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GOUTTE1, subst. fém.
A. − Très petite quantité de liquide de forme arrondie. Grosse, large, petite goutte; les gouttes jaillissent, perlent, tombent. La forme simple par excellence, en vertu même de cette loi d'attraction, est la forme sphérique; c'est celle que prend une goutte d'eau, une goutte de mercure livrée à elle-même (Flammarion, Astron. pop.,1880, p. 94).
1. [Le subst. suivi d'un adj. ou d'un compl. déterminatif désigne de l'eau] Gouttes claires, transparentes; gouttes denses, rapides, torrentielles; goutte de rosée; pleuvoir à grosses gouttes. Des gouttes de pluie faisaient sur la robe du fleuve des cercles, que le courant entraînait en dansant (Rolland, J.-Chr., Aube, 1904, p. 69).Modulation d'une goutte d'eau qui, de seconde en seconde, tombait du robinet avec un son cristallin (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 115).V. aventure ex. 33 :
1. Sur la main de Cénabre, une goutte de pluie tomba, chaude, pesante, parfumée comme une goutte de nard, et qui était l'essence même du jour évanoui. Bernanos, Joie,1929, p. 714.
a) Goutte (d'eau, de pluie). Ne pas avoir une seule goutte de pluie pendant un séjour; il n'a pas plu une seule goutte. Écrivez-moi un petit mot. La vue seule de votre chère écriture sera comme la goutte d'eau dans le désert (Flaub., Corresp.,1874, p. 167).La terre souffrait d'une terrible sécheresse, pas une goutte d'eau n'était tombée depuis six semaines (Zola, Terre,1887, p. 204).
Fam. et p. plaisant. Passer entre les gouttes. Se faufiler sous une averse. Au fig. Se sortir d'une situation difficile, se sortir de difficultés (cf. Littré, Guérin 1892). L'heure [minuit] où l'on cherche désespérément à ne pas se faire prendre, à passer entre les gouttes. Minuit, c'est une heure déroutante (J.-F. Six, Le Courage de l'espérance, Paris, Seuil, 1978, p. 33).
b) Loc. proverbiales
C'est une goutte d'eau dans la mer (cf. eau A 2 a). En partic. [En matière d'argent] . Je sais aussi (...) que pour lui qui est si riche, c'est une goutte d'eau dans la mer... et (...) je ne peux pas te dissimuler qu'(...) il ne m'en reste pas lourd de cet argent (Anouilh, Sauv.,1938, II, p. 179).
C'est la goutte (d'eau) qui fait déborder le vase. Un petit fait ajouté à d'autres déclenche une réaction violente (cf. déborder I A 2) :
2. Chaque journée tombait comme une goutte d'eau. Chaque goutte semblait prête à faire déborder le vase. Mais le vase grandissait en même temps que son contenu. C'était maintenant une jarre immense, une de ces jarres que les nègres du Tchad emploient pour enterrer leurs morts. H. Bazin, Tête contre murs,1949, p. 350.
[En parlant de pers.] ,,Se ressembler comme deux gouttes d'eau`` (Ac. 1798-1932). ,,Se ressembler parfaitement`` (Ac. 1798-1932). Ressembler à qqn comme deux gouttes d'eau. Je ne sais pas comment il peut la [sa fille] renier, elle lui ressemble comme deux gouttes d'eau (Balzac, Goriot,1835, p. 61).
Rem. Littré et certains grammairiens ont critiqué cette seconde tournure qui est de fait justifiée par une ellipse et illustrée par de nombreux ex. d'aut. (cf. Dupré 1972).
c) P. métaph. [Portant sur la transparence, le son cristallin de la goutte d'eau] et au fig. Goutte de lumière; gouttes nacrées des perles. La goutte de clarté d'une veilleuse (Zola, Assommoir,1877, p. 431).De la musique, tout m'émeut, des larges notes aux petites gouttes sonores du piano (Renard, Journal,1905, p. 1023) :
3. ... dans les marsaules du talus, la fauvette babillarde jette deux ou trois notes soudaines, irrésistibles, gouttes de joie limpide qui tintent au cœur de la journée. Genevoix, Rroû,1931, p. 144.
d) Ne voir/entendre goutte. Ne voir, n'entendre rien. Il fait bien obscur ici, je ne vois goutte, je n'y vois goutte (Ac. 1835, 1878); v. aussi goutte2, A, Proverbes).
