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IMMOLER, verbe trans.
A. − RELIG. Offrir (une personne, un animal) en sacrifice à une divinité. Synon. sacrifier.Immoler une victime sur l'autel; immoler des agneaux; immoler en expiation de. À la mort de leurs chefs, ils immolent des victimes humaines. Ils prétendent par ces sacrifices apaiser la colère du défunt (Verne, Enf. cap. Grant, t. 3, 1868, p. 60).L'habitude d'immoler des victimes humaines, habitude qu'on trouverait dans la plupart des religions antiques (Bergson, Deux sources,1932, p. 214).
Immoler à.Offrir un sacrifice à. Immoler à Dieu. Si l'on n'immoloit point une génisse noire aux mânes du héros, du moins on répandoit en son honneur, un sang moins stérile, celui des ennemis de la patrie (Chateaubr., Génie, t. 2, 1803, p. 322).
THÉOL., au passif. ou en emploi réfl. [Le suj. désigne le Christ] Être offert en sacrifice (sur la croix ou sur l'autel). Jésus-Christ est la victime qui a été immolée pour le salut des hommes (Ac.1935).La vie eucharistique de Jésus, immolé, anéanti sur l'autel et se donnant aux fidèles dans la communion (Bremond, Hist. sent. relig., t. 3, 1921, p. 491).
B. − P. ext., littér. Sacrifier la vie de quelqu'un.
Immoler qqn.La Convention immola des milliers d'ouvriers (Chateaubr., Mém., t. 4, 1848, p. 524).La guerre (...) immole les héros et les forts et épargne les malades, les habiles, les lâches (Mauriac, Journal occup.,1942, p. 334).
Immoler qqn à qqn/qqc.; immoler qqn pour qqn/qqc.Quand on pend un voleur ou un assassin en Angleterre, c'est l'aristocratie qui immole une victime à sa sûreté (Stendhal, Souv. égotisme,1832, p. 86).Il va mourir, immolé au bien de l'État (Montherl., Reine morte,1942, III, 6, p. 227) :
1. Agamemnon en obéissant aux dieux, ne fait après tout qu'immoler sa fille à son ambition : un oracle qui demande du sang, afin d'obtenir un vent favorable, révolte l'esprit sans toucher le cœur. Chateaubr., Génie, t. 1, 1803, p. 342.
Emploi pronom. réfl. Régulus ne s'immole pas seulement à sa patrie, mais à la vérité, à la loi divine comme il la comprend (P. Leroux, Humanité, t. 2, 1840, p. 932).Cet amour des uns pour les autres qui (...), dans cette guerre, (...) pousse les officiers à s'immoler pour leurs hommes et ceux-ci pour ceux-là (Pesquidoux, Livre raison,1932, p. 163).
C. − Au fig., littér.
1. Immoler qqn.Sacrifier, faire de quelqu'un une victime. Des naumachies littéraires où on immole tout auteur qui n'a pas des monceaux d'or à répandre (Fourier, Nouv. monde industr.,1830, p. 83).
Immoler qqn à/pour.Sacrifier au profit de. J'immolerais les grands hommes à tous les imbéciles, les martyrs à tous les bourreaux (Flaub., Corresp.,1852, p. 66).Je t'immolais à quelque chose de haut et de pur (Montherl., Fils personne,1943, IV, 2, p. 339).
Emploi pronom. réfl. Prêt à m'immoler pour vous, je veux du moins que mon sacrifice ne puisse être attribué à l'ambition (Genlis, Chev. Cygne, t. 3, 1795, p. 189) :
2. Il n'en reste pas moins qu'un homme réellement supérieur est naturellement sacrificiel, qu'il tend naturellement à s'immoler pour quelque objet qui le dépasse. Bernanos, Mauv. rêve,1948, p. 909.
2. Immoler qqc.
a) Sacrifier (un intérêt, une passion) dans un esprit d'abnégation. Immoler ses préférences personnelles, vaincre les inclinations de sa nature (Mauriac, Bâillon dén.,1945, p. 424).
Emploi pronom. à valeur passive. Dans ces temps-là (...) les intérêts particuliers ne s'immolaient pas plus volontiers qu'aujourd'hui (Bainville, Hist. Fr., t. 1, 1924, p. 90).
Immoler qqc. à qqn/qqc.La femme qui aime exige (...) qu'on lui immole tout, l'honneur y compris (Péladan, Vice supr.,1884, p. 87).La facilité avec laquelle ses plus grands chefs ont immolé tout au désir de leur promotion personnelle (Maurras, Kiel et Tanger,1914, p. lxxi).
b) Immoler qqc. en soi.Détruire, sacrifier. J'immolerai en moi tout ce qui ne sera pas digne de vous (Dumas fils, Ami femmes,1864, III, 2, p. 131).Immole donc en toi chaque jour de plus en plus les vices et la concupiscence (Billy, Introïbo,1939, p. 144).
Prononc. et Orth. : [im(m)ɔle]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 2emoitié xves. (Myst. Vieil Test., éd. J. de Rothschild, 23685). Empr. au lat.immolare « sacrifier ». Fréq. abs. littér. : 665. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 021, b) 784; xxes. : a) 564, b) 339.