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IMPORTATION, subst. fém.
A. − Action d'acheter à un pays étranger des matières premières ou des biens de consommation et de les faire pénétrer dans le territoire national. Article d'importation. Cependant il [Necker] annonça des ordres pour faire venir des grains de tous côtés, et des primes pour encourager l'importation (Marat, Pamphlets, Dénonc. Necker, 1790, p. 84) :
1. ... l'introduction, l'importation qui peut avoir lieu de ces denrées viles et fugitives, peut avoir le même avantage que l'introduction des marchandises plus durables et plus précieuses, comme l'or et l'argent... Say, Écon. pol.,1832, p. 109.
Gén. au plur. Produits, marchandises importés. L'invasion du coton et des importations étrangères (Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum.,1921, p. 130) :
2. La France, (...), riche en productions, en industrie de toute sorte, devait sans cesse être en garde contre les importations d'une rivale qui lui demeurait encore supérieure... Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 830.
B. −
1. Action d'introduire (dans un pays, un continent) une plante, un produit, une maladie d'ailleurs. Les glaces, qui sont d'origine italienne, et dont l'importation paraît due à Catherine de Médicis (Brillat-Sav., Physiol. goût,1825, p. 106).Les insulaires de Nuka-Hiva étaient nombreux autrefois, mais de récentes épidémies d'importation européenne les ont plus que décimés (Loti, Mariage,1882, p. 96).L'épizootie anglaise attira l'attention des gouvernements occidentaux sur les dangers de l'importation du typhus (Nocard, Leclainche, Mal. microb. animaux,1896, p. 289).
2. Action d'introduire (dans une civilisation, un domaine intellectuel) des idées, des mœurs, des choses d'ailleurs. [Montesquieu] ne voit pas que l'importation du monde dans Rome, d'abord par les esclaves et captifs (...), puis par les soldats de César, puis par les empereurs, par les jurisconsultes (...) − que cette concentration est la réalisation de la vraie Rome (Michelet, Journal,1841, p. 360).Les essais de moyens contradictoires, l'empiétement d'un art sur un autre, l'importation de la poésie, de l'esprit et du sentiment dans la peinture, toutes ces misères modernes sont des vices particuliers aux éclectiques (Baudel., Salon,1846, p. 170) :
3. ... au fond de l'atmosphère du salon ambrée par le samovar − importation récente alors − de vapeurs qui s'en échappent peut-être encore aujourd'hui, mais qu'à cause de l'habitude personne ne voit plus. Proust, J. filles en fleurs,1918, p. 593.
Prononc. et Orth. : [ε ̃pɔ ʀtasjɔ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. a) 1734 « action d'importer des marchandises » (cf. Brunot t. 6, p. 1317, note 6 : importation est attribué à Melon, Essai pol. sur le comm., chap. X, 1734, 2eéd. 1736, par J. des Sav., août 1736, 496); 1748 (Montesquieu, Esprit des Lois, XX, 13, éd. R. Caillois, p. 593); b) 1780 [éd.], « marchandise importée » (Raynal, Hist. phil., XI, 3 ds Littré); 2. 1770 l'importation des idées (Voltaire, Lett. Chabanon, 28 sept., ibid.). Empr. à l'angl.importation, terme de comm. « action d'importer » (1601), « marchandise importée » (1664 ds NED). Fréq. abs. littér. : 216. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 264, b) 127; xxes. : a) 84, b) 574. Bbg. Barb. Loan-words 1921, p. 255. - Bonn. 1920, p. 76. - Gohin 1903, p. 374 (s.v. importer).