N'y voir goutte. Ne rien voir du tout. Vieux, boiteux, n'y voyant goutte, probablement un peu sourd (Hugo, Misér., t. 1, 1862, p. 635).Mais qu'il fait sombre! On n'y voit goutte... Lève donc un peut l'abat-jour (Géraldy, Toi et moi,1913, p. 28).
Au fig. N'entendre goutte aux affaires. Ils ne comprennent goutte à ma conduite (Flaub., Corresp.,1873, p. 111).Charmes, dont il s'agit, divise ses lecteurs. On sait que les uns n'y voient goutte; qu'il n'est que trop clair pour les autres (Valéry, Variété III,1936, p. 71) :
4. Christophe n'y voyait goutte [au théâtre]; il confondait tout, prenait un personnage pour un autre, tirait son grand-père par la manche, pour lui poser des questions saugrenues, qui prouvaient qu'il n'avait rien compris. Rolland, J.-Chr., Aube, 1904, p. 73.
Rem. Dans l'anc. langue, goutte était suivi d'un partitif. Je n'ai goutte d'argent. Je n'ai pas du tout d'argent (cf. Dupré 1972). On retrouve trace de cette constr. arch. chez Fabre (Chevrier, 1867, p. 291) : Mon oncle chantait, ne se faisant goutte de mauvais sang en nulle circonstance de sa vie.
2. [Le subst. compl. de nom désigne un liquide organique] Goutte de sperme, d'urine. Elle s'était égratignée à des épines, et sur la fine peau une goutte de sang perlait (Ramuz, A. Pache,1911, p. 215).En vain, d'une langue inquiète, je cherchais, au fond de ma bouche, une introuvable goutte de salive (Duhamel, Jard. bêtes sauv.,1934, p. 47) :
5. Il marchait avec beaucoup de dignité, sans un geste inutile. Quelques gouttes de sueur perlaient sur son front, mais il ne les essuyait pas. Camus, Étranger,1942, p. 1134.
Expressions
Suer à grosses gouttes. Suer abondamment. M. Ouine (...) suait à grosses gouttes, car la chaleur lui a toujours été contraire (Bernanos, M. Ouine,1943, p. 1535).
Avoir la goutte au nez (fam.). Expr. synon. avoir le nez qui coule.Le vieux qui, au dessert, la goutte au nez, vient tendre la main (Renard, Journal,1906, p. 1065).
Goutte militaire (vieilli et pop.). Blennorragie chronique se caractérisant par une goutte au méat urinaire (cf. Littré). Son danger social, car la « goutte militaire » est l'agent ordinaire de la contamination des jeunes mariées (Hudelo dsNouv. Traité Méd. fasc. 1, 1926, p. 507).
Avoir une goutte de sang royal, de sang bleu, de sang juif. Avoir une origine noble, juive :
6. ... il n'est pas une petite fille assise aux bancs du pensionnat qui ne porte en elle une goutte de ce sang éternel et royal qui fit les grandes princesses d'autrefois. Mallarmé, Dern. mode,1874, p. 803.
Verser pour qqn sa dernière goutte de sang. Aller jusqu'au sacrifice total. Je répandrai jusqu'à la dernière goutte de mon sang pour... (Ac. 1835-1932). Tant qu'il me restera une goutte de sang dans les veines je vous défendrai (Ac. 1835-1932. Je me suis pris à l'aimer... ardemment, passionnément (...) prêt à verser pour elle ma dernière goutte de sang (Ponson du Terr., Rocambole, t. 3, 1859, p. 72).
P. hyperb. N'avoir plus une goutte de sang dans les veines, sur le visage. Être saisi de frayeur, d'émotion et en devenir très pâle. P. ext. Être sans courage. Je n'avais plus une goutte de sang sur le visage, et mes jambes tremblaient sous moi (Bosco, Mas Théot.,1945, p. 24).
