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GOUTTIÈRE, subst. fém.
A. − Endroit par lequel l'eau goutte.
1. Bord inférieur d'un toit, d'un abri en pente, d'où l'eau goutte ou se déverse quand il pleut. On n'entendait que la pluie tomber sur le pavé, les gouttières crachaient du haut des toits, les ruisseaux grossis coulaient dans les rues (Flaub., Éduc. sent.,1845, p. 233).Les gouttières des toits versent dans la rue des trombes clapotantes (Moselly, Terres lorr.,1907, p. 279).P. anal. La gouttière immense et ruisselante par où le torrent pleuvait perpendiculairement dans la vallée (Lamart., Confid., livre 12, 1849, p. 380).
P. ext., gén. au plur. Toit. Des chats qui se battent dans les gouttières (Ac.1835-1932).M. Bellaguet, qui était ingénieux, avait même établi dans la gouttière un petit atelier où M. Ménage faisait de la peinture (A. France, Pt Pierre,1918, p. 109).
Chat de gouttière(s). Chat d'espèce commune. Un affreux chat de gouttière :
1. C'était un très authentique chat de gouttière, haut sur pattes, long, à tête de fauve, très régulièrement strié d'ondes d'ébène qui cerclaient les pattes de bracelets noirs, allongeaient les yeux par deux grands zigzags d'encre. Huysmans, Là-bas, t. 1, 1891, p. 119.
Lapin de gouttière (rare et fam.). Chat préparé à la manière d'un lapin (cf. Lar. 19e-20e).
P. anal. Fissure du toit, produite accidentellement, par laquelle l'eau s'infiltre dans la maison; écoulement d'eau par le plafond. Il [le plâtre] se détrempe et tombe sous les gouttières (Pesquidoux, Livre raison,1925, p. 143) :
2. Dans le vieux toit de mousse, il y avait des gouttières qui, toujours aux mêmes endroits, infatigables, monotones, faisaient le même tintement triste; elles détrempaient par places le sol du logis, qui était de roches et de terre battue... Loti, Pêch. Isl.,1886, p. 209.
[Le suj. désigne une toile de tente] Faire gouttière. Être perméable à l'endroit d'un frottement (cf. Vercel, Cap. Conan, 1934, p. 9).
2. P. méton. Conduite fixée au bord du toit pour permettre l'écoulement des eaux de pluie par un tuyau de descente. Des glouglous de gouttières; gouttière bouchée. Gouttière de plomb (Ac. 1798-1878). Gouttière de zinc (Ac. 1932). Gouttière pendante (Barb.-Cad. 1963). La gouttière ordinaire du commerce est un canal demi-cylindrique roulé mécaniquement avec un ourlet sur la face (Robinot, Vérif., métré et prat., trav. bât., t. 4, 1928, p. 76).L'eau coule avec bruit sur le zinc des gouttières (J. Bousquet, Trad. du silence,1935-36, p.172) :
3. Leurs lourdes bottes marquaient le pas dans le silence et des cascades dégringolées des toits tambourinaient le cuir épais de leur shako. De temps en temps, une gouttière crevée leur lâchait une douche au passage. Courteline, Train 8 h 47,1888, 2epart., III, p. 117.
P. anal. Elle rentrait dans la salle, torchant l'éternelle gouttière de son nez (Huysmans, Sœurs Vatard,1879, p. 30).
3. Spéc. Ouverture du tuyau d'écoulement des eaux du toit (cf. Viollet 1875). Synon. gargouille.Gouttières de pierre fantastiquement taillées qui hérissent les édifices gothiques (Hugo, N.-D. Paris,1832, p. 561).
B. − P. anal. (avec A 2 supra)
1. [P. anal. d'emploi] Conduit permettant de recueillir un liquide.
a) ARM. ,,Évidement allongé pratiqué le long des lames d'épée`` (Leloir 1901). La gouttière des épées (Péladan, Vice supr.,1884, p. 9).
b) GRAV. ,,Canal ou bec saillant que l'on ménage sur les planches bordées de cire afin de permettre à l'eau-forte de s'écouler après la morsure`` (Maire, Manuel biblioth., 1896, p. 341).
c) MAR. Bordage creusé ou incliné situé entre les ponts et la muraille du navire, servant à diriger l'écoulement des eaux (cf. Croneau, Constr. nav. guerre, t. 1, 1892, p. 348).
d) MENUIS. ,,Ravalement circulaire fait dans la feuillure d'une pièce d'appui de croisée pour recevoir l'eau qui y est apportée par le jet d'eau du châssis`` (Littré). Synon. rejeteau (cf. Rob.).
e) SELL. ,,Grande bande de cuir qui borde l'impériale du carrosse et empêche la pluie de pénétrer par les portières`` (Littré). Les gouttières d'un carrosse (Ac. 1798-1878).
