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GARANTIR, verbe trans.
A. − [Correspond à garant A 1] Garantir qqc. à qqn. Se porter garant de quelqu'un ou de quelque chose auprès d'un tiers.
1. S'engager à réaliser ou à faire réaliser quelque chose. Nous allons, dirent les Allemands, reconnaître notre dette de guerre envers vous. Donnez-nous votre accord sur le chiffre, et nous vous garantirons le paiement (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 144) :
1. Francis entrait en ce moment. − Commandant, dit-il, mademoiselle Bellah est tout à fait remise depuis que je lui ai affirmé que le docteur garantissait votre guérison. − Je ne garantis rien, interrompit brusquement le vieux chirurgien. Feuillet, Bellah,1850, p. 341.
2. Répondre de la qualité, de l'authenticité de quelque chose, pendant un temps plus ou moins long. Garantir une montre, un autographe. Il [le baron] oublia tout devant cette sublime créature (...) − Et, lui dit Josépha dans l'oreille, c'est garanti neuf, c'est honnête! (Balzac, Cous. Bette,1846, p. 325).La notion de mécanismes, de formes, est l'or qui garantit la monnaie de papier des concepts scientifiques (Ruyer, Esq. philos. struct.,1930, p. 234).L'autorité de Comte ou de Le Play ne saurait garantir l'exactitude de cette comparaison (Thibaudet, Réflex. litt.,1936, p. 125) :
2. ... notre menu, comme ces quatre-feuilles qu'on sculptait au xiiiesiècle au portail des cathédrales, reflétait un peu le rythme des saisons et des épisodes de la vie − : une barbue parce que la marchande lui en avait garanti la fraîcheur, une dinde parce qu'elle en avait vu une belle au marché de Roussainville-le-Pin... Proust, Swann,1913, p. 71.
3. Répondre du respect de quelque chose de convenu. Les lois garantissent la liberté individuelle et civile (Condorcet, Esq. tabl. hist.,1794, p. 147).Elles ont garanti la créance à l'usurier (Chateaubr., Essai Révol., t. 1, 1797, p. 58).J'ai essuyé mes mains à mon mouchoir. La paix était assurée, l'avenir garanti, le proche et le lointain, ça ne faisait qu'un (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 205) :
3. La charte garantit aux citoyens l'égalité devant la loi, la liberté individuelle, la liberté de la presse, l'abolition de la confiscation, l'instruction primaire et supérieure gratuites, et la liberté religieuse. About, Grèce,1854, p. 214.
P. ext. Affirmer avec force. Elle se soigne complètement elle-même... Et je te garantis qu'elle boite... Je sais pas comment qu'elle s'arrange (Céline, Mort à crédit,1936, p. 687).
Rem. Les deux constr. coexistent : garantir un événement, garantir qu'un événement se produise.
B. − Protéger contre, mettre à l'abri de quelque chose. Garantir une personne ou un bien contre (un risque).
1. D'une manière institutionnelle, au moyen de décrets ou de lois. Garantir l'héritage. L'Angleterre, digérant ses conquêtes, ne pense qu'aux intérêts de son commerce et à garantir contre les concurrences sa suprématie maritime (Bainville, Hist. Fr., t. 2, 1924, p. 5).J'étais garantie contre tous les accidents (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 311) :
4. C'est ainsi que le vendeur ne peut manquer à l'obligation de garantir l'acheteur contre toute éviction qui résulte d'un fait qui lui est personnel. Durkheim, Divis. trav.,1893, p. 189.
2. Cour. Préserver. Garantir les arbres de la foudre. Garantir les végétaux (Bern. de St-P., Harm. nat.,1814, p. 205) :
5. ... bien que Corinne n'eût rien sur la tête qui pût la garantir de l'ardeur du jour, elle se mit à marcher au hasard dans la rue. Staël, Corinne, t. 3, 1807, p. 3.
Emploi pronom.
a) Se protéger (de). Pour se garantir de la conscription, Théodore avait épousé une vieille femme très riche (Flaub., Cœur simple,1877, p. 7) :
6. Je me baignai en pantalon de coton bleu à l'entrée de cette grotte, ayant sur la tête un large chapeau de paille de riz pour me garantir du soleil. Chateaubr., Mém., t. 1, 1848, p. 333.
b) Se donner ou prendre des assurances. Se garantir mutuelle protection. Lorsque notre sol fut conquis, les Francs, qui se le partagèrent, inventèrent le privilège féodal pour se garantir leurs possessions particulières (Balzac, Méd. camp.,1833, p. 153).
Prononc. et Orth. : [gaʀ ɑ ̃ti:ʀ], (il) garantit [gaʀ ɑ ̃ti]. Ds Ac. 1694-1932. Ac. 1694 admet garentir. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1100 guarantir « assurer quelque chose sous sa responsabilité, se porter garant de quelque chose » (Roland, éd. J. Bédier, 3836); 2. a) 1663 « répondre de la vérité de quelque chose » (Molière, Critique de l'École des Femmes, 6); b) 1677 « rendre sûr ou assuré » (Racine, Phèdre, V, 1); 3. 1690 « répondre de la qualité d'un objet vendu et s'engager à le maintenir en état de fonctionnement » (Fur.). B. 1. Ca 1100 guarantir « assurer quelque chose ou quelqu'un contre quelque éventualité » (Roland, op. cit., 1864); 2. 1283 « défendre quelqu'un contre une demande, l'indemniser du tort qu'il souffre par une éviction, une condamnation » (Ph. de Beaumanoir, Coutumes Beauvaisis, éd. Am. Salmon, § 880). Dér. de garant*; dés. -ir. Fréq. abs. littér. : 1 290. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 854, b) 1 292; xxes. : a) 1 228, b) 1 616.