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INFÉCOND, -ONDE, adj.
[Gén. en emploi épithète postposé ou en fonction d'attribut] Qui est dans l'incapacité de donner naissance à (quelqu'un ou quelque chose). Synon. usuel stérile; anton. fécond.
A. − Dans le domaine de la physiol.Qui est dans l'incapacité de se reproduire, qui est inapte à la génération.
1. [En parlant d'humains] Qui est dans l'incapacité de procréer.
[Le plus souvent en parlant de la femme] Qui est dans l'incapacité d'avoir des enfants. Rester stérile et inféconde. Non, vous n'écoutez pas, Générateurs du monde! La mère qui voudrait voir sa fille inféconde, Sans époux, sans enfants, sans amour, sans foyer (France, Poés., Noces, 1876, p. 194).
[En parlant de l'homme] Qui est dans l'incapacité d'engendrer, de féconder.
P. métaph. Il se persuada qu'on avait affaire à un Seigneur Dieu volontairement eunuque, infécond par décret, lié, cloué, expirant dans l'inscrutable réalité de son Essence (Bloy, Désesp.,1886, p. 45).
Emploi épithète antéposé. Inféconde femelle (cf. Mirbeau, Journal femme ch.,1900, p. 221).
[P. méton.]
Flancs inféconds. P. métaph. D'une société qui se décompose, les flancs sont inféconds (Chateaubr., Mém., t. 4, 1848, p. 529).
Qui n'aboutit pas à la procréation. Union, hymen infécond(e). Ces deux femmes (...) incarneraient l'amour infécond. Il était, au nom de la beauté, pour le mariage unisexuel qui n'enfante pas (Zola, Paris, t. 2, 1897, p. 206).
2. [En parlant d'animaux, en partic. d'une femelle ou d'un hybride] Qui est dans l'incapacité d'avoir une progéniture. [Chez les hybrides] le plus souvent, les mâles seuls sont inféconds (E. Perrier, Philos. zool. av. Darwin,1884, p. 274).Les traitements contre la stérilité sont susceptibles de rendre à leur activité normale (...) des vaches infécondes (Qq. aspects équip. agric.,1951, p. 39).
[P. méton.]
Qui n'aboutit pas à la reproduction. Accouplement qui est infécond :
1. ... les animaux et végétaux d'espèce différente sont incapables, en se mêlant, de produire des formes intermédiaires stables et permanentes, soit parce que les croisements sont inféconds, soit parce que les hybrides sont stériles. E. Perrier, loc. cit.
[Chez les ovipares] Œuf infécond. Œuf qui, ne se développant pas et ne se transformant pas en embryon, ne permet pas la reproduction. (Ds Littré, Lar. 19e, Rob. et Lar. Lang. fr.).
3. [En parlant de végétaux, en partic. d'une plante femelle ou hybride] Qui n'est pas en mesure de se reproduire. L'inversion (...) se rattache par là à une loi plus haute qui fait que tant de fleurs hermaphrodites restent infécondes, c'est-à-dire à la stérilité de l'autofécondation (Proust, Sodome,1922, p. 629).
[P. méton.]
Qui n'aboutit pas à la reproduction. Croisement qui est, reste infécond (supra ex. 1).
Graine, germe infécond(e). Graine, germe qui n'est pas en mesure de se développer. (Ds Ac. 1835-1935, Rob. et Lar. Lang. fr.).
[En parlant d'un arbre] Dont les fleurs ne sont généralement pas en mesure de se transformer en fruits; qui ne produit pas ou qui produit peu. Palmiers inféconds. Nécessité de créer des réserves pour les années où les arbres seraient inféconds (Balzac, Lys,1836, p. 129).
Poét. [En parlant d'un végétal qui n'est pas fécond de nature] Et la terre maudite est comme un champ aride Où la ronce inféconde, et qu'on arrache en vain, Dans le sillon qui brûle étouffe le bon grain (Leconte de Lisle, Poèmes barb.,1878, p. 301).
B. − P. anal. [En parlant de la terre] Qui ne produit pas ou qui produit peu; sur quoi rien ne pousse. Synon. infertile, improductif; anton. fertile, productif.Sol, champ infécond. L'immobilité froide et silencieuse de terres infécondes, maintenues par des blocs de pierre horizontaux, par des roches nues et pelées (Balzac, Curé vill.,1839, p. 166).
[P. méton.; en parlant d'une réalité naturelle intervenant dans la qualité de la végétation] Qui ne rend pas la terre féconde, qui n'augmente pas sa fécondité ou lui fait obstacle. Humus, soleils infécond(s). Un vent se lève, léger comme la nuit, et soudain la mer sans vagues prend une direction et coule comme un grand fleuve infécond d'un bout à l'autre de l'horizon (Camus, Été,1954, p. 161).