3. [Le subst. désigne un liquide quelconque] Goutte d'acide, d'alcool, d'huile, de mercure, de miel, de plomb fondu, de suif. Comme dans une pinte d'eau, si vous mettez une goutte d'indigo, l'eau deviendra bleuâtre; une goutte d'encre, elle deviendra grise; si une goutte de sirop, sucrée; si de vinaigre, âcre (Karr, Sous tilleuls,1832, p. 106) :
7. Des hommes (...) soufflaient dans de longues cannes au bout desquelles ils venaient de cueillir une large goutte d'or qui s'enflait tandis qu'ils faisaient tourner la tige de métal entre les deux paumes (...), prenait la forme d'un cylindre, devenait d'un vert transparent, glauque, en refroidissant, gonflé de bulles comme une eau morte. Vialar, Pt jour,1947, p. 182.
PHYS. Point de goutte. ,,Température à laquelle une substance, passant de l'état solide à l'état liquide (...), laisse tomber une goutte de l'extrémité de l'appareil utilisé`` (Grand. 1962).
Fréq. [Désignant une boisson] Goutte de lait; exprimer quelques gouttes d'un citron; ranimer qqn avec quelques gouttes de liqueur. Elle reprenait ma mère sur un grain de sel, une goutte de vinaigre, un atome de saindoux, un soupçon de farine (Duhamel, Notaire Havre,1933, p. 181).V. aussi appréciateur ex. 2 :
8. Chacun perdait l'esprit, quand la plus âgée des bonnes sœurs, soutenant la tête de la malade, glissa entre ses lèvres la timbale de Boule de suif et lui fit avaler quelques gouttes de vin. Maupass., Contes et nouv., t. 2, Boule de suif, 1880, p. 127.
P. métaph. V. aguet ex. 20.
La dernière goutte. Boire, extraire jusqu'à la dernière goutte. Boire, extraire jusqu'au bout, totalement. Boire son café, un verre de vin jusqu'à la dernière goutte. Alors l'indienne tira de son sein le flacon (...) le porta à ses lèvres et but jusqu'à la dernière goutte (Ponson du Terr., Rocambole, t. 2, 1859, p. 436).Au fig. Il pressure avec méthode le fait « mariage » pour en extraire jusqu'à la dernière goutte ce qu'il contient de poésie vraie et fausse (Montherl., Lépreuses,1939, p. 1405).
[La dernière goutte (de la coupe, du calice) figurant le point extrême de l'amertume, de la douleur qu'on doit supporter] Il en est, en tout cas, une [douleur], qui a dû être pour lui la dernière goutte du calice à boire; l'on n'en connaît vraiment pas de plus amère (Huysmans, Oblat, t. 2, 1903, p. 59).
Faire goutte. [Le suj. désigne un sirop] Couler en formant des gouttes. (Ds Rob.).
En partic. Globule de médicament, qui se détache du bord du flacon légèrement incliné ou du compte-gouttes, et servant de dose. Compter les gouttes. On évalue la goutte à peu près au poids d'un grain (Ac.1798-1932).Lui donner vingt gouttes de laudanum dans un demi-verre d'eau (Zola, Joie de vivre,1884, p. 1087).
Au plur. Médicament actif qui s'administre par gouttes souvent diluées dans de l'eau. Mettre des gouttes dans l'œil, dans l'oreille. Gouttes d'Angleterre, gouttes d'Hoffman (Ac. 1835, 1878). Le médecin arriva et administra un calmant à la mode qu'on appelait des gouttes (Sand, Consuelo, t. 1, 1842-43, p. 173).Mon petit chéri sera bien mignon, bien raisonnable, il va se laisser mettre des gouttes dans le nez bien gentiment (Sartre, Mots,1964, p. 14).
Gouttes amères de Baumé (cf. Codex, 1908, p. 733), gouttes d'atropine (cf. Deschamps d'Avallon, Compendium pharm. prat., 1868, p. 855). Alcool de Lavande ammoniacal, ou Gouttes Anglaises Céphaliques (Code pharm.1821, p. 265).
