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GROSSIÈREMENT, adv.
A. − D'une manière imparfaite, maladroite ou sommaire. Accroc raccommodé grossièrement; homme vêtu grossièrement; pierre grossièrement sculptée. Mélanie, au coin de la cheminée, dans un haut fauteuil de bois blanc grossièrement paillé, tricotait de la laine bleue (A. France, Pt Pierre,1918, p. 239).Alors que mon écriture était grossièrement enfantine, la sienne m'étonnait par son élégance (Beauvoir, Mém. j. fille,1958, p. 113) :
1. Vêtue d'une robe noire extrêmement simple, presque pauvre, d'un manteau court, grossièrement chaussée, coiffée d'un béret de tricot qui couvrait entièrement ses cheveux ras, fraîchement coupés « à la garçonne », (...) elle ne risquait guère d'attirer l'attention de personne... Bernanos, Mauv. rêve,1948, p. 987.
P. ext. [En parlant d'une chose abstr.] D'une manière approximative. Évaluer grossièrement un prix de revient, des frais; exprimer qqc. grossièrement. Tu es mon ami de trop fraîche date pour que je te donne grossièrement mon opinion là-dessus (Colette, Naiss. jour,1928, p. 32).Tantôt on rappelle les définitions du grand siècle, où tout l'art est de plaire, tantôt on évoque une sensibilité vaguement mystique, plutôt (...) grossièrement émotionnelle (Schaeffer, Rech. mus. concr.,1952, p. 174) :
2. Réduire l'imagination à l'esclavage, quand bien même il y irait de ce qu'on appelle grossièrement le bonheur, c'est se dérober à tout ce qu'on trouve, au fond de soi, de justice suprême. Breton, Manif Surréal., 1erManif., 1924, p. 15.
B. −
1. D'une manière qui dénote un manque de civilisation, d'éducation, de culture :
3. Ils mangeaient grossièrement et fortement, en vrais ruraux; ils eussent fourni à des citadins une impression un peu animale et comme d'un troupeau dont toute la beauté tient dans la santé et dans la robustesse. Barrès, Colline insp.,1913, p. 139.
2. D'une manière qui dénote beaucoup d'ignorance, de bêtise. Se tromper grossièrement. Quelle confiance peut avoir le pays en des hommes qui se sont laissé si grossièrement duper (Clemenceau, Vers réparation,1899, p. 121).
En partic. D'une manière qui dénote beaucoup de maladresse. Louer quelqu'un grossièrement (Ac. 1878-1932).
C. − D'une manière inconvenante ou injurieuse. Insulter, interrompre grossièrement qqn; répondre grossièrement à qqn; ricaner grossièrement. Il se fit apostropher grossièrement : on le traita de morveux, et on l'envoya se coucher (Rolland, J.-Chr., Antoinette, 1908, p. 915).Des domestiques riaient grossièrement dans l'office de l'appartement d'en face (Drieu La Roch., Rêv. bourg.,1939, p. 310).
Prononc. et Orth. : [gʀosjε ʀmɑ ̃]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1488 « simplement, sans complication » (Oresme, Ethiques d'Aristote, éd. 1488, X, 16 ds Gdf.); b) 1580 « à peu près, sommairement » (Montaigne, Essais, I, XXVI, éd. A. Thibaudet, p. 177); 2. 1580 « de manière peu raffinée » nourry grossierement (Id., ibid., p. 186); 3. 1694 « de manière impolie » (Ac. : il parle, il respond, il fait tout si grossierement). Dér. de grossier*; suff. -(e)ment2*. Fréq. abs. littér. : 390. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 498, b) 436; xxes. : a) 565, b) 659.