Poét. [En parlant d'une réalité naturelle qui n'est pas féconde de nature] Pareil au flux d'une mer inféconde, Sur mon cadavre au sépulcre endormi Je sens déjà monter l'oubli du monde Qui, tout vivant, m'a couvert à demi (Bouilhet, Dern. chans.,1869, p. 226).
[En parlant d'une autre source de production] Comme un mineur qui suit une veine inféconde, J'ai fouillé nuit et jour l'existence profonde Sans trouver le filon (Gautier, Comédie mort,1838, p. 39).
C. − Au fig. [Dans le domaine de l'activité humaine, en partic. au plan intellectuel ou artistique] Synon. infertile.
[Le subst. déterminé désigne une manifestation ou un produit de l'activité humaine] Qui n'est pas fécond; qui ne suscite pas la réflexion, qui ne fournit pas matière à des développements dans l'ordre de la création, de l'action. Synon. stérile.Cette étude est restée inféconde et cette curiosité sans résultat (Massis, Jugements,1923, p. 151):
2. Quand Christophe (...) partait en guerre contre l'esthétique et la morale pharisiennes (...) il était sérieux, terriblement sérieux; et sa révolte avait pour but la vie, la vie féconde, grosse des siècles à venir. Chez ces gens, tout allait à la jouissance stérile. Stérile. Stérile. C'était le mot de l'énigme. Une débauche inféconde de la pensée et des sens. Rolland, J.-Chr., Foire, 1908, p. 719.
SYNT. Principe infécond; critique, rêvasserie, attente, inaction, angoisse inféconde; reproches inféconds; discussions infécondes.
[Le subst. déterminé désigne la pers. même, en partic. un créateur] Qui n'est pas fécond; dont la pensée, l'action ou l'œuvre se signalent par le manque de qualité, la pauvreté du contenu, l'absence d'effets ou de résonances, la rareté. Synon. improductif; anton. productif.Ces génies inféconds qui ne font que se répéter après avoir d'abord étonné le monde d'un premier chef-d'œuvre (Ambrière, Gdes vac.,1946, p. 328):
3. ... j'ai négligé l'essentiel, le faire. Agir, produire, réaliser, créer vaut pourtant mieux que la critique; (...) l'habitude aidant, je suis devenu simplement passif, et de plus oublieux. De là infécond et même incapable; médiocre ou plutôt nul... Amiel, Journal,1866, p. 214.
[Le subst. déterminé est un collectif] La voix des peuples initiateurs couvrira celle des races infécondes. Dans la longue nuit de l'histoire, la Grèce rayonne comme un phare (Ménard, Rêv. païen,1876, p. 221).
REM.
Infécondé, -ée, adj.,rare. a) [En position d'attribut; en parlant d'un élément femelle] Rester infécondé. α) [Correspond à féconder A 2; en parlant d'un ovule animal] Ne pas être transformé en embryon. Les femelles sexuées, au contraire, produisent des ovules réduits (n), lesquels donnent des mâles s'ils restent infécondés, des femelles s'ils sont fécondés (Cuénot, J. Rostand, Introd. génét.,1936, p. 49). β) [Correspond à féconder A 3 b; en parlant d'une fleur] Ne pas être rendu apte à se transformer en fruit. Sur une seule plante déjà, sur un même arbre, combien de bourgeons dormants ne s'éveilleront jamais à la vie! Combien de boutons resteront inéclos, combien de fleurs infécondées (Gide, Feuillets,1949, p. 1086).b) Emploi subst. fém. [Correspond à féconder A 1; à propos d'une femme] Celle qui n'est pas rendue capable de procréer, d'avoir des enfants. Elle [la religieuse] est l'infécondée. Or, ce qu'il y a de plus douloureux pour la femme, c'est de mourir sans avoir donné la vie (Hugo, Corresp.,1856, p. 248).
Prononc. et Orth. : [ε ̃fekɔ ̃], fém. [-ɔ ̃:d]. Ac. 1694, 1718 infecond, ensuite -fécond. Étymol. et Hist. 1. a) 1458 « qui ne donne pas de résultat » (Arnoul Greban, Mystère de la Passion, éd. O. Jodogne, 2443 : peine infeconde); b) 1573 « infertile, qui ne porte pas de fruit, stérile » (Paré, Œuvres complètes, éd. J.-F. Malgaigne, t. 2, p. 634 a : semence... infeconde); 2. 1682 « qui ne crée rien, n'invente rien de nouveau (de l'homme, de son esprit) » (La Fontaine, Quinquina, II, 260 ds Œuvres, éd. Ad. Régnier, t. 6, p. 352). Empr. au lat.infecundus « infécond, stérile ». Fréq. abs. littér. : 111.