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GROGNON, -ONNE, adj.
Familier
A. − Rare. [En parlant d'un animal] Qui grogne. Le dogue a des rêves grognons (Sully Prudh., Solitudes,1869, p. 97).Du museau grognon ils [les sangliots] cherchent les tétines (Giono, Colline,1929, p. 10).
B. −
1. [En parlant d'une pers.] Qui est de mauvaise humeur et manifeste son mécontentement en grognant de façon habituelle ou occasionnelle. Synon. bougon, grincheux, ronchonneur, rouspéteur (fam.).Êtes-vous moins grognon, aujourd'hui, mam'zelle (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Yvette, 1884, p. 543).Bien qu'isolé, grognon, taciturne, il n'était pas ennemi de la joie des autres (Peisson, Parti Liverpool,1932, p. 81) :
1. Ah! ce bon Alexis, quel gros enfant du Midi, grognon, noirement humoreux, disputailleur sans trêve ni repos et si emmerdant que je prends parti pour Koning contre mon collaborateur! Goncourt, Journal,1892, p. 332.
Emploi subst. Celui, celle qui ne cesse de grogner. Une vieille grognon, prête à rejoindre ses dents dans la tombe, m'a pensé battre avec sa béquille (Chateaubr., Mém., t. 1, 1848, p. 167).Je suis si fatigué et si accablé de sommeil que tu ne me gronderas pas (petite grognon, qui me reproches de ne pas t'avoir écrit assez tôt) (Mallarmé, Corresp.,1886, p. 205).Ses petits yeux colères s'embellissaient de charité (...). Le terrible grognon, toujours emporté dans un vent de violence, avait la passion des misérables (Zola, Terre,1887, p. 59).
Rem. La forme fém. n'est pas attestée pour ce sens. C'est une vraie mère grognon (Ac. 1932).
2. P. méton. Qui témoigne de ce trait de caractère. Propos, ton grognon; mine grognonne. L'enfant qui pleurniche (...) se frottant (...) les yeux avec ce mouvement grognon et rageur naturel aux gosses (Huysmans, Art mod.,1883, p. 218).Zola, dont l'air ennuyé et grognon a frappé tout le monde (Goncourt, Journal,1885, p. 517).La grosse tante (...) qui répétait des ordres grognons aux dix servantes (Adam, Enfant Aust.,1902, p. 280) :
2. À la vue d'un chevalier bien monté qui part pour la chasse, son épervier au poing, il grommellera : « Et dire que, ce soir, on donnera à cet oiseau-là un poulet dont j'aurais rassasié tous mes enfants! » Son humeur grognonne n'est pas toujours aussi aigre. Il peut lui arriver de regimber sans autrement de malice. Faral, Vie temps st Louis,1942, p. 117.
Prononc. et Orth. : [gʀ ɔ ɳ ɔ ̃], fém. [-ɔn]. Ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1721 (Trév., s.v. grogneur : mère grognon : « surnom donné par les pensionnaires à la religieuse chargée de leur éducation »). Dér. de grogner*; suff. -on*, -onne. Fréq. abs. littér. : 108.