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* Dans l'article "GAZER2,, verbe"
GAZER2, verbe
I. − Emploi trans.
A. − TEXT. ,,Soumettre à l'action de la flamme du gaz ou de l'alcool des fils dont on veut enlever le duvet`` (Ac. 1932). Synon. flamber.
Emploi adj. du part. passé. Certains articles gazés demandent un flambage pour être duités; d'autres, très contexturés, ne donnent rien à la table lumineuse (Thiébaut, Fabric. tissus,1961, p. 62).
P. anal., arg. Fumer (une cigarette). Gazer une sèche (Esn.Poilu1919, p. 269).
B. − Intoxiquer (quelqu'un) avec des gaz de combat. Officier de réserve, dit Philippe. Mais il est mort en 27 des suites de la guerre : il avait été gazé, un mois avant l'armistice (Sartre, Mort ds âme,1949, p. 128).
Emploi adj. du part. passé. Tandis que les soldats gazés, gangrenés, sanglants, étaient enfournés dans les ambulances, d'autres convois, des trains de munitions amenaient (...) des canons à tir rapide (Morand, Londres,1933, p. 316).Nous sommes ceux de l'autre guerre Le fer n'a pas trouvé le chemin de nos cœurs Et nous portons des cicatrices de vainqueurs Dans nos poumons gazés des bruits de remorqueurs Vieux rafiots qui naviguèrent (Aragon, Crève-cœur,1941, p. 22).
Emploi subst. Personne intoxiquée par des gaz de combat. D'ailleurs je suis un gazé, reprit-il fièrement, j'ai une pension. Si je bibelote, c'est pour m'occuper, voilà tout (Bernanos, Crime,1935, p. 861).
C. − Emploi pronom., arg. et pop. ,,S'enivrer, se griser`` (Nouguier, Notes manuscr. Dict. Delesalle, 1900, p. 135).
Part. passé en emploi subst. masc. Ivrogne, drogué. Ils me regardaient alors, Madelon et lui, comme s'ils s'étaient trouvés devant un intoxiqué, un gazé, un baveux, et que ça vaille même plus la peine qu'on me réponde (Céline, Voyage,1932, p. 593).
II. − Emploi intrans., fam. [Le suj. désigne un véhicule à moteur] Marcher à pleins gaz, aller à toute vitesse. Synon. filer, foncer, carburer (fam.).Et quand l'engin [l'auto] gazait et était lancé, au lieu d'en profiter pour filer en ligne droite, le père François, qui avait ses habitudes sur cette route (...) s'arrêtait à la porte de toutes les auberges (Cendrars, Homme foudr.,1945, p. 189).
P. métaph. On a un drôle d'engin dans la cervelle, une usine à fabriquer le bonheur ou le cafard, selon qu'elle gaze ou qu'elle grippe (Arnoux, Paris,1939, p. 159).
P. ext. Ça gaze. Ça va, ça marche, ça suit son cours. Jimmy. − Alors, ça gaze les affaires, à ce qu'il paraît? Lili. − Ça commence... deux cent mille francs de commandes le mois passé (Bourdet, Sexe faible,1931, I, p. 256).La musique cessa. Ils regagnèrent leur table. − Alors, demanda Stahl. Ça gaze? − Merci, dit Jacques (Queneau, Loin Rueil,1944, p. 194) :
Il se tenait pour un dur, et serrait les dents − sans que changeât l'expression joviale de sa trogne éclatante malgré les blessures, pendant que Gardet le tirait de la carlingue avec lenteur. − Attendez, les copains! cria Pol affairé, les yeux en boule. Je vais chercher une civière. Sinon, ça ne gazera pas, on va l'esquinter. Malraux, Espoir,1937, p. 479.
REM. 1.
Gazage, subst. masc.Action de passer un fil à la flamme d'un gaz. Synon. flambage. (Dict. xixeet xxes.).
2.
Gazouiller, verbe intrans.,synon. de supra B dans l'expr. ça gazouille.Ça marche, en parlant d'un véhicule, d'une affaire qui tourne bien ou quelquefois dans l'argot militaire en parlant d'un bombardement intense (cf. Esn. Poilu 1919, p. 266). Donnant, donnant (...). T'vois, ça gazouille, et c'était ren, au fond, d'arranger cette affaire (M. Stéphane, Ceux du trimard,1928, p. 48).La plupart des dict. enregistrent également l'emploi de ça gazouille « ça pue », fait par Zola, et qu'on ne rencontre dans aucun autre cont. :Dans l'air chaud, une puanteur fade montait de tout ce linge sale remué. − Oh! là là, ça gazouille! dit Clémence, en se bouchant le nez (Zola, Assommoir,1877, p. 505).
Prononc. et Orth. : [gɑze], (il) gaze [gɑ:z]. Mais [a] ds Lar. Lang. fr. comme pour gaz. Le verbe est admis ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. 1. 1829 terme de manufacture (Boiste); 2. 1915 « aller vite en parlant d'une machine à moteur à explosion » (Marcel, Journ., 21, 6, 15 ds Esn. Poilu 1919) d'où 1916 « aller bien » (déc. 16, ibid.); 3. 1918 gazé « intoxiqué par un gaz de combat » (13etir. alg., août 18, ibid.). Dér. de gaz*; dés. -er.
STAT. − Gazer1 et 2. Fréq. abs. littér. : 60.
BBG.Sain. Sources t. 2 1972 [1925], p. 146; t. 3 1972 [1930], p. 65.