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HUTTE, subst. fém.
A. − Abri ou habitation rudimentaire, construite généralement à l'aide de matériaux divers grossièrement assemblés. Une misérable hutte en planches et en nattes vermoulues, adossée à un pan de murs en ruine (Lamart., T. Louverture,1850, III, 1, p. 1311).Une hutte fortement construite en branches rechampies de terre, avec un toit de chaume tout à fait primitif (Nerval, Filles feu, Angélique, 1854, p. 578) :
1. ... près de la cascade, je côtoie un campement sous bois, une agglomération de masures, de cabanes, de huttes fabriquées pittoresquement de fragments de planches, de morceaux de zinc, de branches de sapin, de terre battue, avec pour fenêtre un morceau de vitre trouvé par aventure. Goncourt, Journal,1870, p. 678.
SYNT. Hutte basse, conique, rectangulaire, ronde; misérable, petite hutte; hutte de branchages, d'écorce, de feuillages, de joncs, de paille, de roseaux, de tôle ondulée; hutte de glace, de neige (synon. igloo); hutte de berger, de bûcheron, de cantonnier, de charbonnier, d'esquimau, d'un ermite, de sabotiers, de sauvages; agglomération, village de huttes.
B. − Spécialement
1. Hutte roulante, ambulante. Abri mobile, muni de roues et généralement tracté par un animal, utilisé par les bergers lors de la transhumance. Au coin d'un bois la hutte roulante d'un berger (Chateaubr., Martyrs, t. 2, 1810, p. 94) :
2. ... il aperçut auprès d'un parc à moutons la hutte ambulante d'un berger. C'était un abri, il y courut. (...) il parvint jusqu'à la cabane en bois, sorte de niche perchée sur des roues, que les gardiens de troupeaux traînent, pendant l'été, de pâturage en pâturage. Au-dessus d'un escabeau, la porte basse était ouverte, laissant voir la paille du dedans. Maupass., Contes et nouv., t. 2, Saut, 1882, p. 11.
2. CHASSE. Petite construction en dur ou en matériaux légers, édifiée à l'air libre ou à demi enterrée, bien camouflée, servant d'abri pour la chasse au bord de la mer ou au marais. Chasse à la hutte. Ce que toutes les huttes de marais ont de commun, c'est leur camouflage; naturellement, il ne faut pas que le gibier puisse les identifier comme un habitat humain (Burn.1970) :
3. ... du côté de la Lande, nous avions deux grands étangs pleins de roseaux et d'herbes flottantes. Entre les deux, au bord d'un ruisseau qui les unissait, mon mari avait fait construire une petite hutte pour tirer sur les canards sauvages. Maupass., Contes et nouv., t. 1, Confess. femme, 1882, p. 800.
REM. 1.
Hutteau, subst. masc.a) Petite hutte. Les charbonniers ont bâti leur hutteau sous les charmes (Genevoix, Dern. harde,1938, p. 163).b) Abri démontable, constitué de toiles tendues sur des mâts, utilisé pour la chasse au bord de la mer ou au marais. Il y a aussi le hutteau plat : toile tendue sur des piquets au-dessus d'un trou creusé dans le sable (Burn.1970).
2.
Huttier, subst. masc.a) Région. Dans les marais de Vendée, habitant d'une hutte, ,,construction faite jadis de bois ou de roseaux, et aujourd'hui de pierres et de briques, avec des dépendances`` (Fén. 1970). Aux enfants des écoles qui viennent au mois de juin visiter le marais, André explique cette hutte et montre comment y vivaient jadis ceux qu'on a appelés les « huttiers » (Marie France,sept. 1979, p. 36).b) Chasseur pratiquant la chasse à la hutte (d'apr. Duchartre 1973).
Prononc. et Orth. : [yt] init. asp. Att. ds Ac. dep. 1694. Homon. ut. Étymol. et Hist. a) xiies. hute « espèce de chaumière disposée de façon à permettre aux eaux fluviales de s'écouler dans les pâturages » (Les gloses fr. de Gerschom de Metz, éd. L. Brandin, p. 51); b) 1358 hutte « petite cabane en bois, en branchages » (Runk., p. 69). Empr. de l'a. h. all.hutta « cabane ». Très peu attesté en a. fr. (a), ce mot semble néanmoins avoir été très vivant à en juger d'après l'aire d'extension, dans tout le nord de l'ancienne Gaule, des toponymes La Hutte, les Huttes (v. Longnon, p. 590; Huttes est très attesté en Belgique dès 1272, v. FEW t. 16, p. 277a et dans l'Hérault vers 1035, Thomas, Dict. topogr. Hérault, s.v. Utes). Tout porte à croire que hutte a été d'abord, et pendant longtemps, uniquement en usage à la campagne avant d'être introduit dans la lang. littér. où ce genre de construction (b) était notamment désignée par les termes loge* et feuillée*. Le sens a est à rapprocher du rhénan hütte « coin d'une pièce, angle; espace étroit entre deux maisons ». Fréq. abs. littér. : 550. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 916, b) 1 166; xxes. : a) 530, b) 612.