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GRATIFIER, verbe trans.
A. − Vieilli. [L'obj. désigne une pers. ou un aspect de sa personnalité] Gratifier qqn.Lui être agréable, le satisfaire. Gratifier ses sens, la vanité de qqn. Telle est la constitution de l'homme qu'il ne peut point être tout à fait heureux quand son goût n'a point été gratifié (Brillat-Sav., Physiol. goût,1825, p. 276).
B. − Gratifier qqn de qqc.
1. [Le suj. désigne une pers.] Accorder volontiers ou libéralement quelque chose à quelqu'un. Huit jours après ma déclaration, le roi me gratifia du cordon bleu (Chateaubr., Mém., t. 3, 1848, p. 223).S'il vous plaît de m'honorer de votre compagnie, de me gratifier de votre présence (Flaub., Corresp.,1844, p. 158) :
1. ... voilà ce dont ma vie avec Albertine me privait justement. Dont elle me privait? N'aurais-je pas dû penser : dont elle me gratifiait au contraire? Proust, Prisonn.,1922, p. 172.
SYNT. Gratifier qqn d'un certificat, de compliments, d'une mention très honorable, d'une pension, d'un sourire; gratifier qqn de ses faveurs, de tous les honneurs.
[Sans compl. prép.] Pour se débarrasser de lui, l'autorité, ne pouvant le prendre, le cajola, l'amadoua (...) et le gratifia très-largement (Balzac, Œuvres div., t. 2, 1832, p. 476).
Rare. Gratifier avec.Une cliente dont il comptait gratifier son successeur avec trois cent mille livres de dot (Soulié, Mém. diable, t. 2, 1837, p. 65).
Emploi pronom. réciproque. Se gratifier l'un l'autre de qqc. Je me réjouis d'avance de leur étonnement lorsqu'ils se gratifieront l'un l'autre du même cadeau (Gozlan, Notaire,1836, p. 21).
2. [Le suj. désigne une chose] Procurer de l'agrément, de la satisfaction à quelqu'un. Un de ces concerts dont la musique des régiments gratifie le peuple parisien (Baudel., Poèmes prose,1867, p. 65) :
2. ... l'eau du ciel gratifie la Provence d'une odeur de brouillard, de sous-bois, de septembre, de province du centre. Colette, Naiss. jour,1928, p. 63.
En partic. Doter, douer. La nature l'avait gratifié d'une voix forte. As-tu rétabli dans sa plénitude la beauté dont le ciel gratifia ton individu? (Flaub., Corresp.,1862, p. 31).
C. − Par antiphrase. Infliger un désagrément à quelqu'un. Gratifier qqn d'un coup de fouet, d'injures, d'un reproche, d'un sobriquet, d'un surnom. Cette directe allusion aux petites moqueries dont nous gratifiait Mrs Édith (G. Leroux, Parfum,1908, p. 113) :
3. ... l'homme mystérieux que Sylvia avait gratifié le matin d'un si joli coup de cravache sur les doigts. Sand, Jacques,1834, p. 164.
Emploi pronom. réfl. [La vivandière :] Est-ce que c'est mon homme (...) qui vous trahit? Lui qui est allé aux vivres pour vous et qui se gratifie encore de deux lieues dans les guêtres (Richepin, Chien de garde,1898, p. 4).
REM. 1.
Gratifiant, -ante, part. prés. en emploi adj.Qui gratifie, qui satisfait. Ses conditions d'existence générales [celles de la femme] moins gratifiantes que celles de l'homme (L'Est Républicain,8 oct. 1979, p. 9).
2.
Gratifié, subst. masc.Celui qui reçoit quelque chose. À propos du présent, on asseyait le gratifié dans un fauteuil en lui disant pendant un certain temps : « Devine ce que nous t'allons donner! » (Balzac, Employés,1837, p. 57).
Prononc. et Orth. : [gʀatifje], (il) gratifie [gʀatifi]. Ds Ac. dep. 1694 Étymol. et Hist. 1. 1366 « accorder une libéralité, une faveur à quelqu'un » gratifier de qqc. (cité ds B. Prost, Inventaires mobiliers et extraits des comptes des Ducs de Bourgogne, t. I, 92 : Le duc de Bourgogne, pour l'ayder en cela... le grattifie de 100 florins d'or frans); 1769 iron. (Rousseau, Corresp. gén., t. 19, p. 154); 2. 1823 « (d'un inanimé) être cause de plaisir, de satisfaction pour qqn » (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, p. 70 : quelque bel arbre généalogique fort propre à gratifier sa vanité). Empr. au lat. class.gratificari « être agréable à; accorder comme faveur ». Fréq. abs. littér. : 121.