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GOGUENOT, subst. masc.
A. − Région. (Normandie). Pot à cidre. (Ds DG, Rob. et Lar. Lang. fr.).
B. − Arg. Pot de chambre; p. ext., le plus souvent au plur., lieux d'aisances. Synon. toilettes, chiottes (vulg.).Ne valait-il pas mieux y vider [à la caserne] les goguenots que de se battre aux Halles pour des poireaux et des feuilles de choux? (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 445) :
... le plongeur (...) son chic à récurer l'évier, son habileté sans égale à savoir débourrer le matin, de son seul manche à balai verticalement abaissé comme une perpendiculaire sur l'hypoténuse d'un triangle rectangle, la gueule encombrée du goguenot. Courteline, Boubouroche, Gourde, 1894, II, p. 253.
P. métaph. Le (...) spiritisme (...) n'est (...) que la latrine du surnaturel, que le goguenot de l'au-delà (Huysmans, En route, t. 2, 1895, p. 175).
Au fig. Lieu malpropre, peu attirant. Est-ce qu'on peut recevoir quelqu'un ici? On ne demande pas la Chambre des pairs, mais, tout de même, on se plairait ailleurs que dans un pareil goguenot (Bloy, Femme pauvre,1897, p. 28).
REM.
Gogs, gogues, subst. masc. plur.,arg. Lieux d'aisances. Où c'est q'c'est qu'on va pouvoir briffer? − Dans les gogues!!! hurla le brigadier (Courteline, Train 8 h 47,1888, 1repart., 6, p. 74).Il nous criait un bon coup à travers la porte : « Esquintez surtout pas mes gogs! J'ai vu la cuvette! Elle était intacte! » (Céline, Mort à crédit,1936, p. 558).
Prononc. et Orth. : [gɔgno]. Var. goguenau (cf. Verlaine, Corresp., t. 1, 1872, p. 42). Étymol. et Hist. 1805 « quart, gobelet pour boire » (ds Esn.); 1831 « pot de chambre » gogueneau (Raspail, Lettre du 9. 7. 1831 ds ses Lettres sur les prisons (1839), I, 359 d'apr. Fr. mod. t. 16, pp. 296-297); 1861 plur. « lieux d'aisances » goguenots (écol. ds Esn.). Orig. incertaine. Dér. burlesque du rad. de goguenard* sous l'infl., peut-être, du dialectal godeneau « vase à boire » (cf. godenot et FEW t. 16, p. 341a) qui, sémantiquement satisfaisant, paraît trop peu attesté pour fournir un point de départ assuré. On trouve également la forme gogue comme apocope de goguenot au sens de « vase de nuit » et (au plur.) « lieux d'aisances » (1903 ds Esn.).