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HAIE1, subst. fém.
A. − Clôture végétale entourant ou limitant un domaine, une propriété, un champ, faite d'arbres ou d'arbustes généralement taillés ou de branchages entrelacés. Il retrouvait le pays de ses souvenirs d'enfance, les petits prés enclos de haies, où paissaient les jeunes taureaux (Châteaubriant, Lourdines,1911, p. 67).Un jardinier taille la haie d'un jardin, et le bruit de ses grandes cisailles arrive jusqu'à moi (Green, Journal,1941, p. 128) :
1. Nous usions nos splendides jeunesses, attendant le bel avenir, et la route y menant ne paraissait jamais assez interminable, où nous marchions à grands pas, mordant les fleurs des haies qui remplissent la bouche d'un goût de miel et d'exquise amertume. Gide, Nourr. terr.,1897, p. 187.
Haie vive. Haie composée d'arbres (généralement des conifères), d'arbustes (épineux, feuillus) bien enracinés. Une courte haie, vive, verte, épaisse, taillée en un long bloc cubique, délimitait le cimetière (Van der Meersch, Empreinte dieu,1936, p. 217) :
2. Ils en arrivèrent à parler des grands herbages entourés de haies vives, des sentiers couverts qui se perdent sous les ormes, des routes gazonnées comme des allées de parc. Zola, Bonh. dames,1883, p. 530.
Haie sèche (vieilli). Haie faite de branches de bois mort entrelacées. Une belle aubépine fleurie, qui apparaît seule dans une haie sèche (Taine, Notes Paris,1867, p. 84).
SYNT. Haie d'aubépines, d'ormeaux, de peupliers, de ronces, de roseaux, de rosiers, de saules, de thuyas, de troènes; haie compacte, épaisse, fleurie, mitoyenne, touffue; double, triple haie; franchir, longer, sauter, traverser la (les, une) haie(s).
P. métaph. La générosité (qui est la plus épaisse des barrières, la plus épineuse de toutes les haies (...)) (Giono, Chron., Noé, 1947, p. 128).
SPORTS. Course de haies
1. HIPPISME. Course d'obstacles consistant à franchir des haies naturelles ou artificielles. Négligente indifférence des jeunes gens à la mode pour tout ce qui n'est point chevaux de race ou courses de haies (Ponson du Terr., Rocambole, t. 1, 1859, p. 466).
2. ATHLÉTISME. Épreuve de vitesse de longueur variée consistant à franchir des obstacles plus ou moins hauts (généralement des barrières de hauteur réglable). (Courir le) 80, 100, 110, 400 mètres haie(s). La petite infante de Castille inscrite à Fémina-sports et courant le 83 mètres haies (Montherl., Pte Inf. Castille,1929, p. 604) :
3. Les courses de haies − 110 m et 400 m haies − sont des courses de vitesse pure compliquées par le franchissement de 10 haies de 1,06 m dans le premier cas, de 0,914 m dans le second. Ces haies doivent être « absorbées » par le coureur dans sa foulée sans qu'il y ait saut, à proprement parler, et sans qu'il en résulte un ralentissement sensible! R. Vuillemin, Éduc. phys.,1941, p. 136.
B. − P. anal. et au fig. [Constr. usuelle une haie de + subst. plur.]
1. File, rangée, alignement (de choses ou de personnes).
a) [Le compl. désigne des choses] Une haie de chaises (Huysmans, À rebours,1884, p. 175).Deux haies de drapeaux claquant au vent (De Gaulle, Mém. guerre,1956, p. 302).
b) [Le compl. (lorsqu'il est exprimé) désigne des pers.] Je suis passé entre une double haie de visages éclatants (Mauriac, Nœud vip.,1932, p. 202).Les Alsaciens défilent entre deux haies de curieux (Sartre, Mort ds âme,1949, p. 260) :
4. Nous avions assisté, ma femme et moi, à l'arrivée à Paris du jeune roi d'Espagne. Tout le long du trajet de sa voiture, une haie s'était formée; nous étions dans les premiers rangs, de sorte que l'on ne peut arguer que peut-être nous ne l'avons pas bien vu. Gide, Ainsi soit-il,1951, p. 1207.
Locutions
Faire, former (la) haie; se mettre, se ranger en haie. [Le suj. désigne des pers.] Se disposer sur une ou plusieurs files au passage d'une personne, d'un cortège, d'un défilé. Une place sur laquelle les Indiens des deux sexes étaient rangés en haie (Voy. La Pérouse,t. 2, 1797, p. 261).La foule des spectateurs me fit haie (Mussetds Le Temps,1831, p. 68) :
5. Les assistants formaient la haie, se pressant pour voir défiler, derrière le fils Thibault, le sous-préfet, le maire de Compiègne, le général commandant la place, le directeur des haras, tout le conseil municipal de Crouy en redingote... Martin du G., Thib., Mort père, 1929, p. 1356.
Au fig. Ce tribunal qui fait une haie à la loi (Hugo, Fin Satan,1885, p. 862).
Faire une haie d'honneur (à qqn). Se ranger en file pour rendre hommage à un personnage important. La foule lui faisait une haie d'honneur (Radiguet, Bal,1923, p. 35).
Au fig. Des femmes fugaces dont les yeux me faisaient une haie d'honneur (Éluard, Donner,1939, p. 200).
2. Domaine moral.Barrière, obstacle entravant une action ou empêchant une réussite. Une triple haie de préjugés religieux, moraux, sociaux, éloignait Israël de tout ce que les autres peuples regardaient comme le progrès (Renan, Hist. peuple Isr., t. 2, 1889, p. 267).
Prononc. et Orth. : [ε] init. asp. Att. ds Ac. dep. 1694; haye ds Ac. 1694, haie ds Ac. dep. 1740. Homon. : formes du verbe haïr. Étymol. et Hist. A. 1. a) 1remoitié du xiies. « clôture faite d'arbres, d'arbustes, servant à limiter ou à protéger un champ ou un jardin » (Psautier Cambridge, 61, 3 ds T.-L. : maceria); b) 1859 sports course de haies (Ponson du Terr., loc. cit.); 2. a) 1306 p. anal. (Joinville, Saint Louis, éd. N. L. Corbett, § 208 : comme une grant haye [de flèches]); b) fin du xives. « file de personnes » (Froissart, Chroniques, éd. S. Luce, t. 3, p. 177, 180). B. Ca 1280 « age d'une charrue » (G. de Bibbesworth, Traité, éd. A. Owen, 919). De l'a. b. frq. *hagja « haie (d'arbres, etc.) », cf. l'a. h. all. hegga « pieu, palissade » (Graff t. 4, col. 762), m. néerl. hegge « haie; clôture ». Au sens de « palissade », haja est attesté en lat. médiév. dès le ixes. (Nierm.). Pour l'évolution sém. de B, v. age. Fréq. abs. littér. : 1 546. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 554, b) 2 540; xxes. : a) 3 116, b) 2 012.