4. Loc. adv. Goutte à goutte. Une goutte après l'autre. S'amasser, suinter, verser goutte à goutte; verser l'huile goutte à goutte dans une sauce. Au milieu s'élevoit un rocher d'où tomboit goutte à goutte une eau noirâtre, et le bruit foible et sourd des gouttes qui tomboient, étoit le seul bruit qu'on entendît (Lamennais, Paroles croyant,1834, p. 142) :
9. L'eau coulait goutte à goutte d'un chéneau invisible avec une plainte étrange, une sorte de tintement cristallin, pareil à l'appel du crapaud. C'était le seul bruit qui troublât le silence... Bernanos, Crime,1935, p. 804.
P. métaph. et au fig. Petit à petit :
10. En l'homme le savoir est nécessairement gradué, le pouvoir nécessairement rationné : l'homme rampe mètre par mètre, apprend goutte à goutte, acquiert par petites doses. Jankél., Je-ne-sais-quoi,1957, p. 247.
Emploi subst. Au collège d'Harcourt, il n'avait certes pas perdu son temps, mais il n'avait pas pu se faire à l'émiettement des matières, au goutte-à-goutte des leçons, à la pesante lenteur des maîtres (Bremond, Hist. sent. relig., t. 3, 1921, p. 306).
B. − P. ext.
1. Petite quantité de liquide, notamment de boisson. Ne jamais boire une goutte de vin. Il retourna chez lui, grognant : quand j'aurai bu une goutte de café noir et grignoté une croûte de pain, peut-être arriverai-je à me ressaisir (Huysmans, Oblat, t. 2, 1903, p. 38).Eh bien oui, dit Anne-Marie, nous boirions bien une goutte de lait chaud (Pourrat, Gaspard,1931, p. 178).
Goutte de lait. Organisme créé au xixesiècle dans le but de surveiller régulièrement les nourrissons et de leur assurer une distribution de lait; lieu où se déroulent les consultations. Mes enfants, votre père est à sa Goutte de lait, pour la consultation (Duhamel, Nuit St-Jean,1935, p. 66).
Pop. Donner la goutte. Donner une tétée, un biberon (cf. Rigaud, Dict. jargon paris., 1878, p. 179).
2. En partic. Petite quantité de boisson alcoolisée. Et ses yeux allumés encor d'un brin de fièvre Par la goutte de rhum bue en trinquant gaîment Avec moi, présage gentil d'un choc bien plus charmant (Verlaine, Œuvres compl., t. 2, Odes en son honn., 1893, p. 31).Absol. Petit verre d'eau-de-vie, de liqueur. Offrir, payer la goutte :
11. Plantée devant l'Assommoir, Gervaise songeait. Si elle avait eu deux sous, elle serait entrée boire la goutte. Peut-être qu'une goutte lui aurait coupé la faim. Ah! elle en avait bu des gouttes! Ça lui semblait bien bon tout de même. Zola, Assommoir,1877, p. 769.
Arg., vieilli. Boire la goutte. Se noyer. Au fig. ,,Subir une perte d'argent`` (Riv.-Car. 1969). Il avait bu la goutte avec le Panama (Bruant1901, p. 355).Arg. des comédiens. Boire la goutte. Être sifflé. Payer la goutte. ,,Siffler`` (Esn. 1966). V. aussi Richepin, Miseloque, 1893, p. 86.
3. VINIFICATION et FABRICATION DU CIDRE. ,,Première goutte, mère goutte, vin de goutte`` (Littré). ,,Le vin, le cidre qui coule de la cuve ou du pressoir sans qu'on ait pressuré le raisin, les pommes`` (Littré). C'était sa mère-goutte, le plus capiteux de sa récolte, boisson détestable, mais que le Berrichon préfère à tous les vins du monde (Sand, Meunier d'Angib.,1845, p. 350).
Rem. Une var. goutte-mère chez Huysmans dans un emploi métaph. : La luxure est la goutte-mère du démonisme (Là-bas, 1891, p. 149).
C. − P. anal.
1. Ce qui ressemble à une goutte, tache, petit objet. [Le bourreau] − Tu auras soin, Bechlie, d'enlever les gouttes de rouille qui ont délustré ma hache (Hugo, Han d'Isl.,1823, p. 454).