2. [P. anal. de forme] Ce qui présente une forme demi-cylindrique, qui comporte une rainure, un sillon. Déprimé, disposé en gouttière. Pétiole creusé en gouttière (Ac. 1835-1932).
a) ANAT. Dépression, sillon formé sur la surface de certains os et permettant le passage de nerfs, de tendons, de vaisseaux. Gouttière sagittale, gouttières des malléoles (Ac. 1835-1932). Gouttière humérale (Cuvier, Anat. comp., t. 1, 1805, p. 279).Gouttières vertébrales (Flaub., Bouvard, t. 1, 1880, p. 61).Gouttière costale, dans laquelle glissent les vaisseaux intercostaux et le nerf intercostal (G. Gérard, Anat. hum.,1912, p. 112).
Rem. Employé en zool. (cf. Séguy 1967 et St-Riquier-Delp. 1975).
b) ARBORIC. ,,Déchirure dans le tronc d'un arbre, causée d'ordinaire par la gélivure et laissant écouler la sève`` (Fén. 1970).
c) CHASSE. Au plur. ,,Rainures longitudinales, plus ou moins marquées, longues et profondes, visibles à la base des bois des cerfs`` (Burn. 1970). Cf. Ac. 1798-1932.Son port de tête, sa ramure [du mâle] avaient une majesté royale. Quatorze chevillures s'étageaient sur ses perches sombres, creusées de profondes gouttières et grumelées de perlures blanches (Genevoix, Dern. harde,1938, p. 158).
d) CHIR. et cour. Appareil qui sert à immobiliser un membre fracturé ou malade, le corps tout entier. Gouttière de Bonnet, pour adultes, garnie avec matelas et coussins imperméabilisés au siège (Catal. instrum. chir. (Collin), 1935, p. 408) :
4. ... la bottine en dextrine m'a été intolérable. On l'a fendue et j'ai la jambe dans une gouttière, suivant la méthode classique. Ma fracture n'est rien, mais les désordres de l'articulation ont été fort graves. Flaub., Corresp.,1879, p. 202.
e) IMPR. ,,Encoche placée au milieu du pied d'un caractère`` (Comte-Pern. 1963; v. aussi ds Lexis 1975).
f) RELIURE. ,,Tranche latérale du livre généralement creuse``, opposée au dos qui est bombé (Bibl. 1965).
REM. 1.
Gouttereau, adj.[En parlant d'un mur latéral d'une église gothique, d'un bâtiment] . Qui supporte les gouttières et les gargouilles. Anton. mur pignon.Mur gouttereau (Noël1968).Subst. ds Rob., Nouv. Lar. ill.-Lar. Lang. fr., Lexis 1975 et sous la forme goutterot ds Chabat 1881, Noël 1968.
2.
Gouttier, -ière, adj.,vx. Qui tombe comme par une gouttière. Eaux gouttières (Nouv. Lar. ill., Littré, Guérin 1892).
3.
Gouttier, subst. masc.,hapax. Tuyau de descente des eaux du toit qui part d'un chéneau. Le gouttier de son chéneau se dégorge sur l'escalier. Les marches sont disjointes. Elle n'a jamais voulu faire reculer la gouttière (Renard, Journal,1901, p. 666).
Prononc. et Orth. : [gutjε:ʀ]. Ds Ac. dep. 1694. Ac. 1932 écrit chat de gouttières. Étymol. et Hist. 1remoitié xiies. gutiere (Psautier Oxford, éd. Fr. Michel, LXXI, 6). Dér. de goutte1*; suff. -ière*. Fréq. abs. littér. : 314. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 443, b) 549; xxes. : a) 501, b) 365. Bbg. Archit. 1972, p. 117, 212. - Quem. DDL t. 8.