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GOGUETTE, subst. fém.
A. − Vieilli et fam.
1. Propos joyeux, plaisanterie. Conter goguettes (Ac. 1835, 1878). Enfant gâté du dessert, on lui passait ses crudités, ses goguettes de langage, mille familiarités sans conséquence (Sainte-Beuve, Portraits contemp., t. 1, 1846-69, p. 117).
Loc. vieillie, p. antiphrase. Chanter goguette(s) à qqn. « Lui dire des injures, des choses offensantes, fâcheuses » (Ac. 1835, 1878). Ils passèrent chanter goguette aux patriotes qu'ils connaissaient dans leurs paroisses (E. Pérochon, Au cri du chouan, Paris, Plon, 1976, [1933], p. 47).
2. Synon. de beuverie, bringue (pop.), noce.Les négociants de Saint-Malo étaient si riches que, dans leurs jours de goguettes, ils fricassaient des piastres, et les jetaient toutes bouillantes au peuple par les fenêtres (Chateaubr., Mém., t. 1, 1848, p. 204).V. attifement ex. 3.
Loc. verb. ou adj., usuel. (Être) en goguette(s). (Être) de bonne humeur, sous l'effet du vin et de la bonne chère; (être) en partie fine :
... il ignore (...) dans quelles circonstances on met un chapeau haute forme. Avec le sien, au milieu de toutes ces filles en cheveux, il a l'air d'un petit notaire de province en goguette. Proust, Guermantes 2,1921, p. 501.
B. − Société chantante, à Paris, au xixesiècle, se produisant dans un cabaret; p. méton., le cabaret lui-même. La circulaire de M. le Préfet de police concernant les réunions chantantes appelées goguettes (Béranger, Chans., t. 2, 1829, p. 210).La jeunesse a oublié Musset et ne croit plus à la folle orgie. On ignore Pierre Dupont. Béranger n'est plus chanté, même aux goguettes (A. Daudet, Crit. dram.,1897, p. 229).
Prononc. et Orth. : [gɔgεt]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1462 faire goghettes « se régaler » (Cent Nouvelles Nouvelles, éd. Franklin P. Sweetser, XCIII, 76, p. 528 : ung bon poussin et une belle pièce de mouton, dont nous ferons goghettes); 1549 [être] en [ses] goguettes (Est.); 1704 être en goguette (Trév.); 1829 « société chantante » (Vidocq, Mém., t. 3, p. 356). Dér. de l'a. fr. gogue « plaisanterie, raillerie » (xives., Isopet I, éd. J. Bastin, t. 2, XXIII, vers 240) vraisemblablement issu d'un rad. onomatopéique gog qui exprimerait la joie et qui serait à rapprocher, pour la partie vocalique, de kok (cf. coq) et, pour la partie consonantique, de gag (cf. gaga); suff. -ette*. Fréq. abs. littér. : 59. Bbg. Quem. DDL t. 1.