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GRIFFONNAGE, subst. masc.
A. − Rare. Action, fait de griffonner, d'écrire (quelque chose) rapidement, de façon peu lisible. Ne faites pas attention au griffonnage, cher ami, j'ai une plume atroce, et tous les collaborateurs emportent tout ce qu'il y a ici (Villiers de L'I.-A., Corresp.,1867, p. 114).
P. ext. Action, fait de griffonner, de rédiger (quelque chose) rapidement, sans souci de la forme. Écrire! pouvoir écrire! cela signifie la longue rêverie devant la feuille blanche, le griffonnage inconscient (Colette, Vagab.,1910, p. 16).On écrit suivant l'inspiration. Tout vient sous la plume par accident. Une simple expression juste et naturelle est un don du ciel, qu'on reçoit dans une illumination après beaucoup de prières et de griffonnages (Chardonne, Claire,1931, p. 19).
En partic. [Pour qualifier de façon dépréciative ou iron. l'activité de l'écrivain] Je pus (...) dédommager mes jambes du long engourdissement des jours et des nuits de griffonnage (Sand, Hist. vie, t. 4, 1855, p. 195).
B. − Caractères d'écriture mal formés, illisibles; dessin maladroit, informe, tracé au hasard. [Napoléon] usait son crayon ou sa plume à des griffonnages ou à des traits bizarres (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 805).[Les] griffonnages d'un homme qui étudie un nouvel alphabet compliqué (Arts et litt.,1936, p. 54-10) :
... vers dix-huit ou vingt mois, le bébé commence à « gribouiller », à porter, sous forme de griffonnages, des « traces intentionnelles »; vers trois ans, ces traces commencent à devenir imitatives, mais le bonhomme se traduit par un rond et deux bâtons; l'ère du hasard est close. Huyghe, Dialog. avec visible,1955, p. 116.
P. ext.
Texte écrit de façon peu lisible. J'ignore si tu pourras lire ce griffonnage. À tous les mots qui t'échapperont substitue Je t'aime. Tu en auras toujours la pensée (Hugo, Lettres fiancée,1821, p. 90).Je vous envoie le remerciement de Gustave Flaubert et même son griffonnage à moi adressé, où il est question de vous à cœur ouvert (Sand, Corresp., t. 5, 1867, p. 226).
Texte écrit sans souci de la forme. L'érudition a pointé ses yeux grossissants sur les moindres points de sa vie [de Stendhal], sur ses griffonnages, sur les factures de ses fournisseurs (Valéry, Variété II,1929, p. 80).
En partic. [Pour qualifier de façon dépréciative ou iron. la forme ou le contenu d'un texte] Synon. galimatias.J'en suis à ma cinquante-septième page ce matin de griffonnage épistolaire, c'est un supplice (Lamart., Corresp.,1831, p. 226).J'ai dépensé en rêveries contemplatives, en griffonnages psychologiques sans fin le plus clair de mes heures (Amiel, Journal,1866, p. 39).Qu'est-ce qu'il fallait faire de tout ça? ça n'avait ni queue ni tête, ces griffonnages (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 119).
Prononc. et Orth. : [gʀifɔna:ʒ]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1608 « écriture mal formée et illisible » (L'Estoile, Mémoires-Journaux, éd. G. Brunet, t. 9, p. 65); b) 1690 « dessin informe » (Fur.); 2. 1738 « ce qu'on rédige hâtivement, avec maladresse » (Piron, La Métromanie, I, 3 ds Œuvres choisies, éd. J. Troubat, p. 133). Dér. de griffonner*; suff. -age*. Fréq. abs. littér. : 100.