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IMPATIENTER, verbe trans.
A. − Emploi trans. Faire perdre patience à.
1. Qqn impatiente qqn.Il m'impatiente avec sa vanité d'enfant et sa fatuité (J.-J. Ampère, Corresp.,1826, p. 409) :
1. La Perrine tirait une noisette de sa poche (...) puis sans avoir l'air de rien, tâchait de faire craquer la coquille entre ses mâchoires. Anne-Marie n'y pouvait tenir : « Ma pauvre fille, que tu m'impatientes! » Et elle était surprise, ensuite, du ton colère qu'elle avait pris. Pourrat, Gaspard,1925, p. 61.
Emploi abs. V. agacer ex. 22.
2. Qqc. impatiente qqn.Elles n'obéissent pas du tout à une de leurs compagnes, coupe brièvement MlleSergent, que ce bavardage impatiente (Colette, Cl. école,1900, p. 71).
[P. méton. de l'objet] Un labyrinthe infini dont les détours multipliés impatientent l'amour-propre (Stendhal, Amour,1822, p. 238).
Rem. On relève chez Baudelaire un emploi rare et littér. (synon. de fatiguer, irriter) : Bon nombre d'amoureux sont des malades imaginaires (...). Notez bien qu'ils impatientent leur estomac par des drogues absurdes, et usent en eux la faculté digestive d'amour (Max. consol., 1867, p. 624).
B. − Emploi pronom. Qqn s'impatiente.Perdre patience.
1. [Devant une contrainte, un désagrément] On a beau vouloir s'en foutre (...) on finit par s'impatienter (...). Je m'impatiente cependant moins qu'un autre, mais j'ai le malheur de me mettre en colère (Stendhal, Journal, t. 4, 1812, p. 211).
Littér. S'impatienter de.Un enfant du peuple, un ouvrier de Paris, (...) cet homme ardent et triste, malade de besoins, rongé d'envies longues, qui s'impatiente du joug et que le travail fatigue (Flaub., Champs et grèves,1848, p. 248).
2. [Devant une attente] Ne vous impatientez pas, Léon, je suis prête (Dumas père, Mari veuve,1832, 9, p. 258).Un matin que le facteur n'était pas venu, elle s'impatienta; et elle marchait dans la salle, de son fauteuil à la fenêtre (Flaub., Cœur simple,1877, p. 35) :
2. − Qu'est-ce que c'est? (...) − Rien!... un malade!... un malade qui s'impatiente!... Oh! il peut attendre!... c'est une maladie chronique! Feydeau, Dame Maxim's,1914, III, 11, p. 64.
[P. méton. du suj.] Insensiblement ses yeux songèrent à autre chose, ses doigts s'impatientèrent. − Frédéric met bien du temps, dit-elle, à venir me rendre ses comptes! (Châteaubriant, Lourdines,1911, p. 119).
P. métaph. Faites vite [la récolte], vous voyez bien qu'à son tour le raisin va s'impatienter, que la tomate est au terme de sa prodigalité et de sa rougeur (Colette, Fanal,1949, p. 150).Le chapeau et le pardessus s'impatientent sur leurs patères (Arnoux, Double chance,1958, p. 152).
S'impatienter de.L'impuissance de l'émotion se confirme lorsque notre énervement se tourne contre autrui. Par exemple, nous nous impatientons des caprices des femmes ou de l'entêtement de nos interlocuteurs (J. Vuillemin, Essai signif. mort,1949, p. 183).
Prononc. et Orth. : [ε ̃pasjɑ ̃te], (il s')impatiente [ε ̃pasjɑ ̃:t]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1584 pronom. (Guevarre, Epistres dorées, IV, trad. J. de Barraud, 211b d'apr. Vaganay ds Rom. Forsch. t. 32, p. 80); 2. 1671 « faire perdre patience à quelqu'un » (Nicole, Essais de morale, I, 67 ds DG). Dér. de impatient*; dés.-er. Fréq. abs. littér. : 748. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 881, b) 1 746; xxes. : a) 1 214, b) 761.