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GENIÈVRE, subst. masc.
Genévrier commun. Bois, baie, grain de genièvre. Des genièvres aux aiguilles bleuâtres et aux grains fripés, d'un indigo noir (Huysmans, Oblat, t. 1, 1903, p. 273).Après la pluie, ces rocailles poreuses, où s'accrochent des plantes courtes, élèvent dans l'air matinal, tout frais de la nuit, une puissante odeur de lavande, de thym et de genièvre (Bosco, Mas Théot.,1945, p. 330).
P. méton.
Bois du genévrier. Il fumait une pipette de genièvre (Gide, Caves,1914, p. 822).Le chevalier : Voilà ce que j'appelle du jambon! Auguste : Il est fumé au genièvre (Giraudoux, Ondine,1939, I, 6, p. 44).
Fruit du genévrier utilisé comme aromate. Eau-de-vie de genièvre, extrait de genièvre (Ac.). Les fruits [du genévrier] ou genièvre, improprement nommés baies, sont de petits cônes formés de trois écailles soudées, contenant un suc pulpeux sucré et des semences osseuses (Dorvault, L'Officine, Paris, Labé, 1850, p. 306).
Eau-de-vie obtenue par distillation de moûts fermentés de grains (de céréales) contenant des baies de genévrier. Synon. gin, schiedam.La jeunesse des fosses, buvant plus de genièvre que de bière (Zola, Germinal,1885, p. 1264) :
ambros. − (...) Je connais l'ivresse du vin, Du gin et de la bière blonde. D'abord, je n'ai que du mépris Pour le genièvre d'Angleterre (...). Coppée, Théâtre, t. 4, Ambros, 1886, p. 100.
Prononc. et Orth. : [ʒ ənjε:vʀ ̥]. [ə] entre parenthèses ds Warn. 1968. Ds Ac. 1694-1932. Cf. genévrier. Étymol. et Hist. 1. Fin xies. judéo-fr. jenevre « genévrier » (Raschi Darm. ds DEAF, s.v. geneivre, 471, 11); ca 1165 geneivre (B. de Ste-Maure, Troie, 3871 ds T.-L.); 1377 genievre (Gace de La Buigne, 8673, ibid.); 2. « baie de genièvre » [fin xies. judéo-fr. (Raschi Blondh. I, 603a ds DEAF, loc. cit. 471, 36, v. son commentaire)] ca 1256 genoivre (A. de Sienne, Rég. du corps, 157, 14 et 15 ds T.-L.). Du lat. class. juniperus « genévrier » devenu *jeniperus (cf. b. lat. ziniperus, lat. des gl. giniperus CGL 535, 21, geniperus, id. 607, 9 ds TLL s.v., 662, 44-46). DEAF 470, reprenant l'hyp. de J. Brüch ds Z. fr. Spr. Lit. t. 54, p. 341 sqq. (v. aussi Fouché, p. 426), explique le changement de ju- en je- par palatalisation, sous l'infl. de j-, de la voyelle atone, puis dissimilation par rapport à -i- accentué. La forme genièvre pourrait s'expliquer p. anal. entre genévrier/genièvre et des groupes tels que lévrier/lièvre, FEW t. 5, p. 76a; v. aussi Fouché, p. 281. Fréq. abs. littér. : 119. Bbg. Brüch (J.). Frz. genièvre. Z. fr. Spr. Lit. 1930/31, t. 54, pp. 340-341. - Migl. 1968 [1927], p. 298. - Quem. DDL t. 6.