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IMMORTALITÉ, subst. fém.
A. − Qualité, état de celui ou de ce qui est immortel.
1. [À propos d'une divinité ou d'une pers. envisagée princ. dans sa nature physique] Synon. impérissabilité.La recette de l'immortalité ne put être trouvée (...). L'homme ne put pas, sans doute, rester longtemps dans son illusion de devenir immortel sur la terre à l'aide de la médecine (C. Bernard, Princ. méd. exp.,1878, p. 41).Embrasser Dieu (...) participer à sa glorieuse immortalité (Barrès, Cahiers, t. 12, 1919, p. 196).
2. [À propos d'un principe spirituel] Cette disposition de l'homme à tout croire quand il ne voit rien, à saisir toutes les branches d'espoir quand tout lui échappe, dont le législateur adroit a su profiter pour établir le dogme d'une vie future, et l'opinion de l'immortalité de l'ame (Dupuis, Orig. cultes,1796, p. 485).Immortalité de notre être. Vous êtes, donc vous serez. Car, étant, vous participez de l'être, c'est-à-dire de l'être éternel et infini (P. Leroux, Humanité, t. 1, 1840, p. 244) :
1. L'argument usité pour exempter la personne de la décomposition et de la mort, terme de tout organisme, se fonde sur une distinction de nature entre la conscience, une, simple et inaltérable, dit-on, et les organes composés dissolubles, mortels. De là les anciennes démonstrations de l'immortalité [it. ds le texte] de l'âme. Renouvier, Essais crit. gén., 2eessai, 1864, p. LXVI.
SYNT. Immortalité personnelle; dogme, idée, preuve(s), problème, sentiment de l'immortalité; croyance à/en l'immortalité, foi dans/en l'immortalité.
B. − P. ext. [À propos d'une espèce animale ou végétale, d'un organisme ou d'éléments organiques] Qualité, état de ce qui se perpétue ou semble se perpétuer indéfiniment, à travers une succession ininterrompue d'organismes ou d'éléments semblables. Synon. pérennité.La vie est courte, mais on revit dans ses enfants. L'auteur de la nature nous a accordé cette immortalité sur la terre (A. France, P. Nozière,1899, p. 132).L'atome n'est que le dernier refuge où l'être, rendu à ses éléments premiers, poursuivra une sorte d'immortalité sourde et aveugle, de mort immortelle (Camus, Homme rév.,1951, p. 48) :
2. ... la loi de mortalité a une valeur générale chez les êtres pluricellulaires. Tout organisme de ce genre peut être considéré comme double : il comprend une partie caduque, périssable, le corps ou soma; une autre, vivace, immortelle, le germen. C'est grâce à l'immortalité des cellules germinales que l'espèce peut indéfiniment se perpétuer. J. Rostand, La Vie et ses probl.,1939, p. 112.
C. − P. hyperb. Qualité, état de ce qui dure ou semble durer tel quel pendant très longtemps.
1. [À propos d'un inanimé concr.] Synon. incorruptibilité, indestructibilité, solidité.Immortalité de la matière. Éminences (...) couvertes de cèdres, emblêmes de l'immortalité végétale, ou de chênes-châtaigniers, non moins anciens (Crévecœur, Voyage, t. 2, 1801, p. 265).La perpétuité de l'existence, l'immortalité des choses? (Flaub., Smarh,1839, p. 39).
2. [ À propos d'un inanimé abstr.] Synon. constance, durabilité, immuabilité, indéfectibilité, indissolubilité, invariabilité, permanence, persistance.Un amour qui ment, qui ment à son immortalité, et qui se proclame éphémère et vain, et qui se laisse convaincre par son propre mensonge au point de décroître, de vieillir, de mourir (Milosz, Amour. initiation,1910, p. 228).
D. − Au fig. Durée très longue de quelqu'un ou de quelque chose dans la mémoire humaine. Anton. oubli.Immortalité d'une découverte, d'un livre; donner l'immortalité. Je ne voudrais pas mourir sans avoir laissé dans une mémoire après moi cette prolongation de notre existence dans l'existence d'un autre, qu'on appelle un sentiment, seule immortalité à laquelle je crois (Lamart., Raphaël,1849, p. 170).Il est assez puéril de croire à l'immortalité, puisque les temps approchent où la mémoire des hommes, surchargée du prodigieux chiffre des livres, fera banqueroute à la gloire (Bourget, Essais psychol.,1883, p. 18) :
3. ... si l'on était poète, artiste, écrivain, philosophe, on visait les générations même lointaines, on songeait à la postérité jusqu'à la prolonger si loin dans la perspective qu'elle en devenait immortalité. Il en résultait les plus grandes conséquences pour les œuvres : on faisait des choses durables... Valéry, Regards sur monde act.,1931, p. 207.
En partic. Qualité de membre de l'Académie française. L'approche de l'immortalité académique ne va pas sans tristesse. Non que nous nous sentions le moins du monde devenir Dieu (Mauriac, Journal 1,1934, p. 45).
REM.
Immortaliste, adj.,hapax. Qui relève de la croyance à une certaine forme d'immortalité. L'homme qui meurt entrait pour lui dans la vraie vie. Mais pas plus que toutes les conceptions immortalistes qui succédèrent à la sienne, le désir d'immortalité des Égyptiens n'échappait à l'irrésistible besoin d'assurer une enveloppe matérielle à l'esprit toujours vivant (Faure, Hist. art,1909, p. 41).
Prononc. et Orth. : [im(m)ɔ ʀtalite]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1220 « qualité de l'être immortel » (Dialogues du pape Grégoire, 196, 6 ds T.-L.); 2. 1532 « qualité de ce qui demeure sans fin dans la mémoire des hommes » (Rabelais, Pantagruel, éd. V. L. Saulnier, VIII). Empr. au lat.immortalitas « immortalité ». Fréq. abs. littér. : 1 075. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 606, b) 1 571; xxes. : a) 918, b) 952. Bbg. Jourjon (A.). Rem. lexicogr. R. Philol. fr. 1917-18, t. 30, p. 65 (s.v. immortaliste).