).
Prononc. et Orth. : [ε ̃vjɔlabilite]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1611 inviolableté « caractère de ce qui est inviolable » (Cotgr.), ex. isolé; 1789, 8 oct. inviolabilité « privilège d'une pers. déclarée inviolable » (Mirabeau, éd. Buchez et Roux, t. 2, p. 144 ds Brunot, t. 9, p. 734, note 3); 1867 inviolabilité d'un asile (Littré). Dér. de inviolable*; suff. -(i)té*; cf. le lat. chrét. inviolabilitas « inviolabilité (des attributs de Dieu) ». Fréq. abs. littér. : 81. Bbg. Dub. Pol. 1962, p. 326. - Vardar Soc. pol. 1973 [1970], pp. 255-256.