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GLAND, subst. masc.
A. − Fruit du chêne contenant une grosse graine farineuse, enveloppée à sa base dans une cupule à fines aspérités. Cochons qui se nourrissent de glands. Des glands de chêne garnis de leurs capsules (Crèvecœur, Voyage, t. 2, 1801, p. 246) :
1. Quant aux fruits qui viennent au sommet des grands arbres, ils sont, pour l'ordinaire, revêtus de coques dures et d'enveloppes molles ou élastiques, dont l'épaisseur est proportionnée à leur volume. Ainsi (...) le gland est à demi enchâssé dans un chaton, qui le préserve de toute meurtrissure parmi les rameaux d'un arbre qui s'élève dans la région des tempêtes. Bern. de St-P., Harm. nat.,1814, p. 95.
Rem. Le gland est pris qqf. comme symbole de la nourriture des premiers hommes (emploi vieilli). Les dons de Cérès, que Triptolème fit connoître au pieux Arcas, remplacent le gland dont se nourrissoient jadis les Pélasges, premiers habitants de l'Arcadie (Chateaubr., Martyrs, t. 1, 1810, p. 153).
Loc. proverbiale. ,,Ne nous remets pas au gland quand nous avons du blé.`` (Nouv. Lar. ill.) ,,Il ne faut pas faire au peuple une position pire que celle dont il jouit`` (Nouv. Lar. ill.). Quoi, même après le blé vous retournez aux glands! (Chénier, Bucoliques,1794, p. 246).
Gland doux. Gland comestible de certaines espèces de chênes. Les pauvres gens croyaient se faire du bien en buvant du café de glands doux (Barrès, Cahiers, t. 5, 1907, p. 290).Il a faim : il n'a plus dans un pli de son manteau crevé, qu'une poignée de ces glands doux dont il faisait, pareil aux pourceaux qu'il gardait, sa nourriture (Gide, Retour enf. prod.,1907, p. 476).
BLAS. Gland de chêne. Gland figuré sur l'écu, la tige vers le haut (cf. Grandm. 1852). Gland versé. Gland dont la tige est tournée vers le bas de l'écu (cf. Grandm. 1852).
P. anal., rare. Fruit qui ressemble à celui du chêne (fruit du châtaignier, du hêtre...). Un magnifique double pavot rouge accompagné de ses glands prêts à s'ouvrir (Balzac, Lys,1836, p. 121).
B. − [P. anal. de forme]
1. ANAT. Extrémité de la verge et du clitoris. Couronne, inflammation du gland. Quelques-uns [de ces peuples] se font une espèce d'infibulation, en retirant le prépuce en avant du gland de la verge, et en l'y fixant par le moyen d'une ligature (Voy. La Pérouse,t. 4, 1797, p. 14).La membrane du gland de la verge ou du clitoris (Cuvier, Anat. comp., t. 5, 1805, p. 122).
P. méton., pop. ,,Sexe de l'homme`` (Le Breton Argot 1975) :
2. Latex sortit son sexe de sa braguette : − Regarde! dit-il, et tire ton chapeau : j'en ai fait six avec. − Six quoi? − Six lards. Et des beaux, t'sais, qui pesaient à chaque coup dans les vingt livres; je sais pas qui va les nourrir à présent. Mais vous nous en ferez d'autres, dit-il, tendrement penché sur son gland. Sartre, Mort ds âme,1949, p. 108.
2. ARCHIT. ,,Sculpture ornementale ayant la forme du gland`` (Noël 1968 et Vogüé-Neufville 1971).
3. TECHNOL. Ornement de bois, de métal ou de passementerie ayant la forme d'un gland et souvent terminé par des galons pendants ou des freluches. Glands de coussins, de rideaux; gland de casquette, de sonnette; glands de perles. Les colliers de maroquin rouge, qui tombent en frange sur le poitrail, sont ornés également de glands d'argent et d'or et de touffes de perles (Lamart., Voy. Orient, t. 2, 1835, p. 226).Des cordons terminés par des glands à franges (Giraudoux, Bella,1926, p. 141).
Glands du poêle. Glands qui terminent les cordons accrochés aux coins du corbillard. Le maître de cérémonie entrait avec la liste des personnes qui devaient porter un gland (Mauriac, Nœud vip.,1932, p. 244) :
3. − Maintenant, il nous survient une grande difficulté, dit le maître des cérémonies. Nous avons les quatre glands du poêle à garnir... S'il n'y a personne, qui les tiendra?... Voici dix heures et demie, dit-il en consultant sa montre, on nous attend à l'église. Balzac, Cous. Pons,1847, p. 291.
C. − Au fig., vulg. Sot, imbécile. Excepté deux facteurs qui bouffent du saucisson dans un coin et un vieux gland qui sirote un Vittel, c'est l'heure creuse (San-Antonio, C'est mort et ça n'sait pas,p. 115 ds Cellard-Rey 1980).
REM. 1.
Glandé, adj. masc.,blas. Chêne glandé. ,,Chêne représenté sur l'eau chargé de glands d'un émail différent de celui de l'arbre`` (Ac.).
2.
Glandifère, adj.Qui porte des glands. La kagura sacrée sur son estrade, le visage encadré de la coiffe blanche, tenant dévotieusement entre ses mains la touffe d'or, le rameau glandifère (Claudel, Connaiss. Est,1907, p. 82).
3.
Glandivore, adj.Qui se nourrit de glands. Le cochon est glandivore (Lar. 19e). Emploi subst., au fig., rare. Les vieux glandivores s'étaient ventrouillés dans le purin de cette éloquence et avaient voté, haut la patte, la loi (Huysmans, Oblat, t. 2, 1903, p. 87).
Prononc. et Orth. : [glɑ ̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Av. 1105 judéo-fr. glant (Gl. de Raschi, 548, p. 76 ds T.-L.); ca 1165 la glant ici, valeur coll. (G. d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 430); 2. 1538 anat. (J. Canappe, 14eLivre de la Méthode thérapeutique de Galien ds Fr. mod. t. 18, p. 271); 3. arg. 1901 (d'apr. Esn.). Du lat. glans, glandis, fém. « gland de chêne » et p. anal. terme d'anatomie. Fréq. abs. littér. : 390. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 956, b) 666; xxes. : a) 367, b) 263. Bbg. Gohin1903, p. 286 (s.v. glandivore). - Quem. DDL t. 2; t. 5 (s.v. glandifère).