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INFUS, -USE, adj.
A. − Vx. Qui est infusé, qui trempe dans. Synon. infusé. (Ds Guérin 1892, DG, Rob.).
B. − Au fig. [En parlant de choses intellectuelles et morales, de qualités, de sentiments] Que l'on possède naturellement, qui sont répandues dans. Force, pensée, simplicité infuse. Je me pris à essayer de développer mon sentiment ou mon idée infuse de l'Europe (Valéry, Regards sur monde act.,1931, p. 13).
Emploi subst.masc. sing. à valeur de neutre. Tout ce qu'il y a de saisissant dans un héros : l'infus, l'intime, le natif, ce qui est seul vrai, s'unifia [dans ce chant des bardes] en quelques mots simples (D'Esparbès, Bris. fers,1908, p. 215).
THÉOL. Qui n'est pas acquis mais dont Dieu a gratifié quelques privilégiés. Don infus; grâce, vertu infuse. L'Homme éclairé possède de Dieu une sagesse infuse qui lui fait connaître distinctement la vérité sans nul labeur (Philos., Relig., 1957, p. 3614).
P. iron. Vous allez me dire que le Bourgeois (...) a autre chose à faire que de lire saint Luc ou saint Mathieu. En effet, que pourrait lui apprendre l'Évangile? Il a le blasphème infus (Bloy, Lieux communs,1902, p. 264).
Science infuse. Science qu'Adam a reçue de Dieu :
... l'apport de la tradition ne dérive pas précisément de la révélation primitive surnaturelle faite à Adam, mais seulement de la Science religieuse infuse par accident qu'il reçut, de l'avis de tous les théologiens, au moment de sa création... Théol. cath.,t. 4, 1, 1920, p. 835.
Usuel. Avoir la science infuse. Posséder un savoir sans avoir fait d'efforts pour l'acquérir. L'homme ne peut rien apprendre qu'en allant du connu à l'inconnu; mais d'un autre côté, comme l'homme n'a pas en naissant la science infuse et qu'il ne sait rien que ce qu'il apprend, il semble que nous soyons dans un cercle vicieux et que l'homme soit condamné à ne pouvoir rien connaître (Cl. Bernard, Introd. ét. méd. exp.,1865, p. 73).Une génération qui, croyant avoir la science infuse, se dispense de rien étudier (A. de Broglie, Diplom., et dr. nouv.1868, p. 217).
Prononc. et Orth. : [ε ̃fy], fém. [-y:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. xiiies. [ms.] infus en « enduit de » (Livre des simples medecines, Bibl. Ste Gen. 3113, fo33c, éd. P. Dorveaux, p. 88, § 496); 2. xiiies. [ms.] infus a « répandu dans, infusé » (ibid., fo11a, p. 28, § 143); 3. a) théol. α) xves. grace infuse et celestine (Annales archéologiques, XV, 167 ds IGLF); β) 1680 science infuse (Rich.); b) fin xves. « répandu dans l'âme (se dit de connaissances, vertus, etc.) » (Jean Molinet, Faictz et dictz, éd. N. Dupire, t. 2, p. 511, 159); c) 1834 p. iron. avoir la science infuse (Balzac, Langeais, p. 275). Empr. au lat.infusus, part. passé de infundere « verser dans, répandre dans (ou sur); faire pénétrer ». Le sens théol. remonte au lat. chrét. scientia infusa « versée par Dieu dans l'âme, et non acquise » (cf. Blaise Latin. Med. Aev.). Fréq. abs. littér. : 60.