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GAUFRE, subst. fém.
A. − Gâteau de miel alvéolé, confectionné par les abeilles. Quel autre (que Dieu) a pu (...) dresser les abeilles à (...) construire géométriquement leur gaufre élégante (Pommier, Athéisme,1857, p. 144).
Expr. Quadrillé comme des gaufres. Des sandales avec des semelles de caoutchouc quadrillé comme des gaufres (Giono, Eau vive,1943, p. 136).
B. − [P. anal. d'aspect] Gâteau mince et léger que l'on cuit dans un moule et qui porte sur chaque face des dessins en creux et en relief ressemblant aux alvéoles des gâteaux de miel. Gaufre de sarrasin; l'odeur des gaufres chaudes :
Avec une louche, on verse de haut la pâte dans le gaufrier chauffé et graissé; le miracle du feu s'accomplit et la gaufre se détache brûlante... pour qui la première? Menon, Lecotte, Vill. de Fr., t. 2, 1954, p. 86.
C. − Arg. et pop.
1. Gamelle; nourriture. Dans la vallée de Chevreuse, la gaufre était bonne et les piaules bien chauffées; c'est pourquoi la gosse et moi on y allait tous les samedis (Le Breton1960).
Prendre, ramasser une gaufre. Recevoir un coup, faire une chute. La troupe des « petits péteux » avides de sauter la triple barrière le cul en l'air, tout fiers de ramasser une gaufre au trou-du-loup sans perdre leur monocle (Morand, Extrav.,1936, p. 30).Cf. ramasser une gamelle, s.v. gamelle C.
2. Casquette. Si vous engagez [pour le bal musette d'un film] des figurants de métier, ils vous arrivent avec des foulards rouges, des gaufres cassées comme les macs du théâtre de Belleville en 1904 (Trignol, Pantruche,1946, p. 131).
3. Se sucrer la gaufre. Se maquiller; se poudrer la figure (Sandry-Carr. 1963, Riv.-Car. 1969, Car. Argot 1977).
4. Moule à gaufre(s) et p. ell. du 1erterme gaufre. Appellation péj. pour celui qui a le visage marqué par la petite vérole. P. ext. Imbécile, nigaud. Comme disait cette gaufre de Juvénal qui faisait si bien le vers (Toulet, Corresp. avec un ami,1920, p. 151).Voir Bauche 1928, p. 225 s.v. gaufre, p. 234 s.v. moule.
Rem. 1. Quelques dict. gén. du xixes., dont Ac. 1835, enregistrent l'expr. fam. être la gaufre dans une affaire « être la dupe, être pris entre deux personnes ou parties adverses ». 2. On relève ds la docum. le sens de gaufre en technol. « relief, façon donnée à une matière (étoffe, cuir d'une reliure) par impression de dessins au fer chaud ». Cf. gaufrage, gaufrer B, gaufré II A.
Prononc. et Orth. : [go:fʀ ̥]. Ds Ac. dep. 1694; de 1694 à 1740 avec 2 f. Étymol. et Hist. 1. Ca 1185 walfre « sorte de pâtisserie cuite entre deux plaques divisées en cellules qui lui impriment un dessin en relief » (Hue de Rotelande, Protheselaus, 4816 ds T.-L.); 2. 1559 gaufres de cire « rayon de miel » (Ronsard, Hymne de Charles Cardinal de Lorraine, 185 ds Œuvres, éd. P. Laumonier, t. 9, p. 39); 3. 1690 « disposition présentant des dessins variés, empreinte à l'aide de fers sur une étoffe, du papier, etc. » (Fur.). 4. a) 1886 prendre une gaufre (Lévy-Delmare, Prenez garde aux voleurs ds E. Chautard, La Vie étrange de l'argot, p. 358-359); b) 1920 « imbécile » (Toulet, loc. cit.). On suppose, en raison de l'ancienneté du mot en rom., un étymon a. b. frq. *wafla plutôt qu'un empr. au m. néerl. wafele qui n'est attesté qu'à la fin du xiiies. Il est difficile de déterminer le sens qu'avait le mot en frq. L'existence des sens de « gâteau » et de « rayon de miel » en rom. et dans les langues germaniques (cf. m. néerl. wafele « gaufre » et dial. « rayon de miel » auquel correspond le b. all. wâfel, wafe « gaufre » et qui est apparenté à l'all. Wabe « rayon de miel », lui-même issu de l'a. h. all. waba, wabo « gâteau de miel »), semblerait cependant indiquer que le frq. *wafla ait également connu ces deux sens. Le fr. gaufre s'explique phonétiquement par une anticipation du -l- de la forme germ., suivie d'une dissimilation des deux -l-. Au sens 3 gaufre est un déverbal de gaufrer*. Cf. DEAF, s.v. gaufre, col. 401-403. Fréq. abs. littér. : 33. Bbg. Chautard (É.). La Vie étrange de l'arg. Paris, 1931, p. 358. - Lefèvre (J.). Loc. fr. et gastr. Vie Lang. 1974, p. 293. - Thomas (A.). Nouv. Essais 1904, p. 69-77.