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INACCESSIBILITÉ, subst. fém.
Caractère, état de quelqu'un/quelque chose d'inaccessible (v. ce mot A 1 a). Il y a (...) une évidente insuffisance d'utilisation des ressources forestières qui provient d'une part de l'inaccessibilité et d'autre part de l'hétérogénéité de la forêt (Forêt fr.,1955, p. 40) :
Combien d'instituteurs − des années 1900-1920 − ont rêvé et parlé à leurs élèves du Mont-Saint-Michel ou de la Côte d'Azur comme aujourd'hui les romanciers de science-fiction parlent de planètes lointaines et inaccessibles. Cette inaccessibilité était alors reconnue et admise. Defert, Pol. tour Fr.,1960, p. 43.
Au fig. Des instruments et des méthodes incroyablement mordants rongent les vieilles métaphysiques-coussins sur lesquelles tant d'âmes se sont appuyées. Tout ce qui leur échappera définitivement, si ce mot a un sens, sera d'une inaccessibilité telle qu'elle ne nous intéressera plus (Malègue, Augustin, t. 1, 1933, p. 129).
[En parlant d'une pers.] Autour d'elles ne flottait plus comme ce grand remous qui nous séparait et qui n'était que la traduction du désir en perpétuelle activité (...) qu'éveillaient en moi leur inaccessibilité, leur fuite peut-être pour toujours (Proust, J. filles en fleurs,1918, p. 865).
Prononc. : [inaksεsibilite] ou [-kse-]. Étymol. et Hist. 1. 1522 « caractère de ce qui ne peut être atteint par les capacités humaines » inaccessibilité [de la lumière spirituelle] (G. Briçonnet à Marguerite d'Angoulême, Corresp., éd. C. Martineau et M. Veissière, t. 1, p. 184); 2. 1604 [éd.] « caractère de ce dont l'accès est impossible physiquement » l'inaccessibilité du lieu (Du Villars, Mém., IV, an 1551 ds Gdf. Compl.). Empr. au b. lat.inaccessibilitas de même sens; dér. de inaccessibilis, v. inaccessible.