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HIDEUR, subst. fém.
Littéraire
A. − Caractère de ce qui est hideux à voir; p. méton., laideur repoussante. Synon. horreur, monstruosité.Hideur d'un visage. Je fus violemment saisi par la hideur de cet homme! (...) Comme cette épouvante m'avait glacé (cré nom de d... qu'il est laid!...) (Flaub., Corresp.,1874, p. 114).De grosses dames impudiques se plient dans la pâleur des tangos (...). Un carnaval de hideurs, de défaites physiques (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 192).La lèpre se manifestait dans toute sa hideur (Grousset, Croisades,1939, p. 219).
P. ext. Caractère de ce qui choque le bon goût; de ce qui est particulièrement inesthétique et/ou disgracieux. Hideur d'un décor, d'un tableau. Claudel, qui fut élève-consul à New-York, m'en a dit bien souvent la hideur et le vilain coloris (Morand, New-York,1930, p. 38).
B. − Au fig. Caractère de ce qui est moralement hideux; p. méton., laideur morale. Synon. abjection, ignominie, infamie.Hideur morale; hideur d'un crime, du mensonge, du monde, du péché. La hideur de ma lâcheté du matin aurait dû m'être une obsession (Bourget, Actes suivent,1926, p. 20).C'est la vie, avec toutes ses hideurs, ses tristesses, avec ses luttes, ses meurtres et ses écroulements (Duhamel, Maîtres,1937, p. 190) :
Pendant cette conversation sur les différentes morts, senti à nouveau, avec une vivacité que je n'avais pas retrouvée depuis le champ de bataille, l'horreur, la pitié que c'est de mourir. Je me suis retrouvé face à face avec la hideur de la guerre. Rivière, Corresp. [avec Alain-Fournier], 1905-14, p. 385.
Rem. Ac. 1935 atteste l'usage de hideur considéré comme vieilli par DG et Littré.
Prononc. et Orth. : [idœ:ʀ] init. asp. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 1remoitié xiies. hisdur « effroi, horreur » (Psautier Cambridge, 65, 9 ds T.-L.); 2. ca 1210 hidor « laideur extrême » (R. de Houdenc, Méraugis, 227, ibid.); 3. ca 1393 hideur « chose horrible, chose hideuse » (J. d'Arras, Mélusine, éd. L. Stouff, 224). Dér. en -eur1* de l'a. fr. hisde « horreur, frayeur » (1174-77, Renart, éd. M. Roques, 5750b), d'orig. très discutée. D'apr. Diez5, 615 ce mot viendrait de hysdos (v. hideux), lequel représenterait le lat. hispidosus (attesté chez Catulle), dér. de hispidus « hérissé ». Parmi les différentes propositions qui tendent à démontrer une orig. germ., celle de V. Günther reprise ds Bl.-W.5, s.v. hideur est peut-être la plus convaincante : hisde serait empr. de l'a. h. all. *egisida « horreur » (devenu eiisde lors de son introd. en gallo-rom.), dér. du verbe egisôn « effrayer ». Dans ces 2 hyp. (lat. ou germ.), le h- initial aurait une valeur expressive. Fréq. abs. littér. : 80.