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GROSEILLE, subst. fém.
A. − Petite baie comestible, généralement rouge ou blanche, de saveur légèrement acide qui se présente en grappes et constitue le fruit du groseillier. Groseille blanche, rouge; gelée, sirop, vin de groseille(s); cueillir, égrener, épépiner des groseilles. Après avoir dépouillé le jardin de quelques poignées de cerises et de groseilles, elle disposa deux vases de fleurs aux deux bouts de la nappe (Nerval, Filles feu, Sylvie, 1854, p. 605).« N'est-ce pas qu'on est bien, ici? » dit-elle, croquant une grappe de groseilles givrées qui lui mit du carmin aux lèvres (Martin du G., Thib., Belle sais., 1923, p. 898).V. abricot ex. 4 :
1. Mon cœur, tendu de lierre odorant et de treilles, Vous êtes un jardin où les quatre saisons Tenant du buis nouveau, des grappes de groseilles Et des pommes de pin, dansent sur le gazon... Noailles, Cœur innombr.,1901, p. 79.
En partic.
Groseille noire. Fruit du cassis. (Cf. Mont. 1967, s.v. verger).
Groseille verte ou à maquereau. Baie solitaire, verte ou rougeâtre, plus grosse que la groseille ordinaire, qui entre, à demi-mûre, dans la préparation d'une sauce dont on accommode le maquereau. Manger des merises amères et des groseilles à maquereau (Colette, Cl. école,1900, p. 245).
B. − P. méton.
1. Subst. fém., vx. Sirop de groseille(s). Un verre d'eau et de groseille (Barb. d'aurev., Memor. 2,1838, p. 315).Un cassis pour Monsieur Marcadé, une groseille pour Mademoiselle Virginie (Meilhac, Halévy, Boule,1875, II, 1, p. 45).V. cocktail exemple.
2. Emploi subst. masc. Couleur de la groseille rouge. Un éclair illumine le groseille, l'émeraude, le caramel des pauvres vitraux de quatre sous (Arnoux, Solde,1958, p. 216).
Emploi adj. invar. Des ceintures groseille ou indigo (Colette, Cl. école,1900, p. 285).La femme, habillée d'une robe abricot et d'un peplum groseille (Huysmans, Oblat, t. 1, 1903, p. 292).Couleur groseille. Et ces ventres hideux ballonnés par les ans, Qu'on a, masse vermeille, Ficelés avec soin dans des maillots luisants, Tous en couleur groseille (Banville, Nouv. odes funambulesques, Paris, Lemerre, 1869, p. 45).
C. − P. anal., rare. Petite tache de la peau présentant l'aspect d'une groseille. Synon. envie (fam.), nævus.Elle a un signe à la joue. Ce signe, c'était une petite groseille rose (Malot, R. Kalbris,1869, p. 137) :
2. Elle est morte (...) dans la certitude que les trois groseilles blanches, marquées sur l'épaule de sa fille Berthe (...) venaient du parc de Neuilly où pendant sa grossesse, (...) elle fut présentée à la reine Marie-Amélie qui la mena promener dans un sentier bordé de groseilliers (...). Mais M. Bergeret (...) dit : « (...) c'est un fait que ces signes, nommés « envies », se réduisent à un petit nombre de types qu'on peut classer, d'après leur couleur et leur forme, en fraises, groseilles et framboises, taches de vin et de café (...) ». A. France, Orme,1897, p. 137.
REM.
Groseillé, -ée, adj.,rare. Qui est additionné de sirop de groseille(s), qui est parfumé à la groseille. Les garçons apportent des verres d'eau sucrée, groseillée maigrement (Taine, Notes Paris,1867, p. 3).Une mer d'absinthe groseillée, à mi-marée, battait la grève (Arnoux, Écoute,1923, p. 169).
Prononc. et Orth. : [gʀozεj]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) xiiies. [date du ms.] grosele « fruit du groseillier » (Garin le lorr., ms. Montp., fo177b ds Gdf. Compl.); b) 1536 groseille « id. » (R. de Collerye, Aultre Cry pour les clercs du Chastellet ds Œuvres, éd. Ch. d'Héricault, 274); 2. 1849 taffetas groseille (Journ. des demoiselles, nov., 339b ds Quem. DDL t. 16). De l'a. b. frq. *krusil « groseille » (cf. m. néerl. kroesel, dér. de kroes « crépu », all. dial. Kräuselbeere, proprement « fruit crépu », lat. médiév. grosellarius « groseillier » xies. ds Arch. Lat. Med. Aev., Bulletin Du Cange, 1930, 133) avec francisation à l'aide du suff. -e(l)le* (encore très vivant dans les dial., v. FEW t. 16, p. 422b), puis -eille* sous l'infl. de groseillier*. L'étymol. lat. *acricella proposée par EWFS2est rejetée par FEW t. 16, p. 423b et 424, note 9, étant donné que groisele (1249-85, Rutebeuf, Disputaison de Charlot et du barbier, 65 ds Œuvres, éd. E. Faral et J. Bastin, II, 264) ne peut être considéré comme la forme primitive, le i étant dû sans doute à l'infl. de groisse « grosseur » (1155, Wace, Brut, 6984 ds T.-L.). Fréq. abs. littér. : 129. Bbg. Budahn (Ch.). Die Bezeichnungen der Johannisbeere... Z. fr. Spr. Lit. 1939, t. 63, pp. 129-165, 257-298. - Delb. Matér. 1880, p. 159. - Grundt (L.-O.). Ét. sur l'adj. invarié... Bergen-Oslo, 1972, p. 250. - Quem. DDL t. 10.