2. Spécialement
a) ARCHIT. ,,Motifs d'ornementation en forme de tronc de cône qui se trouvent dans l'ordre dorique à la base des triglyphes et à la partie inférieure des mutules`` (Lavedan 1964). Les gouttes de la corniche (Ac. 1835-1932); v. aussi Ch. Blanc, Gramm. arts dessin, 1876, p. 156).
b) FOND. ,,Petite partie tirée d'une fonte d'or ou d'argent qu'on remet à l'essayeur pour avoir le rapport du titre`` (Ac. 1835-1932); cf. Chesn. 1857).
c) JOAILL. Goutte d'eau. ,,Variété de topaze`` (Littré). Pierre précieuse ou semi-précieuse transparente taillée en forme de goutte et sertie sur une fine monture. Un diamant que les dames riches ne peuvent garder à l'oreille, c'est la goutte d'eau (Renard, Journal,1905, p. 956).Les pendants : style goutte d'eau. Montés sur métal coloris doré. Pour oreilles percées (Catal. La Redoute, automne-hiver 1979-80, p. 205).
d) MÉTALL. Gouttes froides. ,,Défaut de fonderie caractérisé par la présence, généralement près de la surface des moulages, de petites sphères métalliques de même composition que le métal de base, encastrées dans le métal`` (Bader-Th. 1962).
e) MÉCAN. Rivet en goutte de suif. ,,Suivant la forme de sa tête, le rivet est dit à tête en goutte de suif, à tête sphérique, à tête fraisée`` (Gorgeu, Machines-outils, 1928, p. 51).
f) MÉTÉOR. Goutte froide. ,,Masse d'air froid éloignée de son origine entourée de masses plus chaudes`` (George 1970, s.v. pression).
g) PAPET. Défaut du papier provenant de gouttes d'eau tombées sur la feuille encore en pâte; ce qui en a diminué l'épaisseur (Maire, Manuel biblioth.,1896, p. 341).
REM. 1.
Gougoutte, subst. fém.,synon. pop. (supra B 1).Quand Margot dégrafait son corsage Pour donner la gougoutte à son chat (G. Brassens, Poèmes et chansons, Brave Margot, Paris, Éd. Mus. 57, 1952).
2.
Goutiou, subst. masc.,région. Petite fontaine. Claude, au « goutiou » se lava les mains et le visage (Mauriac, Chair et sang,1920, p. 200).
3.
Goutté, -ée, adj.,hérald. Chargé de gouttes figurées (cf. Littré, Guérin 1892, Lar. 19eSuppl., Lar. 20e). Goutte d'argent, d'azur, d'or (J. Woodward, G. Burnett, A treatise on heraldry, Rutland, Tuttle, 1969, p. 114).
Prononc. et Orth. : [gut]. Ds Ac. 1694-1932. Homon. formes du verbe goûter. Étymol. et Hist. 1. Fin xes. gute « petite quantité de liquide qui prend une forme sphérique » (Passion, éd. d'A. S. Avalle, 128); 2. a) ca 1160 ne [veoir] gote « ne rien [voir] » (Enéas, 195 ds T.-L.), tour gén. employé avec les verbes veoir et oïr; b) fin xiies. d'abord utilisé dans des phrases négatives goute de + subst. « petite quantité de » (Prise Orange, éd. C. Régnier, 463); ca 1200 emploi adv. (Escoufle, 1183 ds T.-L.); 3. ca 1393 mère goute « vin qui coule de la cuve avant toute pression » (Ménagier II, 260, ibid.); 4. p. anal. 1568 archit. goutte (P. Delorme, Architecture, p. 149); 5. 1700 méd. goutte d'Angleterre (J. P. de Tournefort, in Mémoires de l'Académie royale des Sciences, Paris, 73 ds R. Ling. rom. t. 36, p. 228); 6. 1795 goutte « eau de vie » (Fauche-Borel ds ses Mémoires, Paris, 1825, t. 1, p. 303 ds R. Philol. fr. t. 24, p. 110). Du lat. gutta « goutte d'un liquide », « petite partie de » et terme d'architecture. Bbg. Le Pelley (R.). Le Vocab. de l'eau-de-vie. In : Colloque sur le Fr. parlé ds les Villages de Vignerons. Paris, 1977, pp. 89-96. - Yvon (H.). Les Expr. négatives ds la Queste del St Graal. Romania. 1959, t. 80, pp. 74-75; p. 77.