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INUSABLE, adj.
A. − Qui ne s'use pas. Bronze inusable. Quant aux becs anciens, on y fixe, simplement, des brûleurs en silex, inusables aux gaz (Mallarmé, Dern. mode,1874, p. 737).Un granit inusable qui ne laisse songer qu'à la mort perpétuelle (Barrès, Jard. Bérén.,1891, p. 84).La petite aciérie paternelle produisit un acier parfait qui lui permet de fabriquer des roues de wagons à bandage d'acier d'une seule pièce et inusables (Lesourd, Gérard, Hist. écon.,1966, p. 336).
P. exagér. Qui s'use très peu. Article, brocart, cravate, étoffe, tunique inusable; toile lourde et inusable. Juliette avait fait une affaire le jour où elle l'avait acheté [un manteau], en solde, dans une grande maison, il était inusable (Triolet, Prem. accroc,1945, p. 47).Des piles de linge inusable, venant de plusieurs générations, s'entassent (Menon, Lecotté, Vill. Fr., 1, 1954, p. 17).Les anciens recherchaient les outils inusables (que l'on finissait par aimer). L'on sait maintenant qu'une construction trop durable empêche le progrès (David, Cybern.,1965, p. 149).
P. métaph. C'était de l'ouvrage solide : il usait les pieds, mais il était inusable (Rolland, J.-Chr., Buisson ard., 1911, p. 1294).Paradis garde intégralement la même dose de belle couleur et de bonne humeur; il est invariable, inusable (Barbusse, Feu,1916, p. 253).
B. − Au fig.
1. Qui ne s'affaiblit pas, qui n'est pas diminué avec le temps. Candeur, joie, patience, politesse inusable; idées inusables. Elle multipliait les occasions de sortir, courant çà et là, ardente, et fatiguée, s'épuisant avec une sorte d'âpre prodigalité, comme pour consumer des forces inusables (Chardonne, Épithal.,1921, p. 133).Ne pouvaient-elles donc pas finir avec la mort d'Agnès et de Rose, cette audace inusable, cette provocation acharnée? (Drieu La Roch., Rêv. bourg.,1939, p. 320).
2. Qui continue à être employé, à servir. Octave Loriot n'est qu'un imbécile (...). Il cuisine loyalement son petit navet au macaroni, selon les inusables formules d'Octave Feuillet, de Jules Sandeau (Bloy, Désesp.,1886, p. 266).Si le thème n'est pas nouveau, il faut croire qu'il est inusable (Claudel, Poés. div.,1952, p. 884):
... l'explication de toutes les mésaventures sociales par la « jalousie », explication simpliste et absurde, mais inusable et qui, dans une certaine classe, « prend » toujours d'une façon aussi infaillible que les vieux trucs auprès du public des théâtres (...) trouvait chez lui une créance presque aussi forte que chez Françoise... Proust, Sodome,1922, p. 1069.
REM.1.
Inusabilité, subst. fém.Caractère de ce qui est inusable. Je vous ai déjà dit que je m'en foutais que ce soit inusable, répond distraitement le type. − C'est pourtant pas rien l'inusabilité, qu'il insiste le commerçant (Queneau, Zazie,1959, p. 64).
2.
Inusé, -ée, adj.Qui n'est pas diminué, affaibli. Je me sens alors un ennui vagabond et farouche : l'âme pleine de tendresses excessives et douloureuses et un tel orgueil avec cela que toutes ces tendresses se retombent sur elle-mêmes, inusées et turbulentes (Gide, Corresp. [avec Valéry], 1891, p. 92).Entre toutes elles [les paraboles] sont jeunes, entre toutes elles sont fraîches, entre toutes elles sont enfants, entre toutes elles sont inusées. Invieillies. Non usées, non vieillies (Péguy, Porche Myst.,1911, p. 260).
Prononc. et Orth. : [inyzabl̥]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1838 (Barb. d'Aurev., Memor. 2, p. 288). Dér. de user*; préf. in-1*; suff. -able*. Fréq. abs. littér. : 44. Bbg. Darm. 1877, p. 226. - Gall. 1955, p. 42.