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IMPRESSIONNISME, subst. masc.
A. − Ensemble des techniques picturales, des conceptions et attitudes artistiques qui sont communes aux peintres impressionnistes et qui sont considérées comme caractéristiques d'une école dans l'histoire de la peinture; p. méton., cette école. Tout l'impressionnisme − la mort du bitume, etc., etc. − est fait par la contemplation et l'imitation des impressions claires du Japon (Goncourt, Journal,1884, p. 334).On peut (...) définir l'impressionnisme comme une révolution de la technique picturale, parallèle à un essai d'expression de la modernité (Mauclair, Maîtres impressionn.,1923, p. 33) :
1. ... la poursuite de la pure énergie lumineuse, à laquelle se livre l'impressionnisme, va dissoudre la matière elle-même. Désintégrée, éparpillée en des myriades d'éclats colorés, elle est abandonnée en holocauste à la lumière vibrante. Les notions fixes qui avaient permis de concevoir et de voir une réalité permanente sont immolées pour acquérir les deux éléments les plus réfractaires à la peinture : le mouvant et sa conséquence, la durée. Huyghe, Dialog. avec visible,1955, p. 158.
Cet ensemble de techniques, conceptions et attitudes tel qu'il est illustré dans l'œuvre d'un peintre. Sa maturité [de Claude Monet] puis sa vieillesse n'ont fait qu'accentuer son impressionnisme, pousser celui-ci à l'extrême de son développement logique. Il est le plus impressionniste des impressionnistes (Encyclop. univ.t. 8, 1970, p. 764).
Manière de traiter un élément visuel rappelant l'approche picturale des peintres impressionnistes. Il existe un impressionnisme de la ligne analogue à celui de la lumière et de la couleur (Hourticq, Hist. Art, Fr., 1914, p. 432).
B. − P. anal. Tendance artistique (prenant pour modèle ou rappelant l'impressionnisme en peinture) cherchant à exprimer et à transposer les impressions ressenties face au monde dans un langage spontané, libéré des conventions artistiques traditionnelles, en privilégiant les notations fugitives à la recherche de formes structurantes.
1. Sans valeur dépréc.
a) LITT. Une autre forme de la réaction contre le naturalisme est le passage au symbolisme et à l'impressionnisme lyrique qui est représenté, en Allemagne, par deux Autrichiens, Hugo von Hofmannsthal et Rainer Maria Rilke (Arts et litt.,1936, p. 48-3).Si l'impressionnisme en littérature est de saisir la sensation et de la traduire par une équivalence de mots, ni dans Fantaisie, ni dans la Rêverie de Charles VI, ni dans Delfica, il ne s'agit vraiment d'impressionnisme (Durry, Nerval,1956, p. 17) :
2. « Ralenti par l'analyse psychologique ou contrarié par la vision impressionniste, dit-il [Lacretelle], le roman français perdra en tout cas son ordonnance et sa composition (...) » Alors que l'impressionnisme ainsi défini est dévolu à Jean Giraudoux, à Paul Morand, M. de Lacretelle se range parmi les analystes et les psychologues. Massis, Jugements,1924, p. 127.
Caractère impressionniste d'une œuvre. Après avoir fort bien défini l'« impressionnisme » des Rois en exil, il [Brunetière] se dit qu'après tout ce n'est là qu'une « forme inférieure de l'art » (Lemaitre, Contemp.,1885, p. 230).
b) MUS. L'impressionnisme de Debussy, de Ravel. À l'expressionnisme de la décadence musicale s'oppose un impressionnisme objectif (Schaeffer, Rech. mus. concr.,1952, p. 173).Un autre de mes maîtres fut cet Erik Satie dont la ligne s'opposait à l'impressionnisme musical et dont la musique dégraissée, délivrée de sauces et de voiles paraissait trop naïve au dilettante (Cocteau, Poés. crit.,1960, p. 188).
2. Avec une valeur dépréc. L'époque de l'impressionnisme, de la vision rapide et superficielle (Gide, Journal,1910, p. 310).Ceux qui exaltent l'impressionnisme contre les productions où intervient l'intelligence ordonnatrice assimilent volontiers celles-ci à des constructions purement utilitaires, fabriquées en série et dénuées par essence de toute saveur et de toute vie (Benda, Fr. byz.,1945, p. 103).
3. P. anal., PHILOS. ,rare. Attitude philosophique privilégiant la description et l'étude des phénomènes au détriment du problème de l'être. Un impressionnisme philosophique qui réduit la substance à ses modes (Jankél., Je-ne-sais-quoi,1957, p. 3).
C. − P. ext., dépréc. Attitude intellectuelle de celui qui ne se fonde que sur ses impressions. Renan n'a jamais rien fait que pratiquer le subjectivisme le plus absolu et s'abandonner à l'impressionnisme et à la fantaisie de sa nature mobile (Massis, Jugements,1923, p. 128).
Prononc. et Orth. : [ε ̃pʀ εsjɔnism̥] ou [ε ̃pʀe-]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 1874 peint. (Castagnary, in Le Siècle, 29 avr. ds Quem. DDL t. 15); 2. 1885 litt. (Lemaitre, loc. cit.). D'apr. impressionniste*; de impression*, suff. -isme*. Fréq. abs. littér. : 77.